À l’approche des élections présidentielle, législatives et locales au Gabon, un climat d’incertitude plane sur Libreville. Matthieu Olivier, de Jeune Afrique, décrypte une série d’événements pré-électoraux troublants : une conversation audio entre des figures majeures de l’opposition, le manque criant d’observateurs internationaux, et des décisions inopinées prises par le CGE. Face à une atmosphère politique déjà tendue par le passé électoral de 2016, l’article explore les divers éléments qui alimentent la méfiance et questionne la crédibilité des autorités en place.

Sur le front de mer de Libreville, affiche appelant à voter à l’occasion des élections générales du 26 août. © TV5Monde

 

Auteur de l’article, Matthieu Olivier, du magazine Jeune Afrique, met en fait l’accent non seulement sur l’audio commenté, mais aussi sur des élections sans observateurs européens et sans représentants des médias internationaux, ainsi que sur les dernières mesures et décisions prises récemment par le CGE et entérinées par le gouvernement.

«Ces dernières semaines, à mesure que la date des élections présidentielle, législatives et locales se rapproche, une certaine fébrilité semble peu à peu gagner les autorités gabonaises». La preuve, «alors que les élections générales se tiendront au Gabon le 26 août, il est peu de dire qu’il ne règne pas à Libreville un climat d’une grande sérénité». Le 22 août, le Procureur de Libreville a annoncé «l’ouverture d’une enquête sur l’enregistrement d’une conversation entre Albert Ondo Ossa, candidat de la plateforme d’opposition Alternance 2023, et  Alexandre Barro Chambrier, un de ses principaux soutiens». Cet audio comporte, selon le magistrat, «des propos particulièrement graves laissant présager une atteinte à la sûreté de l’Etat».

Autorisation de vol non accordée

«Cependant, écrit Matthieu Olivier, à l’écoute de la bande dont Jeune Afrique a eu copie, on ne peut s’empêcher d’émettre des réserves quant à l’opportunité d’une telle procédure». Le journaliste indique que «les deux opposants y discutent du vote fang, de moyens financiers et humains, de soutiens à l’étranger ou encore de répartition des pouvoirs en cas de victoire d’Albert Ondo Ossa. Le propos est tantôt maladroit, tantôt cynique, parfois ethnique (…), mais il parait bien difficile d’y déceler un appel à l’insurrection». Sauf à «considérer que compter ses soutiens aux abords d’une élection  – ou se préparer à en contester potentiellement les résultats –  revient à attenter à la sûreté de l’Etat», poursuit, un brin ironique, notre  confrère.

Celui-ci s’interroge aussi sur les raisons de l’absence, cette fois, des habituels observateurs étrangers, notamment ceux de l’Union européenne, et des représentants de la presse internationale.

«Climat délétère et peu propice à des scrutins apaisés»

Dans le même ton, le journaliste de l’hebdomadaire panafricain affirme que, «alors que l’audio tant commenté circulant sur Internet, plusieurs opposants, dont Alexandre Barro Chambrier et Albert Ondo Ossa, ont été empêchés de prendre l’avion qu’ils avaient réservé afin de se rendre à Lastoursville, Koulamoutou et Franceville, faute d’autorisation de vol accordée par les autorités aéroportuaires gabonaises». Tout ceci est la preuve que «le climat politique gabonais, encore marqué par le précédent scrutin de 2016, est bien délétère et peu propice à des scrutins apaisés».

L’auteur s’interroge sur une succession d’événements qui a de quoi surprendre, à savoir «la réinstauration du scrutin à un tour, (…) la réforme électorale sur la présence de représentants des partis dans les bureaux de vote, création du bulletin unique pour les élections présidentielle et législatives».

Question : à quoi est donc due cette fébrilité des autorités gabonaises ?

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Akoma Mba dit :

    Les autorités gabonaises à la con, incapables de choisir un candidat mais présentent un Monsieur malade, non apte ni physiquement ni mentalement. Quelle honte. Quel pays de merde le PDG a converti ce beau pays.
    Demain on tourne la page. Que le PDG trafique et encule la Cour Constitutionnelle comme d’habitude. Cette fois-ci ça ne passera pas. Enough is enough. Trop c ‘est trop. Pardieu!

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