Le secrétaire exécutif de l’Union Nationale est miné par des problèmes de santé. Si de nombreux observateurs ne croient plus en son retour, son électorat continue à espérer et à attendre son retour.

André Mba Obame, lors d’un meeting en 2012. © rnw.nl
André Mba Obame, lors d’un meeting en 2012. © rnw.nl

 
De là où il se trouve, André Mba Obame continue d’alimenter la chronique, de nourrir le débat. La présidentielle de 2016 est déjà dans toutes les têtes, sur toutes les lèvres. Bien qu’en politique, le temps n’ait pas toujours le même sens que dans la vie quotidienne, le secrétaire exécutif de l’Union Nationale sait qu’il est normal que les uns et les autres affûtent leurs armes 2 ans avant. Or, sa situation personnelle n’est pas toujours à son avantage : membre-fondateur et dirigeant d’un parti privé de sa reconnaissance administrative et passé à la semi-clandestinité, il est surtout miné par de sérieux ennuis de santé. En homme politique d’expérience, il se livre alors à un de ses exercices favoris : la construction d’énigmes. Entre silences éloquents, messages subliminaux, il construit sa légende. La mise en récit de sa propre histoire est en marche. Elle se fait d’autant plus aisément que des titres comme La Griffe, réputés hostiles à sa personne, n’ont de cesse de le mêler à tout, de voir son ombre ou son influence partout.
Pour autant, cette stratégie de la mythification à laquelle l’actuelle majorité contribue largement malgré elle, ne va pas sans écueils. Absent de la scène politique depuis un peu plus de 2 ans, ne s’étant plus exprimé publiquement depuis septembre 2013, André Mba Obame voit certains de ses proches envisager l’avenir sans lui ou tout au moins prendre une direction imprévue et pas toujours concertée. En août 2013, son conseiller politique, Joseph John-Nambo lance «L’appel de Ma’ameni» pour s’opposer à l’enrôlement sur les listes électorales, au grand dam du directoire de l’Union Nationale. Fin novembre de la même année, il annonce, depuis Paris, la création d’un courant dénommé «Souverainistes». Début février 2014, Jean Ping prend ses distances avec le régime en place et lance, dans la foulée, une OPA sur le courant «Souverainistes», essentiellement composé de «ministres du gouvernement alternatif» mis en place en janvier 2011 par… André Mba Obame.
Mauvaise passe pour celui qui avait jusque-là fait la quasi-unanimité dans sa famille politique et qui, en encourageant les siens à poursuivre le combat sans lui, avait cru conjurer tout risque de dissension. Le 15 juin 2013, il les invitait à méditer «3 mots sans lesquels rien n’est possible et avec lesquels tout est possible : la confiance d’abord, la loyauté ensuite, le courage enfin». En dépit de cela, la confiance et la loyauté semblent ne plus être au rendez-vous. Certes, personne n’est encore passé à l’autre rive. Mais, les querelles de clochers et divergences d’approche ont fini par semer doute et confusion au sein de l’électorat. Comme jamais, des interrogations sur le rôle supposé et la stratégie d’André Mba Obame empoisonnent le climat. Le malaise est tel que, prenant la mesure de l’enjeu, il lança, en septembre 2013, un appel à l’enrôlement et à la participation aux élections, qui redonna de l’intérêt à un processus jusque-là en panne. Opportunément, il apportait la preuve de sa capacité de mobilisation et livrait le sens politique de ces Locales autant qu’il traçait des perspectives d’avenir : «Les prochaines locales seront une répétition générale du scrutin majeur à venir», proclamait-il alors.
Théologie de la libération
Si l’adhésion populaire à son appel atteste de ce que le secrétaire exécutif de l’UN conserve son crédit, son poids politique, la marche de l’histoire ne dépend pas pour autant de lui. Même s’il a averti que «si Dieu le veut», il rejoindra bientôt ses pairs de l’opposition au sein du Front pour l’alternance, l’avenir semble désormais se dessiner sans lui. Mais, en politique, les choses peuvent aller vite. Très vite. Rien n’est donc joué. Et c’est en toute logique que la question est dans tous les esprits : André Mba Obame peut-il revenir ? Le Front de l’opposition pour l’alternance ayant consacré le principe d’une candidature unique, de nombreux observateurs ne le voient pas y prendre part. Parmi eux, il y en a même qui sont convaincus que physiquement il ne sera jamais en état de prendre part à un tel processus d’ici 2016.
Si cette hypothèse se vérifiait, une consigne de Mba Obame pourra-t-elle peser sur la prochaine présidentielle ? Il est d’autant plus difficile de répondre définitivement à cette question que, dans son appel pour les Locales, il se projetait lui-même vers la présidentielle à venir. En clair, il n’est guère osé de dire que l’adhésion massive à son appel de septembre 2013 visait avant tout à lui offrir les outils d’une analyse plus fine et d’une meilleure préparation au «scrutin majeur à venir». Autrement dit, c’est parce que sa base nourrit l’espoir de le voir se porter de nouveau candidat qu’elle a consenti à prendre part à cette «répétition générale». Si elle semble s’accommoder des postures et positionnements actuels, c’est davantage par discipline partisane, pour coller à Zacharie Myboto, perçu comme la figure tutélaire.
En septembre 2013, André Mba Obame confiait : «Seule notre détermination et notre sens de l’organisation nous permettront d’aborder les prochaines échéances majeures en position de force». La constitution du Front de l’opposition pour l’alternance s’inscrit-elle dans cette direction ? Certains de ses proches en sont convaincus. «Le Front peut aider à construire un mécanisme commun et unique de contrôle et de surveillance du prochain scrutin», analyse l’un d’entre eux. «Il peut aider à occuper le terrain», poursuit un autre, qui tranche : «Le plus important c’est d’arriver à créer une vraie dynamique durant la campagne. N’oublions jamais que 2 semaines avant le lancement de la dernière campagne, pas grand monde ne croyait en AMO. La campagne c’est quelque chose de difficile à cerner, un mélange d’affect et d’intellect».
Pour l’heure, le mystère Mba Obame s’épaissit. En cas de retour, il pourrait donner aux choses une tonalité imprévue, bien éloignées des constructions intellectuelles et des idées véhiculées par les cours de sciences politiques. «Dans un pays où la majorité de la population se dit croyante, son retour pourrait être lu comme un signe du destin auquel les gens ne manqueraient de donner une connotation mystico-religieuse», analyse un ancien journaliste au quotidien l’Union, qui ajoute : «Sa présence au Vatican lors de la canonisation de Jean-Paul II ferait alors l’objet de toutes les interprétations et pourrait emballer les choses, au risque de conduire l’actuelle majorité à une faute fatale». Ancien séminariste, diplômé de sciences politiques, André Mba Obame a, effectivement, gardé de son passage à Saint Kisito d’Oyem et de sa formation universitaire, un certain penchant pour la théologie de la libération. Il a désormais 2 ans pour se reconstruire ou se déterminer. Rarement, la situation n’a été aussi indéchiffrable, incertaine. Mais, sauf à croire que tout est joué d’avance, rarement une élection s’est déroulée comme prévu 2 ans à l’avance….
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. cocotier dit :

    OUI il peut revenir et il a le choix, Air france, royal air maroc, turkish airline

  2. le 9 dit :

    vous avez certainement une information nouvelle sur sa santé. amélioration ou détermination?
    dans les 2 cas, pour des passionnés du débat démocratique, nous pouvons que souhaiter bon rétablissement à AMO et bon retour à la maison.

  3. IPANDY dit :

    Je souhaite qu’il revienne, pas seulement pour le débat démocratique ou pour les élections de 2016, mais simplement pour sa famille. Cet homme est issu d’une famille et pour tout les gabonais qui aiment le GABON est ses enfants. L’état de santé de AMO affecte plus d’un gabonais. Le GABON a perdu, depuis 5 ans, de nombreux enfants. Des gens, de près ou de loin qui ont contribué à leurs niveau à l’évolution du pays. Je pense MAMBOUNDOU, CLAVER NZENG, et tout les autres. Oui qu’il revienne en santé pas pour les échéances politique, mais pour sa famille et ses compatriotes qui l’estime. Dieu se chargera de juger ceux qui participeront à la destruction du GABON. Sur ce j’invite ceux qui aime ce monsieur à prier pour lui et pour notre pays.

  4. BABOKI dit :

    Dans votre article, vous ne laissez entrevoir aucune possibilité de rétablissement; d’ailleurs, vous écrivez: « sa situation personnelle n’est pas à son avantage(…) il est surtout miné par de sérieux problèmes de santé ».
    A mon avis, en l’écrivant vous êtes conscient qu’il est quasiment hors course; il ne s’agit donc que d’une construction énigmatique, comme vous le dites vous même.
    Enfin, l’espoir fait vivre, mais l’espoir tue.

  5. l'observateur du corp de garde dit :

    bonne geurison MBA OBAME! maural à toute sa famille il rentrera au pays

  6. kild dit :

    c l’inconvénient de la quête du pouvoir.

  7. Le POPO, vrai President du Gabon dit :

    foutez moi le caomp avec votre Amo la, ont l’a empoisonne et vous ne pouvez rien nous faire, il va mourrir et on restera au pouvoir jusqu’en 2025 au moins

  8. Nouvelle esperance dit :

    tel un phoenix il renaitra peut etre de ces cendres, mais quoi qu’il en soit, nous avons besoin de son expertise politique au Front, nous avons besoin de lui, surtout pour qu’il explique bien a JP sa science politique, comment il a fait pour corriger ‘le petit la » en 2009, nous avons besoin de toi AMO valide ou invalide peut importe, mais ton cerveau est indispensable pour le Jeunes Souverainistes Gabonais

  9. Kleths dit :

    Prompte guerison. Et tout mon soutien a sa famille

  10. ALLOGHO-NDONG Alfred Pekos dit :

    AMO nous t’attendons, Prési.

  11. femme noire dit :

    Nous prions le très haut pour qu’il nous le ramène à la maison en bonne santé. Il est vraiment indispensable pour la sphère politique de notre pays, pour les gabonais et surtout pour sa famille biologique.Que JÉHOVAH RAPHA, nettoie tout le poison qui a été injecté dans son organisme, lui le plus grand de tous le médecins du monde. AMEN!!!

  12. kango dit :

    le MAHANTA le Maitre ECK Spirituel D’ECKANKAR trouvera une solution a AMO frere nous chantons le HU pour toi afin k tu nous revienes en pleine forme. Puisse la benediction etre.

  13. Le Gabonais de 2016 dit :

    A notre Président AMO, le peuple gabonais d’attend avec espoir.

  14. doukdouk dit :

    Cher tous, nous souhaitons le rétablissement d’AMO, car quelqu’un épris de paix et d’amour ne peut que souhaiter son rétablissement. Mais une question se pose, pourquoi nous nous mentons ? Nous savons tous qu’AMO est très malade, ils l’ont eu,comme tous les autres, au lieu de divertir le peuple, concentrons nos efforts vers quelqu’un qui peut nous libérer de ce joug. Ou bien c’est encore une ruse et en 2016, nous n’aurons que nos yeux pour pleurer. En faisant cela, celui qui a jeté un pavé dans la marre par rapport à cet article, suite au retour d’AMO, n’aime pas le Gabon. Car, au départ, c’est AMO qui a foutu le Pays dans la merdre en 2009 avec ses fausses théories. Cela fera mal à certains, mais c’est la vérité, arretons de rever ; avançons.

  15. doukdouk dit :

    Si c’est PING que le peuple choisira, que sa volonté soit faite. et insidieusement j’ai comme l’impression que celui qui a mis cet article, n’aime pas PING car c’est un Bilob- à cette allure, le gabon ne changera pas- je suis d’abord pour quelqu’un qui vas libérer le Gabon- Car les elections au Gabon, le PDG n’a jamais remporté mais il est toujours là. Le problème c’est trouver quelqu’un de puissant pour renverser ce système, instaurer une vraie démocratie afin que les elections soit transparentes. AMO ne peut pas le faire… meme s’il était en bonne santé, il divertie le peuple, c’est vous qui n' »avez pas compris.

  16. okili jules dit :

    Quelque soit le cas, un vrai gabonais ne peut pas voter pour Ali en 2016. Par contre, si le PDG présente un candidat autre qu’Ali (par exemple un ressortissant de Mékambo, de Lébamba, de Minvoul, de Mouléngui-binza, de Mimongo ou de meyo-kyè etc…), il est très fort probable que le PDG raffle la mise en 2016. Même moi, je donnerai ma voix au PDG. Mais, si c’est pas le cas, ma voix reste pour l’UN (quelque soit le candidat qui sera présenté. Salut !!!

  17. YEYE CAR dit :

    TONTON ANDRE Je rends grâce à l’éternel DIEU POUR LA vie QU’il te donne car lui DIEU n’est pas un homme pour regarder avec les yeux naturels mais avec les yeux spirituels en d’autres termes DIEU qui te connait avant que tu ne sois former dans le ventre de ta mère ne regarde pas mais IL voit et le seigneur JESUS CHRIST N’a pas dis mais il te dit si l’on ne jette un grain à terre il ne peut germer et ensuite produire du fuit DIEU châtie ses enfants CAR QUI AIME BIEN CHATIE BIEN

  18. Sagesse dit :

    il a commencé un combat qu’il vienne achever ce qu’il commencé en 2009
    nous jeunes gabonais, souhaitons que son prompt rétablissement pour une alternance efficace dans notre merveilleux pays le Gabon.

  19. NNAH MBA dit :

    ne nous agitons pas Dieu seul sait.je me soumet juste au dernier mot de Dieu.

Poster un commentaire