Les récents événements semblent attester que les leaders de l’opposition n’ont pas toujours le même sens de l’opportunité ou le même agenda.

Du temps de l’UFC, l’opposition gabonaise en meeting à Rio (septembre 2012). © Gabonreview
Du temps de l’UFC, l’opposition gabonaise en meeting à Rio (septembre 2012). © Gabonreview

 
Depuis quelques temps, l’opposition gabonaise semble engagée dans la voie de la cohésion et de l’unité. On est bien loin de l’après-Mouila, quand sitôt l’Union des forces du changement (UFC) mise en place, des couacs apparurent, au point que l’Union des Forces de l’Alternance (UFA) fut porté sur les fonts baptismaux. Avec la création du Front de l’opposition pour l’alternance, on retrouve tous les leaders de la branche dite radicale de l’opposition dans une même structure occasionnelle. Outre les membres de l’Union nationale (UN, dissoute) dont Zacharie Myboto, Jean Eyéghé Ndong, Paulette Missambo, Casimir Oyé Mba, on note les présences de Jean Ping, ancien président de la Commission de l’Union africaine (UA), Jacques Adiahénot, ancien secrétaire général du PDG, Didjob Divungui Di Ndinge, ancien vice-président de la République.
N’empêche, l’opposition est loin d’être unique et certains événements accréditent l’idée d’une multiplicité de stratégies dans ce bord. D’abord, l’idée d’une candidature unique de l’opposition défendue par le président du Parti social-démocrate (PSD) et vite battue en brèche. Pierre Maganga Moussavou estimait alors en effet qu’il fallait au moins deux candidats pour l’opposition. Et pour la circonstance, il s’y voyait en compagnie de Vincent Essone Mengue, maire d’Oyem et membre de l’Union nationale. En outre, au plus fort de l’affaire déclenchée par le livre de Pierre Péan, «Nouvelles affaires africaines – Mensonges et pillages au Gabon», le président du Congrès pour la démocratie et la justice (CDJ), Jules Aristide Bourdes Ogouliguendé, n’avait pas souhaité apporter son soutien au Front de l’opposition pour l’alternance, s’interrogeant d’ailleurs quant à la légitimité de cette entité.
Le 20 décembre dernier, c’est encore le Front de l’opposition pour l’alternance qui était sur la sellette avec un meeting avorté et transformé en émeutes. À la suite de quoi le président du CDJ s’est prononcé pour la tenue d’une conférence nationale tout en déplorant que la situation socio-économique et politique du pays se soit dégradée. Conférence nationale ? Voilà une idée longtemps défendue par Zacharie Myboto et les siens mais qui n’avait toujours pas l’assentiment de tous les acteurs de l’opposition.
S’il semble évident que les leaders de l’opposition ont le même objectif et peuvent parfois recourir aux mêmes moyens, il va sans dire qu’ils n’ont ni le même agenda ni le même timing. Bien entendu, des conflits de leadership et querelles d’ego peuvent toujours exister, notamment entre Jean Ping et Jules Aristide Bourdes Ogouliguendé. Quoi qu’il en soit, d’ici à 2016, beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts.
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. minko dit :

    Il y a une opposition AVANT la création du FRONT et une opposition APRES … La dynamique est perceptible et porte ses fruits

  2. Le citoyen libre dit :

    réfléchissons bien avant que n’arrive 2016 en effet la cible de l’oppostion est le départ du faussaire de la présidence ET C’EST L’UNIQUE BUT puis nous ouvrirons une conférence nationale souveraine y compris avec les 2 ou 3 pédégistes patriotes qu’il y a au pdg(il en existe!)car si nous sommes prêts à tomber sous les balles de notre soit disante armée en or(ordonnée et républicaine?) vous les leaders de l’opposition vous aussi devez vous sacrifier en laissant de côté vos égo pour le moment car l’HEURE EST GRAVE

  3. Le Miroir de la petite emergence dit :

    Je vous exhorte à plus de cohésion pour les jours à venir. Laisser ceux là qui ne veulent pas prendre le train de l’alternance ou de la démocratie ; ils n’ont rien retenu depuis près de 25 ans. Mon souhait le plus ardent c’est de voir de mes yeux le départ du tyran,et par la suite une justice au service du peuple. J’attends, j’ai espoir.

  4. Miss T dit :

    Le FRONT tient bon jusque là, et il est bien Uni devant l’adversité et l’usage disproportionné de la force par les milices de Ben Ali Bongo. Non seulement ils tiendront bon mais en plus ils auront gain de cause car ce FRONT n’est pas seul. Ben Ali Bongo est rejeté par 90% des gabonais, en plus il s’est arrangé pour se mettre à dos à cause de son arrogance dans zéro (pays de miséreux à plus de 80%; Le pétrole ne coule plus à flots comme dans les années Omar, et le baril de pétrole n’arrête de chuter) et ses voisins présidents de l’Afrique centrale, et la nébuleuse communauté internationale (y compris cette célèbre françafrique). La FIN est proche.

  5. james265 dit :

    L’opposition Uni, franchement , je n’y crois pas trop, depuis des années c’est toujours la même chose et puis la déception, de façon ils ne proposent rien et les gens sont là pour les suivrent, chacun des deux bords que ce soit le Pouvoir et l’Opposition, tirent la couverture de son côté, d’un côté le Pouvoir ce dit ouvert au dialogue et prône pour la voix des urnes en 2016 de l’autre l’Opposition qui prône pour le départ du Président de la République et la désobéissance, la violence, qui à raison, qui à tord il n’y a qu’eux même qui savent. Il faut une Opposition forte et crédible qu’ils fassent un projet de société mais rien du tout, tout ce qu’ils veulent c’est le départ d’Ali, mais rien, ils avaient promis de le faire avant le 01 janvier 2015, rien du tout, alors que veut t’on et où va t’on, la seul chose de leur projet de société, c’est le départ d’Ali, de tout façon il n’y a plus rien n’attendre d’eux. La politique est faite pour les Hommes forts et non pour les amateurs.

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