Visiblement touché par l’agression de Marie-Catherine Ntsame Ovono, le délégué national des jeunes du Parti démocratique gabonais (PDG) propose cinq solutions pour lutter efficacement contre les pratiques sacrificielles réalisées sur des humains.

Crimes rituels : Vivien Amos Makaga Pea y réfléchit. © gabonpub.com

Crimes rituels : Vivien Amos Makaga Pea y réfléchit. © gabonpub.com

 

Certains pourraient mal percevoir son initiative. D’autant que pour certains, de nombreux crimes sacrificiels, pour la plupart non élucidés depuis des mois voire des années, auraient été commandités par des tenants du pouvoir en place. Des supposés commanditaires qui verraient mal l’aboutissement de certaines enquêtes, qui risquent de compromettre leurs carrières ou mettre à mal un système et une organisation savamment entretenus depuis des décennies. Si jusque-là rien ou presque n’a permis de vérifier les supputations des uns et des autres, il n’en demeure pas moins que de sérieux doutes pèsent sur le travail de la justice. Et des mesures doivent nécessairement être prises pour endiguer ce phénomène qui semble sans fin.

Comme pour tenter de trouver une solution à ce problème, alors que le gouvernement semble inquiet et rechigne à communiquer officiellement sur la récente tentative d’assassinat de Marie-Catherine Ntsame Ovono, trois ans, éventrée à vif à Nkembo dans le 2e arrondissement de Libreville, dans un post sur un célèbre réseau social, le délégué national de l’Union des jeunes du PDG a proposé cinq moyens pour «lutter efficacement contre les crimes sacrificiels ou commis à des fins fétichistes». Une initiative qui tranche avec le mutisme curieux voire inquiétant de ses aînés du PDG, visiblement peu émus par le cas de cette gamine, en dépit de la cruauté des faits rapportés et des fuites de l’enquête en cours. Peu avant sa nomination comme «nouveau leader du futur 2015» au Forum du Crans Montana, Vivien Amos Pea Makaga a proposé la «création d’une brigade spéciale mixte et préventive, qui aura en charge d’assurer la veille, la surveillance des pôles stratégiques et zones d’opération des criminels». Une entité qui, selon lui, devrait être composée d’agents issus de toutes les unités des forces de défense et de sécurité du pays. Dans le même ordre, et à l’instar d’autres pays occidentaux comme la France où ce dispositif a été mis en place depuis février 2006 sur le modèle de l’alerte «AMBER» aux Etats-Unis et au Canada, il propose la «création par les jeunes d’un comité de vigilance par arrondissement appelé «Alertes Enlèvement» et géré via un système SMS et réseaux sociaux». «A ce titre, indique-t-il, avant d’emprunter un véhicule à une certaine heure, toute personne accompagnée ou non, pourra relever le numéro d’immatriculation du véhicule emprunté et l’envoyer à la cellule de vigilance de son arrondissement ainsi qu’à d’autres personnes de son choix

De même, comme pour ajouter aux doutes qui subsistent depuis quelques temps au sujet de l’aboutissement des enquêtes judiciaires, qui porte à croire que l’institution est bien moins libre qu’elle n’y paraît, le leader des jeunesses du PDG propose «la création d’un tribunal spécial en charge de juger les crimes commis à des fins fétichistes et trafic d’organes humains». Pour lui, «cette juridiction sera constituée selon un système d’échevinage, c’est-à-dire des magistrats professionnels, d’une part, et des non professionnels, d’autre part, tous choisis pour leur impartialité, leur probité morale et leur crédibilité au sein de la société. Ils devront être tirés au sort». Sur l’aspect sécuritaire enfin, le jeune leader politique milite pour l’«interdiction à la circulation de tout véhicule à plaque banalisée et la mise en place d’une base de données unique pour l’immatriculation des véhicules autorisés à circuler sur le territoire national, ainsi qu’une procédure spéciale pour l’autorisation de mise en circulation de véhicules aux vitres fumées à usage personnel quel que soit le statut social du propriétaire», non sans imposer que «toute personne circulant à bord de son véhicule avec un enfant mineur devra pouvoir justifier de son lien de filiation avec cet enfant au moyen d’un document d’état-civil ou livret familial en cas de contrôle de routine». Autant de propositions qui devraient être soumises prochainement au gouvernement.

 

 
GR
 

21 Commentaires

  1. Le Petit Librevillois dit :

    Du brouillamini pour faire croire que le parti-etat fait quelque chose

  2. Félicien Bikang Aboghe dit :

    Tout cela a du sens, pour vu qu’il y ait réellement de la volonté de certaines personnes d’éluciter ces abominations, ce cauchmar pour les familles des victimes. Les 4 corps d’enfants retrouvés dans une voiture a Nzeng Ayong et pour lesquels il n’y a eu aucune suite de l’enquete me resteront a jamais en travers de la gorge.

  3. Maak dit :

    voilà quelqu’un que je respecte de plus en plus.depuis que ce phénomène recommence à faire rage ce que l’on trouve à faire ce ne sont que des marches inutiles qui ont toutes pour objectif arriver a la présidence .mais jusque là ni les autorites ni la population n essayent de s organiser pour mettre en place des petits mechanismes susceptibles d aider dans la préventions on dans la recherche de personnes disparues.il est temps de se réveiller.moi je propose que la marie mette en place un système d immatriculation de tous les chauffeurs de taxi pour qu’en suite une carte professionnelle leur soit délivrée et soit exposé à la vu des clients .

  4. Roberto dit :

    C’est une véritable usine à gaz que propose Vivien Pea. Des campagnes de sensibilisation qui denoncent la sorcellerie foyer de croyances irrationnelles qui donnent des vertus magiques à des organes humains.Ca commence par l’éducation du peuple et ses croyances irrationnelles.

  5. jwice dit :

    Très bonne reflexion.Au Gabon on est fatigué avec des reunions et forums interminables qui au final n’apportent rien de concret.On veut que les politiciens soient de plus en plus pragmatiques.Félicitation et du courage surtout à Mr MAKAGA.

  6. lejuif dit :

    Quelqu’un peut il m’expliquer le mutisme des plus hautes autorités? Est ce pour ne pas gêner l’enquête? Je ne comprends pas que même pour faire semblant, le procureur, la présidence, le ministère de la justice de l’intérieur ou que sais je encore n’ait fait une communication officielle.
    Vraiment pour une fois, pour nos enfants, il faut pas laisser tomber la pression pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire, que les commanditaires soient dénoncés et sévèrement réprimés

    • Le citoyen libre dit :

      Si les autorités ne réagissent pas c’est parce quelles sont tout simplement responsables de ces crimes.
      Vous avez constaté la réaction du procureur lorsqu’il s’agit d’un acte de défiance de la part de l’opposition comment cette dernière réagi?

  7. Mawel dit :

    bonne initiative!!!! en plus ça ne coutera rien à l’état vu que les éléments de controle existe deja.

  8. Le citoyen libre dit :

    Pas besoin de créer un tribunal spécial en charge de juger les crimes commis à des fins fétichistes et trafic d’organes humains. Un crime est un crime comme tout autre crime, le plus important c’est l’Independence de la justice pour juger ces crimes.
    Le ministère de l’intérieur doit également faire son travail. Ne rien faire c’est être complice de ces crimes.

  9. Ozavinoga77 dit :

    Du vrai n’importe quoi!

  10. Sabrina dit :

    S’il ya de la volonté cela peut marcher

  11. Michaxe dit :

    Il est temps de mettre fin à ce phénomène

  12. manami dit :

    Comment comprendre que des intellectuels bardés de diplômes, et qui ont fréquenté les meilleures écoles de la planète,puissent ne plus se reconnaitre dans ce qui paraît être la vie d’un être humain ?
    Tout ceci pour le confort et le bien matériel que le regime PDG a inculqué aux Gabonais depuis cinquante ans.Ahhhhhh !!!!! la République des fétiches et de la sorcellerie à ciel ouvert, où l’on tue son semblable sans craindre d’être puni par les lois de son pays. Bongoland oyé,oyé !!!! incroyable mais vrai, le cas du Gabon interpelle l’ONU.

  13. Paolo dit :

    Cette battéries de mesures me parait salutaire. Cependant, il n’est pas nécessaire de compter sur les pouvoirs publics pour leur mise en application; certains points peuvent être mis en pratiques dans nos quartiers dans l’optique de freiner ces crimes abominables, et qui salissent l’image du pays à l’international.

  14. flash dit :

    bravo et pas mal comme propositions préventives, il en a peut etre oublié une qui me semble importante , le retour a Hollando pour les criminels et les commanditaires.

  15. Roberto dit :

    Si les croyances en sorcellerie n’existait pas, aurait on ce genre de crimes rituels. D abord lutter contre ces croyances et ce fléau de la sorcellerie s’arrêtera. On peut sévir punir faire des lois interdire mais si ces croyances perdurent on n erradiquera pas ces crimes odieux.

  16. Blaise nicolas dit :

    Je le se que Vivien pea a raison il temps que ce phénomène cesse dans notre pays .

  17. le kibaguiste dit :

    Mr Pea si vous croyez à vos propositions,soumettez les à votre chef Ali Bongo. J’espère que vous n’êtes pas entrain de scier l’arbre sur lequel vous êtes assis à l’émergence. Les crimes rituels sont la source de consolidation du pouvoir PDG.

  18. Steed dit :

    Voilà une question de securité intérieure persistante qui n’a pas le traitement réussi par les haute autorités de notre pays. Le silence assourdissant, et qui résonne, au mieux, comme un avec dit puissance, au pire comme de la complaisance.
    Certaines propositions ci-haut ont beaucoup de sens. Je pense notamment à ce système d’alerte qui permettrait d’accroitre la vigilence générale. Mais la le problème de fond n’a pas été évoqué : le refus du pouvoir exécutif de prendre à bras le corps un problème qui Préoccupe au plus haut point l’ensemble de la Nation. Pire, les montres capables de dépécer vivant une gamine semblent bénéficier de privilèges extra judiciaires grâce à l’appui evident de personnalités politiques et judiciaires au coeur du pouvoir. Car de tels privilèges ne peuvent être donnés que par un petit groupe d’individus dont l’identification ne devrait pas être un problème si la volonté POLITIQUE de régler ce drame était présente. Sur cet aspect disais je, Mr Pea est outrageusement silencieux. Je suis consterné.

  19. imagine56 dit :

    J’interviens rarement sur le volet société…

    Vivien a fait des propositions c’est bien, on voit au moins
    qu’il est préoccupé par ce phénomène qui donne une triste et
    macabre réputation au Gabon.
    Notre tourisme va en pâtir et cela pendant longtemps si on ne trouve pas des moyens radicaux pour mettre un terme à ce phénomène de pièce détachées.

    Je vais faire une proposition, ça va faire rire pourtant, c’est la seule qui soit réellement appropriée et qui si est suivie s’avérera efficace.

    Nous sommes des africains, des gabonais, nous sommes tous les jours confrontés au mysticisme, nous en avons peur, j’ai peur des fusils nocturnes, quand je vais au village, je fais très attention à ne pas fâcher les génies, nous avons tous enfouis au plus profond de nous cette crainte des esprits, alors plutôt que de transposer ce qui se fait dans les sociétés occidentales, signatures de convention de Genève de Oslo , forum de sensibilisation sur tel ou tel aspect etc… revenons aux fondamentaux bien de chez nous!

    Quand un gouvernement est formé, il ne prêtera plus serment
    on emmènera tout ce beau monde dans le mbandja, là bas ils prêteront serment et jurerons ne pas commettre de sacrifices humains de leur vie, si jamais ils avaient à enfreindre cet interdit, ils perdront la vie ou seront condamnés à la folie.

    C’est de cette manière que nos sociétés traditionnelles fonctionnaient, histoire de signer , parapher des conventions
    ne colle pas avec nos mentalités, nous sommes par essence superstitieux, on craint « l’akia » je ne sais trop comment appeler cela en français, bon on respecte les tabous,les interdits chez nous, au nom de quoi, j’en sais trop rien, mais c’est ainsi, mais signer un bout de papier ça ne vous condamne pas à mort.

    En fait, c’est simple comme bonjour, lorsque votre parent est nommé « lourdement » à de haute fonction, emmenez le au village, faites venir les sages, « le nganga » et qu’il prête serment et jure de ne pas se compromettre dans aucune aventure qui attentera à la vie humaine et qu’il s’engage à respecter son serment devant (chacun dans son ethnie verra sur quoi)et s’il venait à rompre son serment que la vie lui soit ôtée ou alors qu’il devienne fou…

    Riez , mais c’est la seule façon de combattre ces crimes rituels
    la signature ne signifie rien pour le gabonais, mais le pacte mystique oui! « EKi » chez les fangs.

    Voilà GR ma contribution, elle arrive un peu tard, mais ne dit-on pas, « mieux vaut tard que jamais »

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