Avantages et acquis sociaux chamboulés depuis le changement de concessionnaire, emplois menacés par de nouveaux recrutements préférentiels… les 156 agents de GSEZ Airport Léon Mba International maugréent dans les couloirs, où il se murmure un besoin d’entrer en grève.

Le hall du GSEZ Airport Léon Mba International. © gsez

 

Mi-février 2019, démissionnait le directeur des achats de l’ex-ADL (Aéroport de Libreville)… Un acte qui, en réalité, est le révélateur du climat à GSEZ Airport Léon Mba International. Ceci étant la nouvelle appellation de l’ADL depuis l’arrivée, en octobre dernier, de la filiale locale du singapourien Olam reprenant en concession l’aéroport international Léon Mba.

En cinq mois donc, selon de nombreux employés de la structure, le nouveau management a fait grincer bien de dents au point que, comme le directeur commercial, d’autres pourraient poser leur démission ou engager un bras de fer. Ceux-ci sont forts de ce que qu’il avait été convenu, lors de l’annonce d’un changement de concessionnaire, que le personnel gabonais ne sera pas licencié, leurs avantages devant être maintenus. Ce n’est pas le cas aujourd’hui.

Six directeurs

Avec le changement de raison sociale, la structure se serait alourdie de nouveaux venus qui mettent en péril les emplois trouvés. A titre d’exemple, elle compte désormais 6 directeurs : en sus directeur général, il y a maintenant un directeur d’exploitation, un administratif et financier, un directeur commercial et un directeur technique avec adjoint… tous amenés par le nouveau concessionnaire. Des arrivées mettant naturellement en danger les postes hiérarchiques occupés par les Gabonais. «La machine à sous étant acquise, les Singapouriens font maintenant comme il veulent, sans respect du protocole d’accord avec l’Etat», peste un cadre gabonais de l’entreprise indiquant que nombreux d’entre eux vont se retrouver au chômage. «GSEZ crée des postes pour loger ses Singapouriens et autres : chef de service de cela, chef de service de ceci, responsable des infrastructures, responsables des opérations, etc. des postes dont on n’a pas besoin», indique le même homme.

Mise en concession absurde

L’on se demande seulement si cette situation est une outrecuidance de GSEZ Airport Léon Mba International. Car, selon des sources concordantes, les employés de l’ADL ont découvert en janvier dernier que, contrairement à ce qui avait été annoncé, l’article 9 de la convention passée avec l’Etat autorise le concessionnaire à se défaire d’une partie des agents «pour des raisons qui lui sont propres». Les employés locaux ne comprennent cependant pas pourquoi ceux qui arrivent dans les bagages du repreneur n’ont, au constat, «pas d’expertise, pas de savoir-faire dans une activité aussi sensible». Il est à reconnaître, en effet, que l’aviation n’a jamais figuré dans les métiers d’Olam.

Les agents locaux ne s’expliquent d’ailleurs pas la mise en concession de cet aéroport. «Pendant 30 ans, l’activité a toujours réalisé des bons résultats et bénéfices. On ne comprend pas pourquoi, l’Etat s’en défait alors qu’il y trouvait son compte, ne fut-ce qu’au titre des impôts et des emplois créés ou maintenus», regrette une dame.

Mais, ceux qui maugréent le plus dans les couloirs se plaignent surtout de la perte de certains avantages tels que l’assurance maladie ou encore, pour certains cadres, la suppression des dotations pour carburant, pour crédit téléphonique ou encore l’aide à la construction ou à l’acquisition d’une propriété, le crédit automobile, etc.

Bref, GSEZ Airport Léon Mba International compte 156 agents qui pourraient entrer en grève si les emplois, les avantages et acquis sociaux continuent d’être menacés. Ce qui pourrait provoquer de graves perturbations à l’aéroport et même dans le trafic aérien.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Jack dit :

    C’est encore une escroqueries comme fut le cas au port d’owendo ! Ne vous inquiétez pas.. Nous allons renationaliser notre aéroport qui a simplement été bradé par les usurpateurs actuels

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