À travers une communication, le 20 octobre lors de la deuxième session plénière ordinaire du Conseil national de la démocratie (CND), le parti Réappropriation du Gabon de son indépendance pour sa reconstruction (Réagir) a invité l’institution à exiger des autorités publiques et politiques le respect des dispositions légales en matière d’accès des partis politiques aux médias publics. Le parti de l’opposition dit avoir constaté le caractère désormais payant des prestations des médias publics et juge la situation injuste.

Quelques membres du directoire de Réagir, dont Etienne Francky Meba Ondo (à l’extrême droite). © D.R.

 

 

Au Gabon, le parti de l’opposition Réappropriation du Gabon de son indépendance pour sa reconstruction (Réagir) note qu’avec la loi 019/2016 du 9 août 2016 portant code de la Communication, le législateur a retenu la Haute Autorité de la Communication (HAC) comme autorité de régulation des médias pour l’organisation périodique des débats sur l’actualité et l’exigence de diffusion des comptes rendus relatifs aux activités des associations légalement reconnues par les pouvoirs publics. Cette exigence légale, a fait savoir son porte-parole lors d’une communication, le 20 octobre au Conseil national de la démocratie (CND), «n’est que rarement ou aléatoirement respectée».

Constat toujours aussi accablant

Ces dispositions, constate le parti d’Etienne Francky Meba Ondo, ne s’appliquent à l’épreuve des faits qu’en période électorale. Il en veut pour preuve le fait que la HAC annonçait en septembre dernier la mise en place d’une commission pour assurer un égal accès aux médias publics aux candidats ayant participé aux élections législatives partielles de ce mois d’octobre 2022. «Réagir constate, pour le regretter, que tous les distributeurs de services audiovisuels font payer l’accès aux médias publics», a également fait remarquer Meba Ondo selon qui, conditionner aujourd’hui l’accès aux médias publics à l’achat d’une antenne parabolique, d’un terminal numérique et à la souscription d’un abonnement mensuel auprès d’un opérateur privé, dont l’activité économique est dominée par la recherche du profit, «c’est violer la Constitution».

Laquelle, souligne-t-il, «reconnait l’information publique comme un droit constitutionnel». «Pis, au-delà des frais liés à tout abonnement donnant désormais accès à nos médias publics, les citoyens, depuis l’adoption de l’actuel Code de la communication se doivent de payer mensuellement une redevance audiovisuelle et cinématographique d’une valeur de 500 FCFA» a déclaré Meba Ondo dit Meboon qui juge cela injuste. «La France auprès de laquelle s’inspire une bonne partie de notre législation exige que les chaînes du service public soient gratuitement diffusées par les fournisseurs de services audiovisuels. Ces mêmes fournisseurs opérant au Gabon font payer l’accès à nos chaînes nationales en complicité avec le gouvernement. Cette autre situation est tout aussi injuste et inacceptable» a-t-il commenté.

Quelques recommandations

Réagir a invité le CND à saisir formellement les institutions pour faire respecter les dispositions légales ; invite le gouvernement à publier un ou des actes réglementaires restaurant, si besoin, le principe d’accès équitable des partis politiques aux médias publics ; recommande le retour à la gratuité et la diffusion en clair des médias publics par tous les fournisseurs de services audiovisuels ; recommander la mise en place par l’HAC d’une commission permanente de quantification des temps d’antenne et de surveillance sur l’accès équitable des partis politiques aux médias publics.

Dans sa démarche, Réagir recommande la publication d’un rapport trimestriel sur l’accès équitable des partis politiques aux médias publics à l’initiative de l’HAC. Il invite tout aussi le CND à créer des médias numériques et interactifs sur les réseaux sociaux en vue de l’organisation périodique, de l’animation et de la diffusion des débats démocratiques sur les actualités, en impliquant les partis légalement reconnus et  mettre en place une commission de suivi des présentes propositions.

 

 
GR
 

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