Effaré par l’essaim de dysfonctionnements observés dans l’exercice de leur métier, précarisé par le retard de paiements de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs), le Syndicat des médecins fonctionnaires du Gabon (Symefoga) a décidé de suspendre, dès le 18 avril, toutes les prestations aux assurés de la Cnamgs.

Le Symefoga a suspendu la CNAMGS dans les hôpitaux publics, le 18 avril 2019 à cause de nombreux dysfonctionnements (Capture d’écran). © Gabonreview

 

Le président du Symefoga, Adrien Mougougou. © Gabonreview

Les assurés de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs) ne peuvent plus utiliser leur carte d’immatriculation pour des actes médicaux. Depuis le 18 avril, ils doivent payer rubis sur l’ongle pour accéder aux soins. C’est l’une des principales décisions prises par le Syndicat des médecins fonctionnaires du Gabon (Symefoga), lors de son Assemblée générale du 17 avril.

Les membres du Symefoga sont effarés par l’essaim de dysfonctionnements observés dans l’exercice de leur métier. Par ailleurs, le retard de paiements de prestations par la CNAMGS tend à précariser les structures sanitaires.  «C’est la précarité et l’insécurité sanitaire qu’il y a dans nos hôpitaux aujourd’hui. Aujourd’hui, la mortalité hospitalière a exponentiellement explosé», a dénoncé le président du Symefoga, Adrien Mougougou.

Ce dernier estime que la situation des hôpitaux est «apocalyptique». C’est la raison pour laquelle les personnels de santé ont décidé de suspendre dès le 18 avril, toutes les prestations aux assurés de la Cnamgs sur l’ensemble du territoire, dans tous les hôpitaux publics. «Nous pensons que nous avons suffisamment supporté. Nous n’en pouvons plus. Nous n’arrivons plus à assurer une sécurité sanitaire aux gens qui fréquentent les hôpitaux. Nous l’avons toujours décrié et nous pensons que ça découle principalement des rapports qu’il y a entre le gouvernement, par le biais de la Cnamgs, et les hôpitaux publics», a indiqué Adrien Mougougou.

Outre la suspension de toutes les prestations aux assurés de la Cnamgs, les médecins promettent déjà une grève générale illimitée d’ici le 26 avril, si d’aventure leur salaire était réduit comme l’envisage le gouvernement. Un préavis de grève a été déposé au ministère de la Santé et devra courir jusqu’au 26 avril. «Parce que si le 25 avril, il y a un centime qui est retiré de nos soldes, nous rentrerons en grève générale illimitée. Que le gouvernement prennent ses responsabilités pour régler les questions budgétaires comme nous les disons», a mis en garde le président du syndicat des médecins fonctionnaires.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Debout Gabon dit :

    C’est quoi cette pagaille ?
    Depuis quand un employé décide qui peut être le client de son employeur ? En plus, ça menace de gréve et ces gens prétendent être des docteurs en médecine ?
    Plutôt disons des fossoyeurs de la mort, car en plus, ils sont loin d’être les meilleurs du monde médical. De surcroit, qu’on t-il fait du serment d’Hippocrate auquel ils ont fait vœux.
    Ceci dit, nous connaissons tous le mal du pays, si sur la forme la méthode de ces médecins est honteuse et outrageuse, sur le fond, nous ne pouvons pas totalement les accabler car leurs maux sont les maux que tout ce peuple Gabonais qui vit ce jour.
    Malgré cela, en ces temps de diète, oui et doublement OUI vos salaires de médecin doivent être réduis comme à tout fonctionnaire de la fonction publique. De quel droit ces médecins peuvent-ils refuser la médecine à leurs frères indigents de la CNAMGS pour les envoyer à leur mort ?
    Finalement, ces médecins, personnes instruites, respectées et d’influence, qu’attendent-ils pour aller manifester dans la rue en blouse blanche pour faire tomber ce régime illégitime qui est la cause de leur maladie?
    Sont-ils si poltrons d’envoyer des élèves de pauvres affronter le régime à qui ils refuseront les soins si un élève se présenterait blessé avec une carte CNAMGS ?
    Alors debout chers médecins, allez en première ligne des manifestations et nous verrons si les forces de l’ordre oseront vous tirer dessus car s’ils vous tuent, qui auront-elles pour se soigner le jour venu ?
    Suivez vos convictions et dans la rue ! Faites tomber ce régime! A vous, la France ne vous barrera pas le chemin !
    Pour l’amour de Dieu, ne vous en prenez pas à vos frères indigents, SVP, soignez le mal pas ses symptômes !

  2. Bikoro Ndemezo'o Albert Diddy dit :

    L’assurance santé nécessite plusieurs investissements humains en amont avant de se déployer sur sa mise en oeuvre ; en plus, on ne fait pas business avec la santé et l’éducation. Il faudrait organiser de véritables états généraux des santé et éducation sans complaisance et surtout avec les experts locaux

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