Épinglée quant à la surfacturation des travaux mise en lumière par la taskforce sur la dette lancée il y a quelques mois par la présidence de la République, l’entreprise française de BTP aurait été contrainte de proposer, en décembre dernier, le bitumage de près de 10 kilomètres supplémentaires pour espérer bénéficier de l’argent qu’elle réclame à l’État gabonais dans le cadre du marché relatif à la rénovation de l’axe routier PK5-PK12, à Libreville.

Colas Gabon va gratuitement bitumer 9,5 km de routes cette année. © Twitter

 

Au Gabon, Colas, filiale du Groupe Bouygues, devrait bitumer cette année 9,5 km à ses propres frais. Selon les révélations d’Africa Intelligence, ce mercredi 12 janvier, l’entreprise française de BTP a signé un accord y relatif avec les autorités gabonaises en décembre dernier. Une générosité qui est pourtant loin d’être anodine, d’autant qu’elle lui permet d’éviter un litige avec Libreville qui pourrait lui coûter bien plus cher que le cadeau qu’elle consent à lui faire.

Colas a en effet été épinglée par la taskforce menée par Pierre Duro sur les prestataires internationaux du Gabon. L’entreprise est accusée par la présidence de la République d’avoir abusivement majoré ses tarifs dans le cadre du marché de rénovation de l’axe routier PK5-PK12, à Libreville.

Selon des informations rendues publiques par le quotidien L’Union en novembre 2021, elle aurait facturé le kilomètre à 10 milliards de FCFA au lieu de 800 millions ou de 1 milliard, conformément aux véritables tarifs du marché. L’entreprise espérait donc en tirer environ 65 milliards de FCFA pour les 6,4 kilomètres correspondant au chantier lancé en 2016. Seulement, le palais du bord de mer a vivement contesté cette facture et a menacé de porter l’affaire devant les tribunaux.

C’est donc pour éviter un autre scandale en plus de celui dont elle fait déjà l’objet depuis quelque temps à Madagascar au sujet de l’appel d’offres pour la construction du terminal de l’aéroport d’Ivato que Colas a dépêché à Libreville, courant décembre 2021, l’un de ses cadres, Benoît Chauvin. La mission du numéro 2 de l’unité Business Development du groupe, ancien directeur général adjoint Afrique, était de négocier avec les autorités gabonaises afin de parvenir à une issue moins douloureuse pour elle. Il aurait donc réussi son coup, à en croire nos confrères.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. Ceci expliquant cela par rapport à l’état piteux du réseau routier gabonais depuis 50 ans. Quel gâchis. Amen.

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