Fait ayant un impact considérable sur la branche santé au Gabon, Ascoma fait depuis quelques semaines la unes des journaux. Son Administrateur directeur général (ADG), Michel Valette, en poste dans l’entreprise depuis 43 ans, a été suspendu sine die, fin-décembre 2023, par le ministère de l’Économie et des Participations, après recommandations de la Direction nationale des Assurances (DNA) au terme de plusieurs contrôles. Au moins quatre récriminations et non des moindre pèsent sur lui.  

L’ex-ADG d’Ascoma, Michel Valette, lors d’un passage sur la chaine de télévision Gabon24. © D.R.

 

On en sait un peu plus sur les griefs ayant milité en faveur de la suspension illimitée de l’Administrateur directeur général d’Ascoma, Michel Valette. Figure emblématique de ce courtier des assurances, il a été mis sur la touche après constatation, par la Direction nationale des Assurances (DNA), de plusieurs irrégularités. Des anomalies dénoncées au ministère en charge du secteur qui n’a pas hésité à le suspendre le 27 décembre 2023.

Si jusqu’alors, le commun des Gabonais ignoraient ce qui était reproché à ce visage légendaire des assurances au Gabon, le quotidien L’Union du 20 janvier est revenu sur le dossier, relevant quatre reproches majeurs fait l’ex-administrateur d’Ascoma. Une source au fait du dossier, précise notre confrère, explique que le premier chef d’accusation concerne l’infraction à l’article 530 du Code des assurances, relatif à l’agrément des dirigeants. «Cette violation a été pointé du doigt. Michelle Vallette était directeur général par intérim depuis des années et ne bénéficiait pas d’agrément technique tel que le recommande la réglementation», explique-t-on. «Les premières sanctions lui avaient été infligées en 2016-2017», relate le quotidien, invoquant une autre source.

Le deuxième grief s’appuie sur «les irrégularités constatées en relation avec l’article 525 du Code des Assurances». Il fait allusion à la gestion financière des garanties. «Les autorités ont mis en lumière des pratiques financières douteuses, accentuant la crise avec l’ex-dirigeant d’Ascoma», fait savoir le journal non sans relever que l’ex-patron du courtier est également accusé de «rétention de primes collectées en violation flagrante de l’article 13 du Code Cima – Conférence interafricaine des marchés d’assurance-». Une pratique, dit-on, récurrente chez les courtiers.

Enfin, Michel Valette aurait volontairement transgressé l’article 541 du Code des assurances interdisant formellement l’émission de chèques à l’ordre des courtiers. Selon ce qui se dit, il aurait violé cette disposition de nature à plonger le marché gabonais dans la crise de confiance.

Suspendu le 27 décembre 2023, Michel Valette avait été remplacé moins de 24 heures plus tard par Alain Bouzaid. Coopté par le Conseil d’administration, ce dernier est chargé de piloter la société de courtage pendant cette période d’incertitude et de restaurer la confiance des prestataires de services et des clients.

Se positionnant en leader de l’assurance maladie en entreprise au Gabon, Ascoma est un acteur de premier plan dans le secteur de l’assurance. L’entreprise devra donc faire face à des réformes et défis importants dans les semaines à venir en raison de cette affaire qui n’a pas encore révélé tous ses contours.

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Seul le maboulisme des gabonais et le manque de vision patriotique des dirigeants corrompus de notre pays fait que ce secteur, plus de 60 ans après nos indépendances, est toujours entre les mains de Français qui volent et expatrient leurs bénéfices et gros salaire pour investir en France pendant que le Gabon manque de capitaux pour son développement. L’assurance ce n’est quand même pas une question de technologie de pointe pour que nous dépendions encore de l’expertise et des investissements étrangers.

  2. Lavue dit :

    Tout est dans l’idée qu’on se fait du Gabon. Voudrait-on que ce pays devienne une référence sur le plan africain, éprouvons-nous de la fierté en tant que Gabonais ou seuls nos intérêts égoïstes comptent ? Les Dirigeants du PDG longtemps au pouvoir ont très souvent démontré par leurs agissements que seul l’intérêt clanique ou individuel compte, le pays on s’enfout. Un Blanc qui est intérimaire sur des années, pas seulement des Blancs d’ailleurs même des Gabonais. Est-ce que c’est normal? C’est normal parce que le pays est dans les mains des maîtres organisés (les Francs-maçons, rosicruciens et autres charlatans) qui se partagent tout et excluent ce qui n’appartiennent pas à leurs organisations. L’un des maux qui minent nos pays africains, c’est cette aliénation à travers les cercles ésotériques. Ils n’ont paour objectifs que de maintenir la domination des peuples européens sur les Africains à travers une petite caste locale installée et acquise à sa cause.
    C’est ça le drame du nègre. Combien de Blancs sont initiées au Njobi, au Bwiti au mwiri, au Vaudou, etc. Ils s’en moquent éperdument!!

    Pour changer cette donne, il va falloir sans se gêner, contrairement à ce que fait le Général OLIGUI en ce moment, écarter définitivement des acteurs de l’ancien régime qui ont conduit le pays dans cette mentalité d’irresponsabilité collective et de clientélisme aveugle.

    Tout réside dans les hommes. Si on ne sème rien de bon, inutile d’espérer récolter quelque chose de bien. C’est si simple que ça.

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