Une équipe d’enseignants et de chercheurs français séjourne actuellement au Gabon, dans le cadre du développement d’un vaccin thérapeutique contre le virus du Sida et de la mise en place d’un projet de dépistage néonatal de la drépanocytose. Chef du service de génétique médicale au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bordeaux, Didier Lacombe s’est confié à Gabonreview, le 6 juin, sur les contours de ces ambitieux projets.

Didier Lacombe durant son interview au Centre hospitalier Mère-Enfant Jeanne Ebori, le 6 juin 2019 à Libreville. © Gabonreview

 

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Gabonreview : Quel est l’objet de la visite de votre délégation au Gabon ?

Didier Lacombe : La visite de notre délégation s’inscrit dans une démarche initiée depuis deux à trois ans pour mettre en place un projet de dépistage néonatal de drépanocytose au Gabon, notamment à Libreville. Ce dépistage de tous les nouveau-nés sur une simple goutte de sang permettrait de diagnostiquer non seulement les enfants, mais de les prendre en charge très tôt. Et avec nos médicaments, d’assurer une meilleure qualité de vie et augmenter l’espérance de vie.

Cet aspect curatif sera complété par un autre purement préventif. Car le dépistage à la naissance de tous les nouveau-nés peut détecter les traits des drépanocytoses hétérozygotes (appelés couramment AS, ndlr). Il y a en des gens qui en sont porteurs, car cela correspond quand même à 25% de la population du Gabon. C’est un vrai problème de santé publique. A ceux-là, nous pouvons leur proposer une approche de conseil génétique, le dépistage dans la famille, voire d le diagnostic en prénatal si l’on va jusque là, dans le cadre du projet.

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Votre périple a commencé par une audience à la Primature…

Nous avons présenté deux projets au Premier ministre. Celui sur le dépistage néonatal de drépanocytose qui est un problème de santé publique, et le projet du professeur Hervé Fleury, beaucoup plus axé sur la recherche, le développement d’un vaccin thérapeutique contre le virus du Sida. Et le Premier ministre nous a réservé un accueil très favorable et souhaite soutenir ces deux projets au niveau du Gabon.

Vous avez ensuite visité le Centre hospitalier Mère-Enfant Jeanne Ebori, avant de vous envoler le lendemain pour Franceville…

Le Centre hospitalier Mère-Enfant Jeanne Ebori est une très belle structure. Nous remercions la direction médicale de l’établissement de nous avoir fait visiter cet établissement très moderne, récent et qui nous laisse une très bonne impression en termes de soins. Demain, nous allons visiter le Centre international de recherches médicales de Franceville (CIRMF), qui est une structure très réputée à l’international. L’idée est de réimplanter, en collaboration, un projet de recherche, notamment celui du professeur Hervé Fleury, sur le développement d’un vaccin thérapeutique pour les porteurs du VIH.

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Qu’en est-il de l’aspect financement ?

Je ne m’avancerai pas sur le projet du professeur Hervé Fleury. S’agissant du projet sur la drépanocytose, ce n’est pas nous qui apportons les financements, mais il y a plusieurs points à considérer. Ce projet peut permettre de gagner de l’argent par la prévention. Si l’on va au bout du projet, les gens seront mieux traités et ils feront moins de crises aigües à la drépanocytose… il y aura donc un gain en termes de santé. Et puis, l’on peut prévenir l’apparition de la maladie par le conseil génétique. Et bien sûr, l’on peut aller ensemble chercher des financements vers de grandes fondations internationales qui soutiennent ce type de projets. Mais nous n’en sommes pas encore là. Nous n’en sommes qu’au niveau de l’accord et le déroulement de la mise en place de ce projet au Gabon.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. Bona dit :

    C’est une bonne nouvelle mais c’est dommage pour notre pays méconnaître les mérites de cet éminent chercheur venu pour apporter sa pierre au combat contre le VIH dans notre pays vous auriez du aussi reconnaître en notre brillant homme de science notamment en médecine, j’ai cité le professeur Donatien Mavougou pourquoi ne lui avoir jamais accordé un peu de considération et d’égards, il n’a jamais été aussi bien reçu que ce chercheur dont je répète que je nie sa grande expérience et ses recherches. Mon Dieu pourquoi sommes nous tant complexés. En tout monsieur le chercheur de l’Occident si un jour par hasard vous lisez mon poste, s’il vous plait pourriez vous vous rapprocher de votre collègue gabonais que je viens de citer car chez nous en Afrique l’Union fait la force. Merci de votre aimable attention, je suis un gabonais qui croît au savoir de ses compatriotes.

    • Guy dit :

      Vraiment… vous avez anticipé mes propos. Nous sommes vraiment complexés. Le Pr Mavoungou est à un stade avancé de ses travaux mais notre gouvernement ne l’a jamais soutenu. Aujourd’hui, on déroule le tapis rouge à des occidentaux qui travaillent sur le même sujet.

      Le salut pour un gabonais doit il donc venir par l’expatriation? C’est limite scandaleux de voir ce qui se passe chez nous.

  2. Terry dit :

    Certes,vous avez raison.Mais aujoud’hui peu importe la personne que Premier ministre ou notre gouvernement déroule le tapis rouge.Ce que l’on souhaite c’est la prise en charge à temps, de nos mères,frères,soeurs et enfants contre le VIH et la Drépanocytose.Il est tant qu’un traitement soit trouvé et attesté de l’OMS et des autres instances compétentes en vue de sauver les vies.N’oublions pas que ces fléaux traumatisent les cellules familiales.Et ne permettent pas à l’enfant atteint de ces maladies de rêver à un avenir florissant comme tous enfants de son âge.
    Ce pourquoi,disons merci à Dieu et bravo à nos scientifiques gabonais,africains et européens de leur découverte.
    Toutefois,Soulignons qu’il est indispensable,que le Gabon est un centre hospitalier des drépanocytoses,des personnes atteintes du SIDA, du paludisme..!Car,ces maladies nuisent considérablement à l’Afrique et au Gabon en particulier.

  3. Honoré Beka dit :

    C’est normal que, l’on mette le projet du Pr Mavoungou sous l’éteingnoir. Lui, il voudrait sauver les gabonais et le monde entier. Les autres, avec la complicité des dirigeants gabonais et ceux de l’afrique noire ( c’est express que j’ai mis un « a » minuscule à afrique) sont dans le complot que l’occident a mis sur pied pour vider l’afrique noire de sa population afin, de s’accaparer de cette partie du monde sans difficultés. Savez- vous la cause de la ptochaine troisième guerre mondiale?

  4. Jean jacques dit :

    Les amis le probleme c’est pas les autorites du Gabon.mais les grandes puissances qui ne peuvent pas accepter que le vaccin soit trouver par un africain.qui gere les brevets?cest pas le Gabon.le probleme c’est ca.

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