Le financement des startups est une condition pour l’éclosion d’une nouvelle voie du développement des économies africaines. Il a déjà été démontré sur des marchés africains tels que le Nigéria, le Sénégal et le Cameroun que l’essor des startups influait sur les investissements directs étrangers (IDE) en d’autres termes qu’une vraie politique nationale autour de startups en termes de législation, de promotion et d’investissement profiterait à l’économie nationale. Notre spécialiste maison, Olivier ONA, s’est penché sur quelques initiatives tech locales qui pourraient insuffler un air nouveau à notre économie, bien trop dépendante des fluctuations des cours du pétrole.

© D.R.

 

Il ne se passe pas une semaine sans lire dans la presse internationale le rachat d’une startup africaine par une major américaine à l’image de PayStack, la startup nigériane, rachetée par l’américain Stripe pour plus de 100 milliards de francs CFA.

Cela fait plusieurs années que j’observe l’écosystème tech mondial. Je me suis posé la question de savoir qu’elles seraient les startups locales qui mériteraient l’attention de fonds d’investissements gabonais ou de majors internationales.

Je vous invite à ne pas vous intéresser au titre, car dans celui-ci je parle de rachat et bien évidemment il ne faut pas forcément racheter pour développer un écosystème, mais on peut également prendre des participations dans le capital d’une startup au potentiel intéressant.

Vous l’aurez compris, je parle de développement d’écosystème oui en effet, car lorsqu’une startup africaine est rachetée par une major américaine cela a tendance à mettre en lumière le potentiel des ressources créatives du continent. Non seulement le Nigéria bénéficie d’une visibilité sur quasiment toutes les plateformes financières internationales, mais surtout les investissements étrangers seront plus importants dans le pays au grand bonheur de l’écosystème tech local.

En effet, selon l’agence Ecofin entre 2001 et 2018 le marché nigérian des TIC a attiré plus de 40 milliards de dollars US d’investissement direct étranger.

Et aussi que grâce à ces investissements, la contribution du secteur au PIB nigérian est passée de 8558,11 milliards de nairas (+1200 milliards de FCFA) en 2017 à 9667,36 milliards de nairas (+1300 milliards de FCFA) en 2018 (soit une croissance de +12,9%). Et cette année-là, le secteur a représenté 7,49% du Produit intérieur brut du Nigéria selon un article de l’agence Ecofin disponible ici.

Si de notre côté le statut de la startup reste encore une vue de l’esprit, des initiatives existent et font pignon sur rue depuis plusieurs années avec plus ou moins de succès.

Suite à cela, je me suis amusé à lister quelques startups locales qui pourraient dans un futur plus ou moins proche booster l’économie du pays si et seulement si le Fonds gabonais d’Investissement stratégique (FGIS) s’y intéressait un tout petit peu (ou l’une de ses filiales).

Je me suis donc amusé à vous lister quelques startups locales qui pourraient booster l’économie du pays si et seulement si le Fonds gabonais d’Investissement Stratégiques s’y intéressait de façon plus poussée.

Si avoir accès aux états financiers des startups présentes sur cette liste (liste non exhaustive) relève du miracle, j’ai préféré m’intéresser au potentiel et surtout à la pertinence de leurs présences sur le marché local :

Gstore Music : Il n’est certes pas le premier site de téléchargement de musiques du Gabon, mais il a le mérite d’exister au bon moment. En effet, la solution de téléchargement de musiques gabonaises a su tirer son épingle du jeu durant le confinement par un coup de Com autour du double album surprise de l’artiste de musiques urbaines Lord Ekomy Ndong en pleine période de Covid-19 (premier album certifié disque d’or avec +1000 téléchargements payants).

Le site internet offre une réponse adaptée au problème de distribution des œuvres musicales des artistes gabonais et aussi un mode de paiement adapté au marché local, vu que les fans des artistes peuvent acheter la musique via le leader des solutions de mobile money en terre gabonaise ;

Kadmarket Shop : Le projet Kadmarket a fait le pari de se spécialiser sur des smartphones et autres dérivés lowcoût avec une infrastructure facile à utiliser, mais surtout vous pouvez payer via la première solution de paiement mobile du Gabon en toute facilité.

Sur Kadmarket vous retrouvez des smartphones pas chers, des écouteurs Bluetooth, des enceintes Bluetooth, des chargeurs et bien plus encore à des prix défiants toute concurrence et surtout vous payez depuis le site internet et vous êtes livré en temps et en heure depuis chez vous !

SolarBox : Solarbox est non seulement un ovni dans le paysage des startups gabonaises, elle d’ailleurs été primée à de multiples reprises (Prix de l’entrepreneur Total, Prix de la Francophonie 35/35 et Tony ELUMELU). Spécialisée dans l’énergie solaire, SolarBox détient un catalogue riche avec pour objectif de fournir une énergie solaire à moindre coût pour les utilisateurs tout en tant de très bonne qualité. Pour ma part, je pense que c’est une startup qui pourrait faire briller les couleurs du Gabon dans la sous-région et bien au-delà.

EBilling : Ebilling est une solution de paiement qui n’en est pas une car en réalité elle met en relation des solutions de mobile money propriétés d’opérateurs de téléphonie mobile et des commerces en ligne. Elle est l’œuvre de l’agence digitale Digitech Africa et d’ailleurs vous verrez que certaines startups mentionnées dans cet article utilisent la passerelle Ebilling pour gérer les paiements sur leurs plateformes.

À vrai dire, la liste est non exhaustive, car des startups aux potentiels intéressants existent et ont fait le choix de choisir l’anonymat au détriment de la surexposition. Mais selon mon point de vue, les cinq startups mentionnées ci-dessus ont le potentiel pour inonder le marché local, générer du gros revenu, développer un nouveau mode de consommation (ou le fortifier) et plus tard exporter leurs technologies hors du pays vers des marchés plus importants en termes de densité des populations.

 
GR
 

6 Commentaires

  1. mankwel dit :

    Article intéressant mais pour le financement des startups locales, il est passé où le fond d’investissement OKOUME Capital?

  2. Olivier ONA dit :

    Bonjour Mankwel,
    Merci encore pour l’intérêt.

    Pour ce qui est du fond d’investissement Okoumé Capital j’aurai pu me limiter à lister ses prérogatives et livrer un article simplet mais en 2019 j’ai écris à différentes reprises sans réponses. Et aussi, pas de communication officielle sur des exemples d’entreprises qui auraient bénéficié de son appui (entreprises du numérique).

    Je me trompe probablement, et suis disposé à recevoir des précisions de part et d’autres, mais je cherche toujours des cas d’entreprises du numérique bénéficiaires de financement Okoumé Capital.

    Néanmoins j’ai tenu à interpeller à travers cet article le FGIS (propriétaire du fond Okoumé Capital) sur la pertinence d’investir sur ses startups si bien-sur ces dernières sont en phase avec leurs exigences.

    Encore merci pour l’intérêt.

    • mankwel dit :

      Bravo Olivier pour avoir fait cet effort de les contacter et la suite prouve bien que c 1 « nébuleuse » malgré le battage médiatique qui a été fait à son démarrage. Ou bien il leur manque la « ressource » humaine capable de mettre en place le financement du numérique?

  3. Aze dit :

    On ne donne qu’à celui qui demande. Demandez et vous aurez.
    L’histoire du financement des projets nous enseigne quand même. Et chat échaudé craint l’eau froide.
    Tout ce qui brille n’étant pas or.

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