Le Gabon court le risque de voir réapparaître le virus TiLV si des «mesures appropriées» ne sont pas mises en place pour contrôler l’arrivée dans le pays de poisson d’élevage, pense  le scientifique Guy Philippe Sounguet de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), auteur du rapport sur les carpes mortes dans le fleuve Ogooué en juillet dernier.

A L’ANPN, certains craignent qu’une nouvelle épidémie due au virus TiLV survienne au Gabon à cause de l’absence de contrôle des poissons importés (illustration). © France 3 Picardie

 

«L’importation de poissons d’élevage n’est pas sans danger, car elle constitue une technique à risque pour une dissémination rapide des maladies entre le pays d’origine du poisson et le milieu naturel», craint le scientifique Guy-Philippe Sounguet, s’adressant à Gabonreview.

Ce chercheur de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) en poste dans la zone de Lambaréné invite les autorités à mettre en place tout un «réseau d’épidémio-surveillance» permanent pour «les produits aquacoles importés» via un «comité technique et scientifique».

En juillet dernier, des milliers de carpes (ou tilapias, de leur nom scientifique) de la famille des cichlidae avaient été retrouvées mortes sur l’Ogooué. Après quelques semaines de recherche et des restrictions sur la pêche et la consommation de ces poissons dans les zones infectées, les scientifiques avaient pu établir que le virus TiLV (Tilapia Lake Virus) était principalement à l’origine de cette épidémie.

Un virus «hautement contagieux»

Sans grand danger pour l’homme, selon les expériences dans les autres pays touchés, le virus TiLV est cependant mortel et “hautement contagieux” pour de nombreuses carpes.

«Les données actuelles suggèrent que les yeux, le cerveau et le foie du poisson contaminé sont les organes contenant probablement les concentrations les plus élevées en TiLV. Par conséquent, avec les fortes quantités de poissons importés dans les villes de Ndjolé et Lambaréné et nettoyés à l’Ogooué avant leur commercialisation comme poisson à la braise, il est probable que les déchets solides et liquides provenant de ces animaux soient contaminés et puissent à leur tour infecter les milieux seins du Bas-Ogooué», indique M. Sounguet

«Les tilapias constituent des groupes d’espèces les plus importants dans la pisciculture à l´échelle mondiale (…) Malheureusement, de nombreuses pathologies affectant les élevages aquacoles ont été recensées dans différents endroits du globe», rappelle le chercheur.

 
GR
 

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