Depuis l’arrestation de Yannick Noah Belingui, auteur présumé du quadruple homicide de Franceville, les familles des victimes soutenues par des personnes compatissantes appellent à son exécution brandissant la loi du talion. Au Gabon où la peine de mort a été abolie, le procureur général près la Cour d’appel judiciaire de Franceville a indiqué que les personnes manifestant en ce sens s’exposent à des sanctions pénales.

Les familles des victimes lors d’une manifestation devant le commissariat. © Gabonreview/capture d’écran

 

Au Gabon, et dans la ville de Franceville en particulier, depuis le massacre dans la nuit du 5 au 6 janvier 2024 d’une famille au quartier Montagne-Sainte, la douleur est encore intense et les émotions vives. Ayant du mal à faire leur deuil et criant justice, les familles des victimes appellent à l’exécution de l’assassin présumé qui a reconnu les faits : Yannick Noah Belingui. «Nous voulons la justice, qu’on nous le donne. Il a coupé le sexe, il a coupé la tête, il a dit qu’il veut manger. Donc il va manger ça devant tout le monde et puis on va le tuer», a déclaré lors d’une manifestation, une parente des victimes.

Assurant que Yannick a entre autres, «violé les enfants avant de les tuer», elle estime avec les siens qu’il ne doit pas aller en prison où il recevra le strict minimum (maison, eau, nourriture) sans rien dépenser. Ils appellent en autre, à son exécution pour servir de leçon aux autres criminels. Mais les autorités en charge de l’affaire ne l’entendent pas de cette oreille. Adressant ses condoléances aux familles éplorées ce jeudi 11 janvier, le parquet de la République de Franceville par la voix du procureur général près la Cour d’appel judiciaire de Franceville, a assuré à ces dernières que l’enquête ouverte suit son cours.

Appel au calme et à la retenue

Berthin Methomat s’exprimant le 11 janvier. © Gabonreview/capture d’écran

Celle-ci, a-t-il fait savoir, ne peut se faire que conformément aux lois en vigueur. «Le contraire s’apparenterait à l’anarchie», a dit Berthin Methomat. «Les populations et particulièrement les familles des victimes dont nous comprenons l’émotion et la colère, sont priées de se calmer et de faire confiance en la justice de notre pays surtout en cette période de transition», a-t-il exhorté. «La loi de talion ne saurait être cautionnée par la justice», a-t-il averti, rappelant que «la peine de mort telle que préconisée par certains a été abolie depuis belle lurette».

Berthin Methomat informe les familles directement impactées par ce drame, et qui dit-il, «se constitueront forcément et j’en suis convaincu, partie civile», qu’elles auront la possibilité de se rapprocher de la juridiction d’instruction qui sera saisie, pour obtenir quotidiennement des informations sur l’avancée de la procédure. «Toute autre initiative qui soit contraire aux lois de notre pays expose leurs auteurs aux sanctions pénales», a-t-il prévenu.

 
GR
 

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