Le ministre en charge de la Culture et des Arts, Pr Patrick Mouguiama-Daouda, a ouvert le 14 décembre à Libreville les travaux de l’atelier de lutte contre le trafic illicite des biens culturels, sous le thème : «Musées et lutte contre le trafic illicite des biens culturels en Afrique centrale».

Les États de la CEEAC invités à ratifier les instruments de protection des biens culturels. © D.R.

 

Dans la poursuite de leurs engagements à intensifier la lutte contre le trafic illicite de biens culturels en assurant la mise en œuvre effective de la Convention de 1970 de l’Unesco et en renforçant la coopération régionale ; les pays de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), à travers les professionnels des douanes, de la police et des musées, réfléchissent à Libreville depuis le 12 décembre dernier, sur les actions nécessaires à entreprendre pour une préservation et protection pluridimensionnelle du patrimoine culturel d’Afrique centrale. Cette rencontre de la capitale gabonaise vise également à inciter les États non-parties des différents instruments de protection de ce fléau, à les ratifier afin de mieux préserver et de défendre le patrimoine culturel de notre sous-région.

«Le vol, le pillage et le trafic illicite des biens culturels sont des crimes qui dépossèdent les peuples de leur histoire et de leur culture. Des mesures consensuelles, fortes et adhésives sont attendues de vos réflexions. Celles-ci devront permettre d’aboutir à la mise en œuvre d’une législation efficace et rigoureuse aux fins de réglementer et freiner cette gangrène», a déclaré le professeur Pr Patrick Mouguiama-Daouda, indiquant qu’il est encore temps d’agir, ensemble, en appliquant, déjà, à la lettre les dispositions générales contenues dans les différents cadres juridiques normatifs mis à disposition de tous les États impliqués. Et pour les États non-parties, de prendre connaissance de ces instruments, de leur apport en matière de protection des activités commerciales dans le domaine de la culture.

Le trafic illicite des biens culturels est une des activités criminelles transnationales les plus importantes et les plus lucratives. Il s’agit d’un crime international qui dépasse les frontières, car les objets volés sont souvent déplacés d’un pays à l’autre.

© D.R.

Dans le cadre de la lutte contre ce fléau qui a atteint des proportions considérables, trois instruments sont particulièrement importants, à savoir la Convention de l’Unesco de 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriétés illicites des biens culturels, et la Convention Unidroit de 1995, lesquelles établissent les bases d’une coopération culturelle entre les pays membres pour un commerce légal de biens culturels, ainsi que la restitution et le retour des objets d’art entre les différents États contractants et la Convention de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, qui est l’un des instruments fondamentaux de droit international visant à mieux protéger l’héritage culturel des nations en période de conflit et d’occupation.

«À ce jour, tous les États de l’Afrique centrale n’ont pas encore ratifié ces conventions. J’invite donc tous les États non-parties, à prendre connaissance de ces instruments, de leur apport en matière de protection des activités commerciales dans le domaine de la culture, et à militer pour leur ratification efficace au sein de vos gouvernements respectifs, afin de mieux préserver et défendre le patrimoine culturel de notre sous-région», a exhorté le chef de bureau et représentant de l’Unesco au Gabon et auprès de la CEEAC, Éric Voli Bi.

En effet, pour protéger efficacement le patrimoine culturel contre le trafic illicite, il faut disposer d’un cadre législatif solide, d’une bonne coopération internationale et d’une base solide de données et de projets bien ciblés. Pour les autorités gabonaises, ce challenge est un pari à relever collectivement. «Nous sommes convaincus que la sauvegarde et la protection de notre patrimoine culturel sont des outils de préservation et d’affirmation de notre histoire et de notre identité commune», a souligné le ministre en charge de la Culture et des Arts.

 
GR
 

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