Conseiller du «Distingué Camarade Président» auprès du Secrétaire Général du Parti démocratique gabonais (PDG) et porte-parole de cette formation politique, Junior Xavier Ndong Ndong, esquisse à travers cette tribune des pistes de réflexion permettant de comprendre la position du parti au pouvoir quant à la toute récente dépénalisation de l’homosexualité au Gabon, mais aussi de clarifier la lettre et l’esprit de la loi.

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Junior Xavier Ndong Ndong, Conseiller du président du Parti démocratique gabonais auprès du Secrétaire Général, Porte-parole du PDG. © D.R.

Le débat sur la pratique de l’homosexualité dans notre pays né à la suite de sa dépénalisation par le Parlement à la requête du Gouvernement de la République nous, permet de clarifier la position officielle du Parti Démocratique Gabonais.

Il s’agit, par cette tribune, de faire œuvre de pédagogie non pas pour paraître docte mais pour que nos populations soient non seulement édifiées mais aussi complètement dépassionnées quant à la confusion qui s’installe progressivement suite aux contrevérités distillées çà et là dans l’opinion. A la vérité il n’y a pas drame encore moins péril en la demeure, contrairement à la lecture trop rapide et superficielle que certains compatriotes font de la modification de l’article relatif à la loi sur la dépénalisation de l’homosexualité au Gabon introduite récemment par le Gouvernement.

C’est dans cet ordre d’idées que le principal objectif poursuivi dans ce débat fort sensible et délicat, est d’apaiser un climat devenu très tendu depuis la première lecture de la loi sur la dépénalisation de l’homosexualité par les parlementaires. L’enjeu étant de clarifier tout autant la lettre et l’esprit de la loi, de placer le débat dans une perspective historico-culturelle et du droit international tout en étant sincère et vrai avec les uns comme avec les autres.

Commençons donc par la perspective du droit international en lien étroit avec les Charte des Nations Unies relative au droit de l’homme et du citoyen. A cet effet, il nous a semblé primordial de revisiter les engagements internationaux pris par le Gabon en matière de droits de l’homme et de respect des libertés individuelles. Il faut à juste titre rappeler au besoin que notre pays a ratifié des conventions internationales pour la protection des citoyens et des minorités, il est donc tout à fait cohérent que notre dispositif juridique national s’arrime et se modernise à l’effet de la modernisation de notre pays.

Aux Nations Unies, le Gabon, en 2008, a pris à l’instar de 66 autres pays à la seule exception de la Syrie, cinq (5) mesures juridiques fondamentales des États concernant la protection des droits de l’homme et des LGBT. Il s’agit de :

1- protéger les individus contre la violence homophobe et transphobe

2- prévenir la torture et le traitement cruel inhumain ou dégradant des LGBT

3- dépénaliser l’homosexualité

4- interdire la discrimination basée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre

5- le respect de la liberté d’expression, d’association et de réunions pacifiques.

Chacun s’en souviendra, à cette époque ce n’est ni Ali Bongo Ondimba ni Julien Nkoghe Bekale qui étaient respectivement Président de la République et Premier Ministre. Le Gabon, à l’instar d’autres nations, voudrait protéger et encadrer juridiquement la sexualité de ses compatriotes. Il ne s’agit pas ici d’encourager le libertinage sexuel ou de promouvoir une sexualité débridée ou dépravée ; il s’agit plutôt de permettre aux uns et aux autres, y compris aux minorités, de jouir de leurs droits sans nécessairement gêner autrui, à condition aussi qu’autrui ne puisse gêner personne. L’acte des parlementaires qui fait date désormais, donne l’occasion au Parti Démocratique Gabonais de dire que chaque Gabonais est libre d’exercer sa liberté en toute quiétude, d’exprimer son opinion sexuelle sans peur d’aucune menace ou représailles. En tant que parti leader et de masse, nous souscrivons à la légalité prescrite par le droit international, dans la pudeur et le respect mutuel.

Qu’en est-il maintenant de la position historico-culturelle du Pari Démocratique Gabonais ? L’homosexualité que la majorité des compatriotes ont rejeté au nom des traditions et coutumes se trouve là, non pas légalisée ni vulgarisée encore moins encouragée mais juste encadré dans le strict respect des droits humains. C’est à ce moment précis qu’il y a lieu de convoquer les traditions du Gabon, repère fondamental de notre histoire commune. Qui sommes-nous en réalité pour juger autrui ? Que disent nos rites et coutumes ? Nul n’est sans ignorer que l’homosexualité est une pratique qui a cours depuis l’aube des temps, et que de tous les continents, dans toutes les civilisations, partout où les hommes et les femmes se sont réunis pour faire société, ce genre de comportements a souvent été présent. Le Gabon à l’instar de l’Afrique, toujours habité par les vertus de la pudeur et de la discrétion, n’est jamais resté en reste par rapport à ce fait de société. La preuve, nous côtoyons les homosexuels de tous bords depuis tant et tant d’années. Certes, pour la plupart, sous l’effet du suivisme et de la mondialisation des mœurs par l’intermédiaire de la télévision et des réseaux sociaux. Dans nos villages, à certaines circonstances, ces pratiques ont eu cours mais on n’en parle pas car nous sommes une société de la pudeur et de l’omerta. Ne pas en parler ne veut pas dire que la chose n’existe pas. Si sous d’autres cieux cette pratique a été mise à découverte à travers certains canaux de communication, chez nous, au Gabon, elle est restée longtemps un tabou en dépit de quelques individus indélicats.

Doit-on envoyer un individu en prison pour son orientation sexuelle ? Chacun de nous peut y répondre. C’est toute la problématique qui a été soumise à la censure des parlementaires et non pas si l’on est pour ou contre ce phénomène. De toute manière la majorité du peuple gabonais a manifesté son refus et sa condamnation de ce phénomène.

Aussi nous faut-il cultiver la tolérance et l’acceptation entre compatriotes afin de construire un pays fort, uni et prospère.

Le Parti Démocratique Gabonais fortement attaché à la défense et la protection des droits humains se réjouit de l’avancée démocratique de notre société sur cette question.

Nous avons librement opté pour la démocratie, il est tout autant important d’en assumer les inconvénients. La liberté que nous avons souhaitée, contient des avatars, qui nécessitent ici une interpellation de la société civile, des religieux et des gardiens de la tradition.

 Il nous faut, ensemble éduquer et sensibiliser nos populations afin qu’elles comprennent que la liberté d’opinion et d’expression contenue dans notre loi fondamentale, entraînent aussi d’autres libertés dont de celles de disposer de son corps à sa guise, dans le respect des libertés collectives, dès lors qu’elles ne deviennent pas des infractions ou des troubles à l’ordre public.

Notre pays est aujourd’hui comparable à un arbre dont les branches et les feuilles, sont la mondialisation et la globalisation des contenus et des savoirs ; le tronc,  notre profond attachement envers notre tradition et notre culture et les racines,  l’enracinement à l’égard du seul vrai et unique Dieu du Gabon. C’est là tout le sens donné à la notion de Bantou du 3e millénaire par le Président de la République Ali Bongo Ondimba.

Junior Xavier NDONG NDONG,

Conseiller du Distingué Camarade Président auprès du Secrétaire Général,

Porte-parole du PDG

 
GR
 

5 Commentaires

  1. diogene dit :

    Quel dommage que ce courtisan n’est pas tenu ce discours en juillet 2019 quand le même PDG votait massivement le contraire…

  2. natty dread dit :

    Qui vous a dit que l’homosexualité existait dans nos villages? c’est archi faux, vous n’avez jamais vécu au village sinon vous sauriez que le mot homosexualité n’existe pas dans nos langues! arrêtez de mentir aux gabonais. et comme vous parlez si bien de respect des droits humains, commencez vous et votre PDG à libérer les prisonniers d’expression, c’est aussi ça, être dans le 3ème millénaire!

  3. Giap EFFAYONG dit :

    Diogène,ce soit-disant conseiller du distingué camarade biafrais n’est pas seulement un courtisant,c’est l’archétype de ce qu’on appelle un guignole,ces jeunes larbins fangs qui sont tombés plus bas que terre en servant ce régime téké qui n’hesite pas à leur tirer dessus comme du gibier l’orsque leur pouvoir est contesté.Ces traîtres,ces renégats seront châtiés le moment venu.

  4. Manono dit :

    C’est décevant pour un jeune homme comme celui-ci. Tu parles de la démocratie pour justifier votre dérive. Pourquoi cette démocratie ne s’applique t-elle pas sur les élections ou encore sur les personnes qui sont arrêtées arbitrairement et gardées en prison sans jugement ? Tu ne me convaincras pas avec tes dires que je trouve hypocrites. Si tu veux être celui qui respecte la loi, tu le fais dans son entièreté, pas en choisissant ce qui te plaît.

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