Alors que le Rassemblement pour le Gabon donne le sentiment de s’apprêter à sortir de la majorité, Jean-Robert Endamane, haut cadre de cette formation politique, vient d’être promu aux fonctions de secrétaire général du ministère de la Culture, des Arts et de l’Éducation civique. Que va faire son parti ? Que va faire l’intéressé ?

© Gabonreview/Shutterstock

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C’est déjà lui, Jean-Robert Endamane, qui avait décliné le poste de ministre délégué à l’Urbanisme et au Logement lors du remaniement du gouvernement le 11 septembre dernier, préférant demeurer à son  poste de secrétaire général adjoint 1 du ministère de la Culture. Il dénonçait alors, sur la page Facebook de son parti, «un comportement tout à fait irresponsable et irrespectueux de leurs alliés de la Majorité républicaine et sociale pour l’Émergence», ajoutant, au passage, que «nous constatons qu’ils n’ont pas compris ce qu’est la démocratie». Très incisif, le directeur de cabinet du président du Rassemblement pour le Gabon (RPG), concluait ce jour-là que «le RPG travaille pour un vrai changement» au Gabon, «un changement devant profiter à tous et à chacun».
C’est encore lui qui avait souligné que «les membres du RPG ne sont pas à la recherche de postes», et sont encore moins des «pouvoiristes». Neuf mois après ces déclarations, le parti du Père Paul Mba Abessole va-t-il donner l’onction à son cadre pour aller occuper le poste auquel il a été nommé à la faveur du Conseil des ministres du 3 juin dernier, au risque de brouiller, sinon de détruire, l’image du RPG dans l’opinion ? En effet, si on refuse un poste de ministre (délégué), pourquoi et comment devrait-on accepter celui de secrétaire général de ministère ? De même, quand on travaille pour «un vrai changement» au Gabon, comment peut-on accepter de travailler, à ce niveau de responsabilité, avec ceux qui l’ont «mis par terre» ?
Au sein du RPG, certains cadres s’élèvent pour que le directeur de cabinet du président du parti décline ce poste, quand d’autres estiment que le poste de secrétaire général de ministère n’étant qu’«un poste administratif», le promu peut l’accepter.
Jean-Robert Endamane, 48 ans, avait déjà servi, dans ce département ministériel, comme directeur de cabinet du vice-Premier ministre, ministre de la Culture, en 2008-2009. Il est secrétaire général adjoint de ce ministère depuis six ans. Depuis le départ à la retraite en janvier 2015 de Bolhen Bekallé Akwé, le précédent titulaire de ce poste, c’est lui qui en assurait l’intérim. Comme on le perçoit, cette nomination pourrait avoir des conséquences sur l’unité de cette formation politique qui essaie, depuis quelque temps, d’avoir des positions tranchées et de donner à l’opinion l’image d’un parti aux idées cohérentes.
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Kem Wr dit :

    Je ne crois pas qu’on publie des nominations de ce niveau sans avoir au préalable consulté et obtenu l’accord des promus. Après publication, l’heure n’est plus à la tergiversation, mais à l’assomption. Seul le RPG peut encore ne pas nous surprendre en faisant exactement le contraire : accepter sub secreto avant de décliner l’offre après publication. Mais que recherchent-ils donc ? Recherche d’une nouvelle visibilité politique à coup d’imbroglio médiatique ? La politique du boycott et de la chaise vide a fait son temps. Le vin est tiré, il faut le boire jusqu’à la lis ! Car plus personne ne s’attend à aucun autre coup d’éclat venant de ce parti moribond. Alors, pourquoi ne pas choisir une bonne mort ?

  2. bonanza dit :

    Cher Ken Wr, la consultation n’est pas toujours la règle chez les émergents. Plusieurs faits le prouve. Plusieurs nominations de septembre ont été faîtes sans que les éléments choisis n’aient été consultés au préalable. Dans le tout premier gouvernement de BOA, la nomination par exemple de la défunte Rose Bekale le prouve à suffisance. Si la « ROSE BEKALE » qui avait été promu au poste de ministre délégué aux affaires étrangères avait été réellement consultée il n’y aurait pas eu ce problème d’homonymie.

  3. Hermann O. dit :

    Statistiquement quel poids a aujourd’hui le RPG dans le landerneau politique? Je suis assez surpris par l’obstination des émergents à vouloir à tout prix ramener ce parti dans la majorité présidentielle. Sa présence présence = son absence.

  4. Lafayette dit :

    Le poste de Secrétaire général n’est pas politique, Endamne peut l’accepter sans créer de frustration ou de suspicion.

    • imagine2016 dit :

      Donc aujourd’hui quand un opposant est nommé, on doit tout de suite penser qu’il a trahi?
      Nous passons le temps à dire que les opposants sont marginalisés de la gestion des affaires administratives et quand logiquement on promeut un, on commence à le regarder comme un …traitre, un vendu.
      Ce monsieur a assuré l’intérim du SG pdt un moment, en qualité d’ SGA , il est don tout à tout à fait normal normal qu’il succede à son patron c’est à dire au SG sortant, où est donc le problème?
      Endame, félicitations, ne refuses pas le poste, pourquoi est ce que l’on doit seulement nommer les émergents? le Gabon appartient à tous
      et puis c’est un poste administratif!

  5. kombila M dit :

    Le poste de Secrétaire Général d’un Ministère est technique, Monsieur ENDAMANE est un haut fonctionnaire; je ne vois pas le rapprochement fait avec ses activités politiques

  6. Elop dit :

    Gabonreview,vos articles sont de plus en plus décevants. Comment pouvez-vous penser un seul instant qu’un poste de SECRETAIRE GÉNÉRAL d’un ministère est politique!!!
    D’ici là que vous assimiliez tous les postes de l’administration à des postes politiques, il n’y a qu’un pas … que vous êtes en train de franchir.
    Non, non et non. Le poste de SECRETAIRE GÉNÉRAL du Ministère de la Culture n’est pas plus politique que celui d’INFIRMIERE au dispensaire de BOLOSSOVILLE.
    Arrêtez de faire croire au peuple gabonais qu’il doit TOUT aux BONGO et au PDG.

    • François Ndjimbi dit :

      Avez-vous seulement lu l’article ? Il y est écrit : « Secretaire général de ministère n’étant qu’«un poste administratif», le promu peut l’accepter. » Des gens ayant refusé des postes techniques du fait de leur positionnement politique, on en connaît à la pelle. Si je venais à être nommé directeur de L’Union, ce qui est technique, quel tôlé ne va-t-on pas enregistrer, dans le pays où une simple photo avec Maixent Accrombesdi vous conduit net au procès en sorcellerie.

  7. LEMOABI dit :

    Peut-on etre nommé au Gabon à ce niveau de responsabilité dans un ministere sans que des calculs politiciens soient derrieres? Surtout à l’ere des ’’Emergents’’?
    C’est justement pour créer cette confusion et ce doute que l’homme a été nommé. Ils sera au service des Emergents volontairement ou involontairement car au Gabon on défend le ’’pain’’ au gros français la ’’fonction’’, meme si elle est administrative.
    On a gardé Mr Endamne comme SGA parce le RPG entretient le flou sur son positionnement dans la majorité républicaine. Les prochaines réunions organisées par ce regroupement de formations politiques vont d’ailleurs nous permettre de voir clair sur ce jeu de chat et à la souris du RPG.
    Les cadres du RPG, poussés par les Emergents ou l’ayant compris eux memes savent qu’il leur faut clairement se positionner et aller battre campagne pour le Distingué Camarade ou alors perdre les avantages donc les postes qui seront donnés aux jeunes loups de l’Emergence. Nous savons d’ailleurs que ces derniers n’attendent que celà.

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