Alors que certains pays du continent, à l’instar du Sénégal, du Burkina Faso et récemment Madagascar ont élaboré avec plus ou moins de réussite des remèdes à base de plantes contre le Covid-19, au Gabon, le gouvernement semble avoir décidé de se passer de l’expertise de l’Institut de pharmacopée et de médecine traditionnelle (Iphametra), qui dispose pourtant d’un catalogue de plantes médicinales contre les maladies respiratoires et qui ne demandent qu’à être testées sur le virus.

L’Iphametra (photo du siège) a été mis sur la touche par le gouvernement dans sa stratégie de riposte contre le Covid-19. © D.R.

 

Avec plus ou moins de réussite, et parfois avant l’accord officiel de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), quelques pays africains ont élaboré ces dernières semaines différents remèdes à base de plantes médicinales issues de leurs forêts contre le Covid-19. C’est notamment le cas de Madagascar, du Burkina Faso et du Sénégal dont la gestion de la crise sanitaire actuelle est citée en exemple sur le continent et au-delà.

Au Gabon, au grand dam des chercheurs qui avaient pourtant été invités à la réflexion censée aboutir à la stratégie de riposte actuellement mise en œuvre contre cette pandémie, le gouvernement semble avoir décidé de se passer de la pharmacopée et de la médecine traditionnelle. Une réalité qui ne manque pas de décevoir à plus d’un titre le Pr Alfred Ngomanda qui, dans une récente interview au quotidien L’Union regrette que l’expertise des chercheurs de l’Iphametra ne soit pas jusque-là prise en compte par les autorités gabonaises.

Le Commissaire général du Centre national de la recherche scientifique et de technologie (Cenarest) assure pourtant que «les plantes médicinales pourraient être utilisées comme solution thérapeutique à condition qu’elles soient testées afin de vérifier leur efficacité à éliminer le virus». C’est d’ailleurs une recommandation de l’OMS.

Or, soutient-il, «l’Iphametra possède un catalogue de plantes médicinales issues de la forêt gabonaise qui sont souvent utilisées en thérapie traditionnelle pour soigner diverses maladies respiratoires. Les extraits de ces plantes médicinales sont en général mieux tolérés par les organismes et donc bien moins toxiques que les médicaments de synthèse chimique».

«Nous souhaitons réaliser des tests pour vérifier l’efficacité des extraits de certaines de ces plantes sur des cultures de Covid-19, en collaboration avec le Cirmf. Nous attendons simplement que le Comité d’éthique donne son accord au Cirmf pour qu’il multiplie le virus dans son laboratoire à haute sécurité de Franceville. Nous fournirons ensuite des extraits des plantes qui seront testés in vitro sur le virus. Si les tests in vitro sont concluants, des préparations à base de plantes seront administrées ensuite aux patients suivant un protocole qui sera évidemment soumis pour approbation au Comité scientifique mis en place par le gouvernement pour lutter contre l’épidémie à Coronavirus», indique le Pr Alfred Ngomanda pour montrer que les chercheurs de l’Iphametra sont prêts à contribuer aux côtés des gouvernants à la lutte contre la pandémie qui bientôt atteindra son pic d’infections au Gabon.

L’Iphametra, qui a élaboré un gel hydroalcoolique en mars dernier, est une branche du Cenarest.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. messowomekewo dit :

    C’est le résultat quand on crée des structures pour juste « faire comme les autres ». Les décideurs gabonais ont toujours fait dans l’imitation aveugle, la formation des hommes doit précéder la création des structures et autres instituts dont ils doivent assurer l’animation. en outre, la politique prend le pas sur toute autre considération, résultat « des bras cassés » se retrouvent à gérer des entités dont les missions souvent leur échappent. Le budget de ces entités en englouti dans des frais de « mission »qui ne servent à rien ou que si, à enrichir quelques énergumènes.Avec notre type de dirigeants actuels,on ne pourra jamais avancer.Ailleurs, les autres choisissent les meilleurs d’entre-eux pour gérer les choses importantes pour l’intérêt du pays, ici il faut être du Haut ogoué ou à la rigueur de l’Ogoué lolo, si au moins ces compatriotes étaient choisis selon ce qu’ils savent réellement faire…

  2. Lagens dit :

    Il n’y aura jamais de développement o Gabon sans une recherche scientifique nationale performante et tourner vers la résolution des problème qui se pose o Gabon, que nos autorités mettent les moyens qu il fo dans la recherche scientifique et destines cette recherche scientifique à trouver les solutions o défi que doivent relevés le pays, autrement on est condamnée à errer sans fin sur les voies du développement sans jamais l atteindre

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