Le boycott des prestations de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs) dans les hôpitaux publics et les pharmacies, le déficit de communication, les approximations dans les chiffres fournis par la Cnamgs ont été au centre de la «Concertation sur la gouvernance sanitaire du Gabon», convoquée, le 6 mai à Owendo, par le ministre de la Santé, Denise Mekam’ne.

Le directeur général de la CNAMGS, Renaud Allogho Akoue, présentant les chiffres de 2018 et 2019 devant le ministre de la Santé et les responsables des hôpitaux publics du pays, le 6 mai 2019, à Owendo. © Gabonreview

 

Le refus des médecins membres des divers syndicats du secteur de la santé et des pharmacies de recevoir les patients assurés à la Cnamgs, a provoqué une levée de boucliers au gouvernement. Ce 6 mai, le ministre de la Santé, Denise Mekam’ne a convoqué, au Centre hospitalier universitaire d’Owendo (Chuo), une «Concertation sur la gouvernance sanitaire du Gabon». En toile de fond, le point de la dette de la Cnamgs envers les structures sanitaires publiques.

Dans sa communication, Denise Mekam’ne a dénoncé une communication hasardeuse, des approximations dans les chiffres rendus publics. Des situations contribuant à tendre les relations déjà difficiles avec les structures sanitaires publiques et à oblitérer leur fonctionnement. Ce d’autant plus que dans l’une des sorties de la Cnamgs, l’on a annoncé le paiement de la dette due à ces entités à hauteur de 85%, soit environ 35 milliards de francs CFA. Ce qui s’avère archifaux, selon les autorités de tutelle, au regard des chiffres présentés par les responsables des hôpitaux publics.

S’excusant pour ces chiffres, le directeur général de la Cnamgs, Renaud Allogho Akué, a présenté les chiffres de 2018 et 2019. S’il est à retenir que le gros des fonds de la Cnamgs provient de l’État, il est également à noter que les fonds 2 et 3 ne sont pas d’un grand apport, pour le moment, dans les paiements de la Cnamgs. En plus, des Gabonais économiquement faibles (GEF) et les médicaments constituent les plus grands postes de dépenses.

Globalement, on retient des chiffres présentés par Renaud Allogho Akoue que les hôpitaux publics n’ont reçu qu’un peu plus de 10,2 milliards de francs CFA en 2018. Selon les responsables des Centres hospitaliers de Libreville et d’Owendo, la Cnamgs leur doit encore des milliards. Elle doit au Chul, sur la période 1996-2019) 5,7 milliards de francs CFA. Sur la même période, la dette s’élève à 1,1 milliard de francs CFA pour le Centre hospitalier d’Owendo.

Le bilan présenté par le patron de la Cnamgs est parsemé de nombreuses incohérences. Des montants annoncés, mais jamais perçus. Pour clarifier la situation, le ministre de la Santé a annoncé des rencontres trimestrielles avec la Cnamgs pour faire le point des règlements. Les responsables des Centres régionaux devront également faire le point des états de leurs factures, afin de procéder à la vérification des chiffres avancés par rapport à ceux déclarés par la Cnamgs «Nous devons intensifier la communication et le dialogue», a martelé Denise Mekam’ne, rappelant que tout cela vise l’amélioration et la performance des structures sanitaires nationales.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Bikoro Ndemezo'o Albert Diddy dit :

    Lors du dialogue social d’agondje décembre 2014, janvier 2015; en tant que Rapporteur Général adjoint de la commission du Patronnat, suite aux assisses statuant sur la CNAMGS, nous avions recommandé au « retour à la gouvernance publique de la santé au Gabon ». Les défis du genre « assurance maladie » ne sont relevés que dans des pays disposant d’une économie stable ; ce qui n’est pas le cas du Gabon d’autant plus qu’on ne fait pas du business avec la santé et l’éducation des hommes. Il faut revenir à la gouvernance publique de la santé par le simple renforcement des capacités.il faudrait croître la couverture du service administratif au Gabon à 15% minimum.

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