Ressentie comme une injustice de la part du gouvernement, la mise à l’écart systématique des enseignants de l’intérieur du pays lors de la distribution de certains postes de responsabilité dans les centres d’examen du baccalauréat général tels que ceux d’harmonisateurs ou de secrétaires commence à faire grincer des dents. Un professeur d’Anglais au lycée d’Excellence de Franceville a décidé de crever l’abcès et de s’en plaindre directement au ministre de l’Éducation nationale pour y voir clair.

Un responsable de centre d’examen dans une salle de composition (illustration). © Abidjan.net

 

Resté dans les conversations privées jusque-là, le sujet relatif à la distribution des postes de responsabilité dans les centres d’examen lors du baccalauréat, notamment pour l’enseignement général, a fini par être porté hors du milieu professionnel, et même en haut-lieu grâce à la lettre ouverte adressée par Cyprien Moungouli à Camelia Ntoutoume-Leclercq. Vendredi 17 juin, l’enseignant d’Anglais du lycée d’Excellence de Franceville dans le Haut-Ogooué a écrit à la ministre de l’Éducation nationale pour se plaindre de ce qu’aucun enseignant n’a été choisi cette année encore comme harmonisateur ou responsable d’un des secrétariats de la trentaine de centres que compte le pays pour la session 2022 en cours.

«Sur les 35 centres de composition disséminés à travers le pays, tous les harmonisateurs, dans toutes les disciplines, sont choisis parmi les enseignants intervenant à Libreville. […] Cette situation qui s’apparente à de l’injustice dure depuis plusieurs décennies», relève l’enseignant qui regrette que ses collègues exerçant à l’intérieur du pays soient disqualifiés d’office au moment de la sélection des futurs responsables des centres d’examen.

Aussi, un brin provocateur, pense-t-il que «la compétence et la performance des enseignants choisis (par le ministère de l’Éducation nationale) sont tributaires de leur présence à l’Estuaire». Sinon, qu’est-ce qui expliquerait cette mise à l’écart systématique des enseignants d’autres provinces ? La réponse de Camelia Ntoutoume-Leclercq est attendue.

Mais, bon prince, l’enseignant propose au membre du gouvernement quelques mesures permettant, selon lui, de rétablir l’équité. Il s’agit de l’établissement d’une liste d’aptitude d’harmonisateurs choisis chaque année dans les 9 provinces du Gabon, au prorata des centres d’examen de chaque province. Il propose en outre que les harmonisateurs d’une province donnée soient envoyés vers d’autres provinces, et que les responsables des secrétariats et leurs membres soient choisis sur la base d’un échantillon national.

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Ana MOUSSIROU dit :

    Mais il n y a pas que ce problème : savez-vous que chaque année, les perdiems ne sont pas directement envoyés dans les comptes bancaires des enseignants mais plutôt aux différents DAP? Et chaque année, les enseignants ne perçoivent rien ou pas la totalité de leur argent. Des politiques de management sont mis en place par les DAP: si vous êtes convoqué dans la localité où vous exercez, vous n’avez rien! Si vous devez avoir quelques, ce ne sera pas là totalité, mais la moitié. Le reste, dans les poches des je ne sais qui. Et cela dur depuis des années. Mais ça on en parle pas.

    L’enseignant gabonais est un objet de brimade, d’insulte et de manipulation de tout genre.

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