Le ministre de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs, a évoqué, le 9 novembre courant sur la matinale de Radio Gabon, les chantiers de son département, non sans reconnaître que beaucoup reste à faire.

Avec les journalistes de Radio Gabon, Blaise Louembe, ministre de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs. © gabondirect/Twitter

Avec les journalistes de Radio Gabon, Blaise Louembe, ministre de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs. © gabondirect/Twitter

 

Quelles sont les grandes réformes menées au sein de votre ministère à ce jour ?

Les réformes qui ont été menées portent sur des textes de loi et des règlements. Nous avons fait une refonte fondamentale des textes de loi en matière de sport. Et nous allons présenter sur la table du gouvernement une nouvelle loi qu’on nommera le Code du sport, qui revisitera fondamentalement le monde dans lequel nous vivons. Nous avons pour mission d’introduire au Gabon un tribunal arbitral du sport, ce qui n’existe pas à ce jour. Nous avons également en vision, la volonté d’encadrer le sport selon les normes internationales, alors qu’aujourd’hui, quand nos sportifs signent des contrats à l’international, ils ne sont pas protégés. Ils sont livrés à eux-mêmes. Or, il est nécessaire que nous ayons un cadre juridique dans lequel ces athlètes évolueront. Nous avons également revisité la loi sur le sponsoring et le mécénat pour que les entreprises financent le sport. Vous savez, le sport coûte cher. Il donc nécessaire de remettre le sport aux mains des gens qui ont des financements, comme cela se faisait dans le passé.

Nos efforts ont également porté sur la manière dont la jeunesse sera encadrée, ceci faisant suite à la grande consultation populaire organisée par ces jeunes, qui était axée sur leur propre prise en charge. Cette nouvelle loi, conçue aux normes internationales, permettra à la jeunesse de dire aux dirigeants ce qu’elle souhaite avoir comme politique publique, en vue d’une adéquation formation-emploi, pour lutter contre l’évolution du chômage.

Au sujet de la Coupe d’Afrique des nations de football que le Gabon accueille en 2017, serons-nous prêts à temps ? Et où en sont les travaux de construction du stade omnisports Omar Bongo ?

Nous serons prêts, et le Stade omnisports président Bongo le sera également. C’est vrai que nous l’avions déjà annoncé pour la Can 2012, alors que ce stade n’a pas été prêt, parce que nous avons fait une sous estimation des difficultés. Il reste quelques petits réglages. Et ceux qui ont connaissance de l’histoire du Gabon se souviendront qu’à cet endroit il y avait un grand marécage. Nous avons sous-estimé le fait que les pieux qui soutenaient ce stade à l’époque, ne permettent pas de soutenir les nouvelles infrastructures que nous avons mises en place. Il a fallu aller chercher dans la roche pour solidifier la structure qui servira pour la Can 2017. Ces travaux de fond sont aujourd’hui achevés. Et s’agissant des deux stades existants sur la place de Libreville, l’un servira aux matchs et l’autre aux opérations évènementielles : ouverture et clôture de la compétition.

S’agissant du stade omnisports. Comment seront gérées les populations du quartier Petit-Paris, où se trouve le stade ?

La maquette a prévu un grand parking au niveau du stade annexe, dans un premier temps, qui pourra accueillir tous les supporteurs.

Ce stade annexe sera-t-il détruit ?

Il n’est plus opérationnel. Il sera donc rasé pour permettre la construction d’un parking moderne. Il faut ajouter que dans l’environnement du stade omnisports, il y sera opéré un lifting, qui permettra de donner un nouveau visage à cet endroit. Il y aura certainement des déguerpissements, mais les intéressés sont prévenus.

A propos du Cocan (Comité d’organisation de la Coup d’Afrique des nations, ndlr). Qui fait quoi dans l’organisation de ce grand évènement ?

Dur ce sujet, certains de vos collègues ont tenté de mettre en conflit, mais loin s’en faut. Il faut retenir que le chef de l’Etat a une vision, confortée par les réussites du passé. En 2012, nous avons mis en place un comité en partenariat avec la Guinée équatoriale. Cette équipe a produit de bons résultats. Aujourd’hui nous préparons une Can tout seuls. Sans changer l’équipe qui gagne, nous nous entourons des meilleures compétences pour donner à notre pays la possibilité d’avoir un bel évènement. C’est pour cela que le chef du gouvernement a mis en place, non plus un Cocan, mais un haut commissariat chargé de déterminer les investissements à réaliser et de s’assurer de l’efficacité de ceux-ci. Le gouvernement à donner carte blanche audit commissariat, pour que tout soit réglé comme du papier à musique. N’allez donc pas chercher de discordance entre ce haut commissariat et le ministère. Le président Kerangall et moi savons jouer sur la même partition.

L’on remarque que l’Etat consent plus de moyens financiers pour le football au détriment des autres disciplines sportives, bien qu’en termes de résultats ceux de ces derniers soient plus positifs. N’est-ce pas une forme d’injustice ?

Ce n’est pas totalement exact. Ce qu’il faut reconnaître, c’est que l’Etat met les moyens en fonction de la taille des évènements. Pour exemple, voyez le stade de l’Amitié qui compte 40 000 places, alors qu’ailleurs on est à 60 000. Vous ne trouverez pas un terrain de boxe qui a 60 000 places en Afrique, à ce jour. On essaie donc de financer l’activité en fonction de la taille que la société a conférée à cette activité. C’est pour cela qu’en matière de football, nous mettons les moyens nécessaires, et en adéquation avec l’activité elle-même. Ce n’est pas pour minimiser les autres activités sportives, qui nous permettent d’obtenir de bons résultats, et dans lesquelles nous mettons également des moyens. Et si vous faites une analyse à l’athlète, vous verrez qu’individuellement, ils obtiennent relativement plus de moyens que les footballeurs : si vous donnez 100 millions à un boxeur, il les partagera avec son manager et son entraineur. Et si vous donnez 500 millions à 11 joueurs, vous verrez bien que chacun obtiendra beaucoup moins.

Le Gabon a été suspendu par la Fédération internationale d’athlétisme. Pourquoi, et n’est-ce pas un manque à gagner pour la le sport gabonais ?

Nous avons eu des divergences fondamentales avec la Fédération gabonais d’athlétisme. Cette fédération a eu un mandat, qui est arrivé à expiration sans renouvellement, en dépit des injonctions de notre ministère. Il s’est posé un problème de collège électoral. Celui qui a permis l’élection du bureau actuel, dit-on, est critiquable et porte à confusion. Ce qui explique que les athlètes ne souhaitent pas donner du crédit à ce bureau, bien qu’il se soit fait reconnaître au niveau international, avec M. Martial Paraiso. Nous avons pris une décision fondamentale : celle de restituer le président Paraiso dans ses droits et avantages. Nous lui avons donné l’accréditation afin de défendre la voix du Gabon à l’international, et de façon à ce que nos athlètes retrouvent la compétition. Nous l’avons confirmé auprès de la Fédération internationale. Là est la première phase.

Toutefois, le problème de la gouvernance demeure, pour lequel nous avons demandé à M. Paraiso de faire tout pour que la sérénité prospère au sein de sa fédération, notamment en mobilisant tous les athlètes, en leur donnant la possibilité de dire les griefs qui lui sont reprochés et de trouver des solutions idoines. C’est la seconde phase. Et le président de la fédération nationale est en train d’œuvrer au retour de la sérénité dans le secteur. L’IAAF (International Association of Athletics Federations, ndlr) aussi a pris des dispositions en faveur du Gabon, d’autant que le Marathon du Gabon est pour la première fois estampillé IAAF. Nous sommes donc en discordance avec cette organisation mais nous entendons renouer avec elle.

Parlant du Marathon du Gabon. Quelle partition joue votre département ?

Le ministère ne se mêle pas totalement de son organisation. Il laisse le soin aux professionnels, d’autant que tout le monde s’est accordé à dire que l’administration gère mal et qu’elle ne sait pas faire l’opérationnel. C’est à ce titre que la loi 20/2005 a consacré la séparation, sur la base de laquelle notre ministère définit la politique publique : nous disons qu’il faut un marathon, mais pour le faire on a recours aux spécialistes. L’équipe actuelle a fait ses preuves, nous lui faisons confiance, et ça se passe bien pour le moment.

Lors de leurs voyages pour des compétitions, l’on enregistre souvent des effectifs pléthoriques dans les équipes nationales sportives. Comme cela s’explique-t-il et que faites-vous pour vous en prémunir ?

On essaie de trouver une solution idoine. On peut effectivement se poser des questions sur le nombre élevé des voyageurs lors des compétitions sportives. Bien que les fédérations aient des financements y relatifs, nous tentons de voir dans quelle mesure nous arriverons à réduire ces effectifs, parce qu’avec les moyens de communication actuels, on n’est plus contraint de voyager. D’un autre côté, reconnaissons que nos athlètes ont besoin d’un accompagnement quand ils prennent part aux compétitions internationales. Nous avons besoin des supporters, d’encadreurs et de donner la chaleur humaine nécessaire pour que nos athlètes défendent mieux notre pays.

Le torchon brûle au sein de la Fédération gabonaise de boxe. Qu’en est-il ?

Ce sont des questions qui, pour le moment, sont encore à la portée de la fédération elle-même. Ça commence à s’éclater mais nous n’avons pas officiellement été saisis. Et conformément à la séparation des compétences entre le ministère des Sports et la fédération, nous laissons les problèmes se régler au sein de l’organisation. Si le président ou un collectif d’athlètes nous saisit, comme ça a été le cas pour l’athlétisme, à ce moment le ministère pourra s’en occuper.

A quand la reprise du championnat national de football ?

Le championnat de football va reprendre. Et ce qu’il faut retenir, c’est la date 28 novembre 2015 pour la première division et le 5 décembre pour la deuxième division, pour une clôture le 12 juin 2016. Quatorze équipes seront constituées pour la première division et 11 pour la deuxième. Cette fois, nous nous sommes assurés, je l’espère, que les financements et l’intendance ne nous poserons plus problème.

Sur la politique des loisirs. L’on constate que les aires de jeu manquent encore à travers la capitale. Où en est le ministère ?

Là, vous touchez du doigt notre tendon d’Achille. Nous sommes effectivement dans cette difficulté : nous n’avons pas assez d’aires de jeu. Nous reconnaissons que la politique en matière de loisir pèche un peu, mais nous avons quelques pistes. Le ministère avait commencé à construire des aires de jeu au niveau des plages, en partenariat avec des gestionnaires privés, qui les exploitent. Ce n’est pas suffisant. Nous avons également un partenaire qui entend consentir un important investissement en la matière, mais nous sommes face au sempiternel problème des terres. Nous avons du mal à trouver un espace central auquel les familles accèderont facilement, à des prix accessibles à tous les portefeuilles.

Source : interview réalisée par Hass Nziengui et Kennie Kanga pour Radio Gabon

 

 
GR
 

3 Commentaires

  1. au Total dit :

    Donc on organise la can, mais on est incapable d’organiser notre (tout petit) championat national, l’Athlétisme, on est interdit, la boxe ,on est en grêve, le vélo, on est dans la tourmente, le tennis,ya plus rien,le basket,on s’insulte ! Le marathon, heureusement, on a interdit aux spécialistes du ministére de s’en occuper,donc, succés relatif ! Pour les voyages autour du monde,champion du monde ! pour les grands discours organisationnel, champion du monde ! pour le nombre de décision jamais appliqués, champion du monde ! C’est vrai, le loisir… aprés avoir payé des sommes astronomique les petits restos du bord de mer, on a donné leurs concessions à cela même qui les avait construit: champion du Monde c’est Libanais…

  2. IPANDY dit :

    Je trouve cet homme un peu mal adroit. Il dit le stade omnisport sera livré. Et pourtant tout le monde constate que ça traîne. Il est d’une optimisme inouï. ça ressemble à du baratin tous ce qu’il dit.

  3. IBOGA241 dit :

    En fait des loisirs, le tas de sable du bord de mer en est bien un! Et que dit le Ministre des Loisirs pour bien aménager cette place pour les visiteurs. Ca pourrait bien renflouer les caisses vides du pays! N’est-ce pas Blaise? Ah! Ah! Ah! Emergence… à la gabonaise quand tu nous nourris de cécité intellectuelle et d’obscurantisme!

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