S’offusquant du mutisme du pouvoir lors la journée internationale de la paix, le vice-président de l’Union nationale (UN, opposition) y va de son analyse mettant en avant une paix apparente, traduite par des nombreux manquements envers les populations.

Bandega-Lendoye, vice-président de l’Union nationale. © gabonenervant.blogspot.com
Bandega-Lendoye, vice-président de l’Union nationale. © gabonenervant.blogspot.com

 
Alors que la communauté internationale célébrait, le 21 septembre dernier, la Journée internationale de la paix, cet événement est passé sous silence au Gabon. Silence qui n’a pas manqué de faire réagir l’Union nationale (UN, opposition) qui estime que «cela est anormal pour qui fait de la politique ou qui s’intéresse à la marche du monde». Par la voix de l’un de ses vice-présidents, ce parti estime que «l’exigence de la paix est à la base du fonctionnement normal de toute société et la condition de son développement car la discorde et le conflit, qui sont des manifestations de la puissance et de la loi du plus fort, ne peuvent jamais offrir le socle nécessaire à tout effort de construction». Voilà pourquoi, poursuit Raphaël Bandega Lendoye, «la recherche de la paix doit aussi invoquer le bannissement des formes de violence entravant le libre développement des sociétés et des individus au sein des Etats». «La paix ne peut être retrouvée que dans un meilleur traitement des exigences exprimées par le corps social qui oblige les Etats à laisser s’exprimer les groupes ayant la légitimité de leurs membres et de rechercher les réponses qui éradiqueront les demandes qu’ils formulent», assène-t-il.
Pour celui qui revendique aussi le titre de «Premier ministre du gouvernement alternatif mis en place le 25 janvier 2011 par André Mba Obame», cette exigence est loin d’être satisfaite au Gabon où «les autorités se préoccupent moins de reconnaître l’interlocuteur légitime mais s’efforcent de fabriquer leur interlocuteur ou de contrarier le poids de celui qui s’impose ou pourrait s’imposer comme porteur d’une telle légitimité». «Cela a pour effet de dénaturer les exigences exprimées par le corps social et de rendre inadaptées les réponses qui leur sont appliquées», analyse-t-il, poursuivant : «Un tel sentiment peut aussi naître de formes plus pernicieuses de violence d’origine étatique. Or notre pays accumule ce ressenti lequel est exacerbé depuis la mise en place des autorités du Gabon dit émergent».
«La mise aux ordres de la justice et de l’administration, l’instrumentalisation des forces de défense et de sécurité, le détournement des fonds publics, le musellement de la presse, la monopolisation des médias d’Etat, la modification constitutionnelle tendant à la monarchisation du régime politique, les atteintes aux libertés publiques et civiques, les licenciements et le démantèlement de secteurs entiers de l’économie, les séquestrations des salaires des fonctionnaires en activité, le fléau des crimes impunis, l’instrumentalisation des procédures judiciaires et leur traitement bâclé, les affres de la vie chère et du mal logement, du chômage, de la maladie, etc.» sont pour lui les manifestations d’une violence d’Etat, ferment d’une autre forme de violence préjudiciable à la paix véritable. «Si nous sommes en paix, parce que l’on n’est pas en guerre, nous ne vivons pas en paix parce que nous sommes victimes d’une violence continue du fait de l’Etat», lance-t-il, avant de conclure : «La paix dont se gargarise le PDG n’est pas le fait du pouvoir ; elle résulte d’un legs de nos ancêtres et de l’effort de chacun des Gabonais de demeurer paix. C’est une conquête du peuple gabonais qu’il nous appartient tous de préserver. Néanmoins, il ne nous faut pas oublier que toutes les sociétés sont imprévisibles et qu’il faut nous méfier de l’eau qui dort. Les Gabonais qui sont un peuple de paix ne doivent pas être gouvernés par la violence, ni être exposé continument à une violence larvée, car il n’est de l’intérêt de personne de changer leur nature».
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Une véritable paix de façade. Le gabonais vit toujours avec moins d’1 demi dollar par jour. Il est au café-misère pendant qu’Ali et ses sbires se goinfrent et fabriquent de la fausse monnaie.

  2. Fredie dit :

    Je fais cette réflexion sur le Gabon:
    On nous dit tout le temps de préserver la paix et la cohésion sociale. Mais en fait on la préserve pour qui? Les pauvres gens qui fouettent les moustiques chaque soir et dont les enfants subissent les gréves du secteur éducatif avec son lot d’effectif pléthorique; ces gens là qui sont inondés à chaque pluie, qui voient leurs salaires engloutis dans les transports ultra chers et non réglementés en passant par les dettes en tous genre; ces gens là qui boivent jour et nuit pour échapper à leur quotidien dans des administration où le critère de promotion n’est pas basé sur le mérite. Ces gens là qui croupissent les uns sur les autres dans des bidonvilles, les rats et les ordures et dont l’avenir est hypothéqué par des AVC, cyrose, cancer, VIH et le Palu. Dites moi un peu ces gens là ont-ils la paix? Quelle paix leur demande t-on de préserver lorsque, épuisés des maux de la société ils veulent en découdre avec leurs gouvernants?
    Parce que pour moi la fameuse paix ne concerne que ceux là qui vivent sur le budget qui doit servir aux hôpitaux et écoles et régler les problèmes divers de notre pays. Ce sont eux qui veulent la paix pour continuer à profiter seuls de ce qui nous appartient à tous. En cas de chaos au Gabon ce sont eux qui ont le plus à perdre. Leurs biens, leur sécurité et même leur vie. Ils risquent de quitter leur petit paradis pour une destination inconnue. Oui ce sont eux qui ont des choses à perdre et voilà pourquoi sachant que nous sommes ce qu’ils ont fait de nous, ils amènent des cartons d’huile et des ailes de poulets pourris pour nous sortir des discours intellectuels en nous demandant de  » préserver leur paix et leur cohésion sociale ».

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