Les éditorialistes gabonais s’interrogent sur la responsabilité du ministre de l’Intérieur tandis que, sur le plan international, des protestations et condamnations d’ONG, de partis politiques, de personnalités diverses et variées n’en finissent plus. Dans le même temps, la famille de Bruno Mboulou Beka refuse de récupérer la dépouille mortelle de celui-ci. Le ministre de l’Intérieur doit partir.

Guy-Bertrand Mapangou, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, en mars 2014. © Gabonreview
Guy-Bertrand Mapangou, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, en mars 2014. © Gabonreview

 
Un éditorialiste de la presse indépendante gabonaise, Honorine Mboumba, estime qu’il n’est «pas vain de rappeler à Guy-Bertrand Mapangou l’expression d’un malaise réel perceptible dans l’opinion depuis quelque temps, et les interrogations suscitées par ses agissements depuis son arrivée à l’avenue de Cointet». Un autre, Valère Atéba, estime qu’on ne peut interdire un meeting de l’opposition à Rio et laisser se tenir une marche du PDG non loin de là, à Ntoum. «C’est inadmissible !», dit-il.
Comme de nombreuses personnalités morales ou physiques, les éditorialistes de la presse indépendante nationale ne sont, en effet, pas tendres avec le ministre gabonais de l’Intérieur. Pour ceux-ci, pour apaiser un tant soit peu le climat sociopolitique surchauffé que connaît le pays, Guy-Bertrand Mapangou «doit pouvoir réfléchir à son départ du Gouvernement, à la forme que ce départ devrait prendre». L’éditorialiste de l’hebdomadaire Le Mbandja se demande si c’est «la crainte d’une démonstration de force de l’opposition (qui) aurait brouillé la lucidité du ministre de l’Intérieur au point de lui faire prendre cette décision (d’interdiction du meeting) qui s’apparente aujourd’hui à une faute politique». En faisant cela, Guy-Bertrand Mapangou a en effet donné du pouvoir d’Ali Bongo «l’image d’un régime qui reste hermétique à la possibilité d’offrir le moindre espace d’expression à l’opposition».
Pour rappel, le 20 décembre, ce «samedi noir», le ministre de l’Intérieur avait, après l’avoir autorisée, interdit une manifestation du Front uni de l’Opposition pour l’alternance. Il s’agissait, pour le patron de l’avenue de Cointet, de limiter des risques d’une situation insurrectionnelle, car il avait reçu des informations relatives à une probable infiltration de ce meeting par des personnes pouvant «mettre le feu aux poudres». Si cette version était vraiment réelle, Mapangou aurait du prendre des dispositions pour contrecarrer ces manœuvres, puisque, au sein des Forces de Police nationale, des éléments ont été formés pour l’encadrement de telles manifestations.
Résultat des courses : s’il pensait avoir moins de «dégâts» en interdisant la marche du Front uni de l’opposition, il en a plutôt eu plus qu’il n’aurait cru, cette manifestation s’étant soldée par un mort au moins. Ce que certains observateurs considèrent comme une «faute politique» du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique vient rappeler à tous, et singulièrement à Guy-Bertrand Mapangou, qu’il n’est jamais bon d’enfreindre une liberté fondamentale. «Cela a radicalisé encore un peu plus les positions des uns et des autres. Cela a crispé davantage les positions au moment où la communauté internationale appelait à un apaisement, et, aujourd’hui, la sortie du gouvernement de ce ministre apparaît finalement comme l’une des conditions à même de ramener un peu de sérénité», selon l’analyse d’un diplomate occidental.
Guy-Bertrand Mapangou, 52 ans (dans six semaines), journaliste de formation, a été nommé à la tête du ministère de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de l’Immigration et de la Décentralisation le 28 janvier 2014. Depuis lors, il s’est signalé par des prises de position particulièrement virulentes et par des déclarations qualifiées de «musclées» contre les responsables politiques et les églises de réveil notamment.
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Minko dit :

    Ce ministre brille par son incompétence , boudé par la hiérarchie de la police qui n’hésite pas engager sa responsabilité dans l’assassinat de notre compatriote …

  2. Roberto dit :

    Les gars de l’Union Nationale dissoute veulent le chaos et n’hésitent pas à surchauffer les esprits pour qu’il y a ait de la casse dans les manifs……

    • Murielle dit :

      excusez-moi mais g n pense pas ke vous comprenez grand chose à xa. l’opposition ne peut pas organiser une marche puis la saboter elle même.
      Le désordre ne peut venir ke l’autre camps

    • Patrick ANTCHOUET dit :

      Roberto, toi tu comprends qu’on refuse à l’opposition le droit de s’exprimer ? Qu’est-ce que ça coûtait à Mapangou d’autoriser le meeting et de le faire encadrer par la police comme à Port-Gentil le 22 novembre ? Tu soutiens que les médias publics leur soient refusés ? Pourtant, il suffit de les inviter sur les plateaux de gabon télévision et de les faire ridiculiser par les Yves Mitoumba, Martial Tchibinda ou Cédric Mouélé Malonga, tous proches « idéologiquement » de Patrick Simangoye. Ce serait au moins ça d’ouvrir les médias publics à l’opposition.

  3. LaForce dit :

    Ah ouais, très bonne nouvelle, qu’ils viennent témoigner pour nous faciliter la tâche. C’est quand même le petit frère de mon frère en Christ qui est mort. Mapangou manque de sagesse. On ne s’en prend pas aux églises quelque soit leurs erreurs. Dieu lui même nous frappe souvent. Celui qui fait la guère aux églises fait la guère à Jésus.
    Romains 8:31 Que dirons-nous donc à l’égard de ces choses? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?
    Des soit-disant grands hommes spirituels, mais qui sont complètement largués devant les lois de Dieu.
    On ne défit pas l’Église. Les fidèles sont appelés les saints, pas saints devant les Hommes mais devant celui qui a tout créé, malgré leurs iniquités. Leurs prières sont toujours efficaces devant ceux qui vénèrent satan.

  4. Martyr dit :

    Mapanga ta fin arrive……

  5. Le Gabon n’étant pas un pays normal, il ne démissionnera pas. Mais plus tout ce monde, à commencer par Ali et Acrombessi, s’accrochent, plus on va cogner fort là où ça fait mal, y compris avec des soutiens extérieurs. Ils vont partir, de gré ou de force.

  6. imagine56 dit :

    Mapangou doit tout simplement démissionner, c’est plus un militant zélé qu’un ministre républicain.
    il doit disparaitre de la scène politique, se faire oublier quelques mois, c’est une question de salubrité publique, en attendant qu’après le départ d’ALI il ne soit convoqué à la CPI

  7. Patrick ANTCHOUET dit :

    Il y a un article de Gabonreview qui disait que Mapangou était moins bosseur et moins brillant que son prédécesseur. Je suis convaincu que c’est vrai. Mapangou doit aider Ali à effacer la mauvaise image qu’il donne de son régime. Qu’il démissionne ou qu’il aille aux Sports !

  8. Patrick ANTCHOUET dit :

    La communauté internationale condamne les agissements du gouvernement à cause de ce Mapangou. Quelle honte pour nous ! Quelle image pour le pays !

  9. Bil Ngana dit :

    Chers compatriotes,
    Vous avez peut-être raison de dénoncer les manigances de cet homme mais je ne partage pas votre opinion sur le déroulé des événements de Rio. Mapangou est le ministre de la police, certes ; il la dirige depuis son bureau. Sur le terrain, c’est l’excès de zèle de certains officiers qui leur fait perdre le sens de leurs responsabilités et des notions de prudence et d’encadrement qu’ils ont acquises dans les écoles de formation. Le 20 décembre en effet, les troupes dépêchées à Rio ont commis plusieurs erreurs professionnelles qu’aujourd’hui, le ministre de la police et le président de la République, doivent assumer en tant que chefs hiérarchiques. Dans l’encadrement des manifestations, le casting doit être plus sévère au moment du choix des éléments auxquels la mission va être confiée.

  10. murucocu dit :

    Il ny a pas de violence physique sans dabord passer par la violence verbale les deux fonctionnent ensemble cest comme le tonnerre qui annonce la pluie la violence verbale vecu au gabon en ce moment annonce la violence physique avenir

    • ya kiakia dit :

      Mamooooooo!!! A vos parafoudres !!!
      Moi je dis que le dialogue demeure la seule et unique voie de sortie de la situation troublante de notre pays. Les exemples tels que la Côte d’Ivoire devraient nous interpeller. A la tv ça paraît anodin mais en réalité, c’est pas une expérience à vivre pour la nation. Non mes frères… quelque soit la durée de la nuit, le jour se lèvera…sans force.

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