Deux ans après leur mise en service, les taxis VIP de couleur jaune, de Zeinab Transport (ZT), ont disparu de la circulation. Cessation de paiement ou effets pervers des mesures de restriction dues au Covid-19 ? Depuis 6 mois, le personnel de l’entreprise de Yusuf Bongo broie du noir.

Les taxis de Zeinab Transport lors de leur tour de ville inaugural, le 17 février 2018, à Libreville. © D.R.

 

La société de transport en commun Zeinab Transport (ZT) est dans une passe difficile. Les 25 chauffeurs qu’elle emploie broient du noir. Ces derniers accumuleraient à ce jour 6 mois d’arriérés de salaire. Conséquence : locataires pour la plupart, nombreux ont été mis à la rue par les bailleurs. Désespérés, ils disent ne pas comprendre les raisons de ce retard de paiement des salaires et appellent à l’aide.

A en croire certaines indiscrétions, tout est parti en vrille dès l’entrée en vigueur des mesures de restriction prises dans le cadre de la lutte contre la propagation du Covid-19. En effet, si certains chauffeurs un peu bavards indiquaient, depuis un bon moment, l’amenuisement du parc du fait de pannes amenant à la canibalisation de certaines voitures, dès le début du tout premier et sévère confinement du Grand Libreville, assurent-ils, ZT a arrêté de travailler et n’a pas repris lors de l’allègement du dispositif de sécurité sanitaire. L’entreprise a donc vu sa dégringolade s’accentuer. Elle faisait son chiffre d’affaires sur les abonnements mensuels souscrits par un bon nombre de parents pour le transport particulier de leurs enfants scolarisés, auxquels s’ajoutaient les abonnements de certains cadres sans véhicules et le transport sur appel des clients VIP, à 5000 francs CFA au minimum pour une course.

L’allègement du confinement via la levée de certaines mesures restrictives, notamment l’ouverture de 6 h à 20h, n’a jamais permis le retour des taxis ZT sur les routes de la capitale. Ces taxis aux couleurs de ceux de la ville de New-York (jaune et noir), avec support publicitaire sur le toit rapportant également de l’argent, officiaient à Libreville, Owendo et Akanda.

Le promoteur et propriétaire de l’entreprise, Yusuf Bongo Ondimba, fils mauricien d’Omar Bongo et demi-frère du chef de l’Etat gabonais serait, de l’avis de certains employés, dur en affaires, ne les payant que chichement et ne fournissant plus, depuis des mois, l’uniforme exigé. Pour rester en chemise blanche ou en veston pour certains, les chauffeurs étaient tenus de mettre à contribution leur garde-robe privée.

La semaine dernière, le promoteur de Zeinab Transport a été aperçu au volant de l’un de ses taxis dans le quartier Louis. S’il ne conduisait pas un client, ce changement de standing (d’autres diront cette coquetterie) ne démontre-il pas la faillite de l’établissement de cet acteur d’une mémorable course-poursuite avec la police, en novembre 2012 dans le quartier Louis, pour conduite en sens interdit et refus d’obtempérer ?

La structure bénéficierait pourtant de certains avantages. Selon nos confrères d’Info241, citant des sources municipales, «l’entrepreneur de la famille présidentielle n’a ni agrément pour l’exploitation du réseau de transport urbain ni l’autorisation du ministère des Transports.» Si les autres entreprises de transport et de location de voitures travaillent et qu’il y en a en création dans le même créneau que Zeinab Transport, doit-on déduire qu’à Corleone des tropiques, les caïds, même à 35 ans, ne savent pas gérer ?

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Les entreprises des Bongo ne sont jamais en règles avec l’administration. Malgre les milliards voles, même les entreprises créées avec cet argent ne doivent pas payer d’impôts et taxes. Ali Bongo demande des réformes a l’ONU pendant que son pays est un vrai far-west sans lois.

  2. Jacouille dit :

    C est ce qui arrive quand une entreprise est créée sur des bases maffieuse

  3. Parfait dit :

    Choisissez Habana c’est mieux, le covoiturage c’est la solution

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