La crise sanitaire actuelle tend à se transformer en crise de la faim, au Gabon. Si les bénévoles retenus pour la distribution de l’aide alimentaire éprouvent quelques difficultés, la coordination de la banque alimentaire assure, pour sa part, avancer progressivement et promet un nouveau calendrier de distribution. Cependant, «Ventre affamé n’a point d’oreilles».

Quelques bénévoles sur le terrain. © D.R.

 

Au Gabon, la crise sanitaire due au Covid-19 et ayant abouti au confinement du Grand Libreville, tend à se transformer en crise de la faim. Entre chefs de quartiers pris en otage par des populations réclamant de l’aide alimentaire, boutiques cassées par des individus en quête de quelques vivres fussent-ils des vandales blâmables, et sorties dans la rue de quelques populations affamées interpellant les pouvoirs publics, les signes de la faim sont bien visibles. Ils le sont d’autant plus qu’après la première semaine du confinement du Grand Libreville, l’aide alimentaire promise par le gouvernement tarde.

La charrue a-t-elle été mise avant les bœufs ? S’interrogent certains affamés à côté d’autres repus qui dénoncent un manque de sens pratique dans la mise en œuvre des mesures gouvernementales. Les premiers couacs du confinement du Grand Libreville n’en n’ont que plus de pouvoir évocateur et les bavures policières en disent long. Mieux, on soupçonne un manque de coordination gouvernementale entre les trois départements ministériels impliqués pour le déploiement de l’aide alimentaire.

La peine des bénévoles

Alors que le ministère des Solidarités nationales chargé d’alimenter les ménages sur le terrain tablait sur une distribution de 5000 bons d’achat par jour avec ses 228 équipes mobilisées pour environ 1000 bénévoles, à la fin de la première semaine de confinement, à peine 5% des bons ont été produits pour seulement 3000 distribués sur les 60 000prévus. Le ministère de l’Économie qui se plie assurément aux contingences de l’imprimeur est formel  «l’entreprise nous livre au fur et à mesure. In fine ce sera 60 000 bons». Façon subtile de refroidir les Solidarités nationales soumises à la pression du peuple affamé, mais surtout dénotation d’un manque de prévision réelle de l’équipe gouvernementale.

L’épreuve de terrain devrait aider à rectifier le tir, mais plusieurs populations frustrées se disent abandonnées à elles-mêmes. Outre la lenteur observée dans l’impression des bons d’achat, les bénévoles déployés sur le terrain pour leur distribution, éprouvent quelques difficultés. Selon la cellule communication de la coordination de la banque alimentaire Covid-19, «la mobilité des équipes est réduite par le manque de laissez-passer». Sur le terrain, les forces de l’ordre empêcheraient les équipes de circuler librement. Bien qu’étant clairement identifiables par leur accoutrement et matériels, ces équipes se heurtent bien souvent au niet des forces de l’ordre alors que le ministère de l’Intérieur, à en croire certaines indiscrétions, «dit qu’il ne peut pas délivrer autant de laissez-passer». Assurément ! 228 laissez-passer pour les 228 équipes initialement prévues !

Si à cela s’ajoute l’insécurité des équipes menacées par certains bénéficiaires, l’approvisionnement insuffisante de la banque pour constituer des kits type ainsi que les stocks limites des kits de protection pour les bénévoles. Par voie de conséquence, le nombre des équipes sur le terrain a été reconsidéré à la baisse. «Ventre affamé n’a point d’oreilles», la coordination de la banque alimentaire Covid-19 le sait et appelle les  populations à «patienter à leur domicile». «Dans quelques jours, nous annoncerons un nouveau calendrier qui fixera les nouvelles modalités de distribution», a-t-elle informé.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. SERGE MAKAYA dit :

    LE CONFINEMENT EST UNE IDIOTIE AFRICAINE EN GÉNÉRALE ET GABONAISE EN PARTICULIER. MAIS SI NOS RICHESSES AVAIT ÉTÉ BIEN GÉRÉES, NOUS N’EN SERIONS PAS ICI A NOUS DEMANDER COMMENT FAIRE…

    LE GABON EST TOUJOURS TROP RICHE POUR SEULEMENT DEUX MILLIONS D’HABITANTS… LA FAUTE A QUI ? CES DIRIGEANTS. A COMMENCER PAR LES BONGO… QUEL MALHEUR !!! A NTARE NZAME… QUE DIEU NOUS PARDONNE… UN PEU DE MUSIQUE…
    https://www.youtube.com/watch?v=6S3RZaiUjaE&spfreload=5

  2. SERGE MAKAYA dit :

    LE GABON IRA BIEN SANS LES BONGO SVP… CROYEZ SERGE MAKAYA QUI NE DEMANDE AUCUN POSTE PRÉSIDENTIEL EN AFRIQUE… A NTARE NZAME !!! MOI JE NE CHERCHE PAS A DEVENIR PRÉSIDENT EN AFRIQUE, MAIS PLUTÔT A LIBÉRER L’AFRIQUE DE SA PRISON DE L’OCCIDENT ET DE SES PRÉSIDENTS DE MERDES… A NTARE NZAME !!! CROYEZ-MOI… PAUVRE MAKAYA DU GABON QUI RÉSIDE A NKEMBO…

    https://www.youtube.com/watch?v=mCHWjXP-ueg

  3. SERGE MAKAYA dit :

    JE FÉLICITE LA DIASPORA GABONAISE. MAIS JE SUIS AUSSI DÉÇU PAR CETTE DIASPORA A CAUSE DE CES DIVISIONS. QUAND ON VEUT LA LIBÉRATION D’UN PEUPLE? QUE L’ON SOIT DU NORD OU DU SUD, DE L’EST OU DE L’OUEST, LE COMBAT EST LE MÊME… LA LIBÉRATION TOTALE DE L’AFRIQUE SVP…

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