Primes, intégrations, présalaires, espaces de travail. Telles sont les revendications des agents de la direction générale de la Dette qui crient leur malaise. Au cours d’une assemblée générale (AG), le 5 juin, le Syndicat de cette administration a décidé de lancer un mouvement d’humeur à travers la « Journée du mécontent ».

Moment de l’assemblée générale du 5 juin à la DGD. © Gabonreview

 

Ce 5 juin, les agents de la direction générale de la Dette (DGD) sont montés au créneau. Au cours d’une Assemblée générale (AG) dite de restitution, le Syndicat des agents de la direction générale de la Dette (Syna DGD) a remis au goût du jour les difficultés auxquelles ils font face. Entre absence de primes, d’intégrations, de présalaires et d’espaces de travail, leur malaise est tel qu’ils veulent que leur «directeur général apporte des solutions». Mais, ce n’est pas encore le cas. Les choses semblent aller de mal en pis, et les nominations du dernier Conseil des ministres sont à juste titre pointées du doigt.

Selon le Syna DGD, le dernier Conseil des ministres a enfreint le décret n°635 qui fonde la DGD. À en croire Michel Ngoua Ntoutoume, secrétaire général du Syna DGD, le texte fixe les critères de nomination aussi bien du directeur général de la Dette que des chefs de services et autres postes de responsabilité. «Ça n’a pas été respecté», a-t-il décrié. «On dit par exemple qu’un chef de service doit un être un agent public permanent. Or, on a constaté que beaucoup de chefs de service qui ont été nommés sont même encore sur le banc de l’école. Nous trouvons que c’est une violation flagrante de la loi», a-t-il expliqué.

Selon les agents présents à l’AG, des stagiaires ont été nommés à des postes de responsabilité alors qu’ils ne sont pas encore intégrés. De plus, ont-ils fait savoir, au secrétariat du cabinet du directeur général des postes n’étant pas prévu par le décret 635 ont été ajoutés alors que les effectifs au niveau de cette administration, seraient pléthoriques. «Il [le directeur général de la dette) nous fait comprendre que l’effectif est pléthorique. Mais quand il arrive, il amène encore d’autres personnes. Ce n’est pas normal», a souligné Michel Ngoua Ntoutoume. Ses collègues et lui-même craignent que ceux «qui ne méritent pas ces postes» perçoivent des émoluments liés à leurs fonctions, alors que plusieurs agents n’ont ni primes, ni présalaires, ni intégrations alors qu’ils travaillent pour certains, depuis plus de 5 ans.

L’AG a également permis aux agents de s’accorder sur une nouvelle façon de faire leurs revendications. Dans une correspondance adressée au Syna DGD, le directeur général de la Dette Emmanuel Berre a rappelé aux agents les principes légaux sur lesquels se fondent les mouvements de grève en donnant certaines directives. Pour lui, a indiqué le Syna DGD, il est hors de question que les syndicalistes tiennent encore leurs réunions à la DGD aux heures de travail.  «Mais on lui a fait comprendre que s’il y a AG, c’est qu’il y a malaise. Nous lui avons dit que le siège du syndicat de la Dette c’est bel et bien la Dette. Donc, il est hors de question pour nous de tenir nos AG ailleurs», a indiqué Michel Ngoua Ntoutoume pour qui l’objectif des AG «est d’interpeller l’autorité pour trouver des solutions».

Qu’à cela ne tienne, à défaut des AG, le Syna DGD a opté pour une nouvelle manière de faire part de leurs revendications. «Nous avons dit que nous n’allons plus tenir des AG. Nous allons monter d’un cran. Voilà pourquoi au cours de cette AG, on a décrété la journée du mécontent à la DGD». Cette journée, dont le jour sera arrêté par les syndicalistes permettra aux agents, une fois par semaine jusqu’à ce que des solutions soient trouvées, de monter au créneau. Soit, une journée sans travail pour que les agents attirent l’attention de leur tutelle «et pourquoi pas, du chef du gouvernement qui est le premier responsable de l’administration», a souligné Michel Ngoua Ntoutoume. «Nous ne faisons pas la grève pour le plaisir de la faire. Mais, il est anormal qu’un agent qui a été recruté en 2010 ne soit pas encore présalarié», a-t-il dit attirant l’attention d’Emmanuel Berre sur le malaise des agents. «Nous ne sommes pas contre la personne d’Emmanuel Berre. Ce que nous souhaitons c’est que monsieur le directeur général apporte des solutions à nos problèmes», a-t-il conclu.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. L’oeil dit :

    Ce que le syndicat de la Dette dénonce ici, n’est que la résultante du parachutage. Tenez par exemple, le décret 635/ PR/MECIT portant création et organisation de la direction générale de la dette est clair dans ses articles 4 et 38. Pour nommé Directeur Général de la Dette, il faut être agent public permanent de première catégorie des corps des inspecteurs de finances, des administrateurs économiques et financiers, des inspecteurs du trésor, des administrateurs civils, des magistrats des l’ordre financier ou des contractuels justifiant de 10 ans d’expérience dans la finance. Or le DG actuel n’est ni agent public permanent ni contractuel. C’est un rejeton de BGFI qui partout où il est passé, a toujours été en conflit permanent avec Le personne au point où il a du fuir la RDC pour rallier le Congo Brazzaville par pirogue abandonnant nuitamment ses effets parce qu’il lui avait été intimé de quitter le pays. Parachuté à Dette, il a fait nommer au dernier conseil des ministres 12 de ses proches à la DGD, sans passer par le circuit normal de présentation des nominations en conseil des ministres (Ministre, SGG et PR). Ceci pour faire nommer des personnes ne remplissant pas les critères et qui aujourd’hui font la honte de cette Direction Générale et pondant des notes truffées de fautes les plus élémentaires.

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