Au Gabon, la guerre de leadership au sein de la communauté musulmane (CMG) et particulièrement au Conseil supérieur des affaires islamiques (CSAIG) pourrait prendre une autre tournure. Entre sommation adressée au bureau du CSAIG par l’imam Andjoua qui revendique la présidence du CSAIG et plainte pour trouble déposée par le bureau du CSAIG qui appelle au respect des textes, ce mardi 10 octobre, les deux parties sont attendues au tribunal de Libreville. Le début d’une longue bataille judiciaire ?

Le siège du CSAIG. © D.R.

 

L’imam Benyamin Andjoua Obolo sera-t-il confirmé président du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG) ? Mieux, l’imam Rachid Mbadinga arrivera-t-il à assurer la présidence du CSAIG par intérim et organiser le congrès qui permettra de redéfinir le mode de gouvernance du CSAIG et de la CMG et partant, de choisir le nouveau président du CSAIG ? Les observateurs de la vie religieuse dans le pays s’interrogent depuis le début  de la crise sans précédent qui secoue cette communauté. Face à la déchéance d’Ali Bongo, son silence en qualité de raïs de la CMG et le désir de l’imam Ismaël Oceni Ossa de se retirer de la présidence du CSAIG, un groupe d’imams et théologiens a cru bon de désigner un nouveau président du CSAIG : l’imam Benyamin Andjoua Obolo.

«Méprise !» a vite rétorqué le bureau du CSAIG qui a appelé au respect des textes qui régissent ce milieu, dont une Charte. Une interpellation jugée peu convaincante par les imams et théologiens qui ont fini par installer Benyamin Andjoua Obolo en qualité de président du CSAIG. Si la cérémonie d’installation a été marquée par l’irruption du Premier ministre de la transition, les jours qui suivaient l’imam Andjoua était reçu par de hautes personnalités du pays, dont le président de la Cour constitutionnelle et celui de l’Assemblée nationale, en qualité de président du CSAIG. Était-il adoubé par ces personnalités en qui le président de la transition a mis sa confiance ? Bien que revendiquant la présidence du CSAIG, l’imam Andjoua n’a pas reçu du bureau du CSAIG, les clés d’accès de cette association. Un véritable handicap.

Sommation d’huissier Vs plainte au tribunal

Pour donc jouir de cette présidence, l’imam Andjoua a saisi un huissier de justice près de qui il aurait évoqué de «multiples promesses de passation de charges non tenues par l’imam Ismaël Oceni Ossa». Pour lui permettre «de pouvoir entrer dans l’exercice de ses fonctions sans heurts pour une continuité efficace de la gestion de cette association», l’huissier de justice a donc fait sommation à l’imam Oceni Ossa et son bureau de procéder à la passation de charges le vendredi 6 octobre 2023 à 9h faute de quoi, il promettait qu’«il y sera contraint par tout moyen de droit». Le bureau du CSAIG brandissant une fois de plus le respect des textes ne s’est pas exécuté et a le 7 octobre, désigné un président par intérim après le retrait officiel de l’imam Océni Ossa.

Dans sa démarche et réagissant à cette sommation faite le 5 octobre, «le Conseil a saisi le président du tribunal de première instance de Libreville par une requête aux fins d’ordonnancement d’une instance en référé d’heure à heure aux fins de cessation de trouble». Les parties sont donc convoquées au tribunal ce mardi 10 octobre. En clair, le bureau du CSAIG considère qu’il y a manifestement un trouble. Au tribunal, chaque partie devant amener des preuves pour soutenir chacune des démarches, la procédure judiciaire actuelle devrait permettre de clarifier les choses. «Force reste à la loi», estime le bureau du CSAIG qui appelle les autres musulmans à la dignité, la responsabilité, la bonne moralité. «L’islam c’est cela», a dit l’imam Rachid Mbadinga.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Yvette Ndong dit :

    Voilà pourquoi chez les catholiques ce genre de problème ne se pose pas. Le pape François est le chef de l’église catholique. Point barre.

  2. Gayo dit :

    Pitiation. Prévisible l’Islam est aussi une idéologie politique. Vient la guerre entre les vrais musulmans et ceux qui se servent du coté politique de cette religion pour les ambitions cupides comme le prophète Mohammed lui-même.

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