Au Gabon où l’Enquête démographique et de Santé de 2012 a révélé que 91% des hommes étaient alphabétisés contre 89% des femmes, la réalité semble désormais différente 10 ans après, particulièrement en termes de candidatures au baccalauréat à l’image de la session 2022 qui a lieu actuellement et pour laquelle on compte près de 14 000 filles pour moins de 10 000 garçons.

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En matière d’alphabétisation, au Gabon, les femmes âgées de 15 à 49 ans semblent désormais plus nombreuses que les hommes de la même tranche. C’est du moins ce que l’on peut conclure au regard des chiffres rendus publics dans le quotidien L’union du 16 juin, relatifs au nombre d’élèves prenant part depuis quelques jours au baccalauréat, notamment pour la branche générale. Sur les 23 032 candidats en lice pour cette session 2022, on compte 13 800 filles. Sur toute l’étendue du territoire national, les garçons n’atteignent pas 10 000. Ils sont 9 432, selon la direction générale des Examens et Concours (DGEC).

Pour beaucoup, ces chiffres sont la photographie fidèle de la réalité actuelle : le nombre de femmes alphabétisées dans le pays est désormais supérieur à celui des hommes. Pourtant, publiée en 2012, l’Enquête démographique et de Santé du Gabon (EDSG-II) réalisée par la direction générale de la Statistique (DGS), le ministère de l’Économie, de l’Emploi et du Développement durable, en collaboration avec le ministère de la Santé montrait qu’en termes d’instruction, 91% des hommes étaient alphabétisés. À l’époque, les femmes représentaient 89% de la population instruite. 10 ans après, la vapeur semble avoir été inversée.

Transposable à la session du baccalauréat en cours, cette réalité est d’autant plus visible que les candidats de sexe féminin sont plus nombreux que ceux de sexe masculin dans toutes les provinces du pays. C’est dans l’Estuaire (8 038), le Haut-Ogooué (1 179), l’Ogooué-Maritime (1 100) et le Woleu-Ntem (1 011) que l’on compte le plus grand nombre. D’aucuns ne manquent pas d’y voir une des conséquences de la politique de l’État en faveur des femmes. D’autres, à l’instar de l’analyste économiste Mays Mouissi assurent que ces chiffres montrent que «les filles ont de meilleurs résultats scolaires que les garçons, mm avec une maternité précoce».

Le Recensement général de la population et des logements de 2013 (RGPL2013) a révélé que sur 1 811 079 habitants, on comptait 877 007 femmes, soit 48,4% de la population gabonaise.

 

 
GR
 

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