Au Gabon, l’inhumation du Dr Tanguy Tchantchou, premier médecin mort du Covid-19 dans le pays, a suscité l’émoi. Entre réclamation du corps par la famille du disparu, dénonciation des conditions d’enterrement et d’une certaine partialité, le Copil qui accuse la maison de pompes funèbres, a annoncé qu’il sera finalement enterré dignement. Quid du protocole d’enterrement ? Le blues de l’ancienne Dame de fer de l’ère Omar Bongo.

Arrêt sur image de la vidéo montrant l’enterrement du jeune médecin. Selon Guy-Patrick Obiang, le Dr Tchantchou sera finalement enterré dignement. © Capture d’écran/Gabonreview

 

«Cela n’aurait pas dû se passer de cette façon et ne devra plus se faire», a clamé le porte-parole du Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre l’épidémie à Coronavirus (Copil), le 25 avril. Guy-Patrick Obiang s’est, pour ainsi dire, désolé de l’inhumation Dr Tanguy Tchantchou, premier médecin mort du Covid-19 au Gabon. Sa mort, et surtout son inhumation, ont en effet suscité l’émoi dans le pays. Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux et mise en ligne par les proches du disparu, on voit deux hommes jeter un linceul blanc contenant un corps dans une fosse banale, fraichement creusée et visiblement trop grande pour une seule dépouille mortelle. «Il a été enterré comme un chien», ont vite fait de crier les internautes soutenant la famille éplorée, et c’est peu de le dire.

Modalités d’inhumation

Si le Copil, lors du 1er décès Covid-19 dans le pays avait annoncé que le cimetière de Mindoubé avait été réquisitionné pour les morts du Coronavirus, il n’avait pas expliqué les modalités d’enterrement. Pourtant, sur le site dédié à l’information sur le coronavirus au Gabon, et prenant pour exemple la France, le gouvernement semble indiquer certaines dérogations au droit funéraire pour les défunts du Covid-19, notamment l’autorisation de reporter les obsèques jusqu’à six mois après le décès et le droit aux familles de voir le visage du défunt avant sa mise en bière.

S’il est rappelé que le risque infectieux ne disparaît pas immédiatement avec le décès d’un patient infecté, il y est expliqué que les voies de transmission sont réduites, et en particulier la voie respiratoire, qui constitue le mode principal de transmission du coronavirus. Ce qui donne donc le droit d’enterrer un défunt Covid-19 «dignement», à condition que les gestes barrières soient respectés. En clair, le défunt devrait au moins, être disposé dans un cercueil par les agents des pompes funèbres vêtus de combinaisons idoines. Ce qui n’a pas été le cas.

Le blues de l’ancienne Dame de fer d’Omar Bongo

Dans un audio également viral sur la toile, on entend d’ailleurs Victoire Lasseny Duboze, ancienne ministre, déplorer et s’indigner de cette inhumation expéditive. Ancienne numéro un de l’Union des femmes du Parti démocratique gabonais (UFPDG), surnommée Dame de fer du temps d’Omar Bongo, elle dénonce les conditions d’enterrement des deux derniers morts du Covid-19. Grâce à l’intervention du Premier ministre, a-t-elle laissé entendre, sa famille a pu récupérer le défunt, déclaré mort du Covid-19, tandis que celle du médecin n’a pas eu gain de cause. L’opinion a dénoncé un deux poids deux mesures obligeant le Copil à rectifier le tir. Pour se dédouaner, le Copil a exprimé ses regrets et sa peine au vu des images choquantes de l’inhumation du jeune médecin.

«Cette inhumation n’a pas été conforme aux procédures d’enterrement des personnes décédées du Covid-19. En effet, devant la contagiosité de cette maladie, l’inhumation des personnes décédées doit se faire dans les meilleurs délais et dans le strict respect de la dignité humaine», a expliqué Guy-Patrick Obiang qui n’a toujours pas fait état du protocole d’enterrement. Qu’à cela ne tienne, pour rassurer l’opinion il a indiqué que «l’établissement de pompes funèbres en question a été convoqué pour explications. Devant la gravité des faits, cet établissement a été suspendu pour non-respect des procédures».

S’il n’a pas cité ledit établissement, les images véhiculées sur la toile révèle qu’il s’agit de la Société gabonaise de transport public (SGTP), d’Hervé Patrick Opiangah. Un bouc émissaire pour masquer l’incompétence du Copil ? «Nous allons engager des démarches auprès du ministère de la Justice pour une inhumation digne de ces personnes avec bien évidemment le consentement des familles», a promis le Copil. De son côté, la famille du jeune médecin s’active pour un enterrement digne de leur fils.

 
GR
 

8 Commentaires

  1. messowomekewo dit :

    Vous n’avez même pas honte, vous faites enterrer votre confrère comme un chien… vraiment ces pseudos médecins à la solde de ce régime satanique sont sans cœur. Une chose est sûre personne ne vous oubliera, d’une façon ou d’une autre vous aurez la monnaie de votre pièce.Il est mort du covid-19 et les conditions d’inhumation sont bien codifiées de par le monde, pourquoi n’en avoir pas tenu compte ne serait ce que pour le moral des confrères.
    Franchement vous faites honte à la corporation?Un médecin digne de ce nom sait bien qu’en toute chose il faut toujours compte de la dimension humaine, malgré les règles de ces faux dirigeants, vous êtes pathétiques.

  2. Serge Makaya dit :

    Le silence de BOA sur le chaos qui règne actuellement au Gabon prouve à suffisance que ce dernier n’est plus de ce monde. Tournons définitivement cette page sombre de notre pays.

  3. JAMES DE MAKOKOU dit :

    Ou est l’éthique que defend souvent les medecins, l’humanisme que devrait representer tout medecins? je me demande sincerement si c’est des medecins.. des vrais medecins qui sont a commande de cette COPIL c’est ainsi vous l’appeler!!! même ici aux USA, dans des fosses communes c’est pas aussi dramatique comme j’ai vue sur ces images..C’est une honte pour ce qui est pour ce medecin ..Il devrait avoir un enterrement d’un soldat hero tomber au combat.. et non jeter sous terre comme un malfrat criminel qui remplissent les bureaux du bord de mer de libreville ..HONTE A VOUS

  4. Lafeleur dit :

    La honte n’existe pas au Gabon ! Trop de gens ignorent que la toile devient une arme redoutable, elle fait et défait les nœuds.
    Enterrer un spécialiste de la médecine, qui a des vies des humaines et participé à l’augmentation de la démographie gabonaise en prescrivant des traitements adéquats aux femmes en difficulté de procréation, comme un chien est signe que la dignité humaine vous ne la considérez. L’être humain à vos yeux a peu de valeur, mais le pouvoir d’aujourd’hui peut se teindre demain, et ne cultivez pas la haine entre les africains en général et les gabonais en particulier car les actes que vous posez actuellement peuvent avoir des conséquences à long terme.

  5. Fan dit :

    L’enterrement digne et sécurisé (EDS),est une pratique codifier par l’OMS, le protocole connu, les intervenants aussi dont l’agent de l’hygiène.Des agents du ministère de la santé (Institut d’hygiène publique et d’assainissement IHPA) ont été formés par l’OMS au Sénégal en 2017 .
    Des simulations ont été faites au Gabon lors de la mise en oeuvre du plan de préparation à l’épidémie à virus ebola en 2018 au CHUL,mais pour des raisons de perdiemes à se mettre dans les poches ,les techniciens sont confinés dans les maisons.IHPA travail avec les agents de la main œuvre non permanente,et on nous parle d’une maison de pompe funèbre. Mon Dieu, quel amateurisme.
    si l’on interroge le plan de riposte au covid 19 au Gabon,
    c’est dit la dedans que c’est les travailleurs d’une pompe funèbre qui doivent s’en occuper?
    -Les cas de décès surprennent ils ce COPiL?
    Mon Dieu à quoi le peuple gabonais est il exposé?
    Svp ouvrez les églises et laisser le peuple s’en remettre a la grâce divine.car c’est cela qui nous a fais tenir depuis là..!

  6. Lavue dit :

    Voilà le résultat quand les cancres arrivent à la tête des pays. Vous aurez tout espéré, mais rien n’y fait. Quand le manque de niveau intrinsèque, combiné au clientélisme se met au service de petites gens vous avez ce type de de dérives incompréhensibles.
    Un gouvernement qui veut mimer ce qui se fait ailleurs sans tenir compte de ses propres réalités, et qui ne parvient même pas à copier ce qui a été pensé ailleurs. Que doit-on en a attendre? Après l’annonce précipitée voire irréfléchie de certaines mesures, des opportunistes assoiffés « du gain » que va générer la pandémie sont pris de zèle pour démontrer qu’ils sont capables de répondre professionnellement aux enjeux de cette pandémie. C’est ça le niveau réel du pays. Des cancres, de petits esprits à la tête du pays. La faute à qui? Aux élus du PDG qui cautionnent les pratiques d’un régime dépassé et inefficace, car ils caressent toujours le rêve des beaux jours d’ambiance et de gabegie passés sous l’ère de papa OMAR. La machine est grippée à cause des ces moutons qui sont au parlement pour valider sans projection sur l’avenir toute proposition et perpétuer les bêtises récurrentes du Gouvernement. Ce qui se comprend, le PDG étant un Parti-secte dans lequel soumission et l’allégeance au fondateur ou ses descendants sont les lignes directrices . Chers messieurs, on ne construit pas un pays comme ça, il faut de la contradiction quand c’est nécessaire. Elle n’existe plus à cause de votre compréhension erronée de ce qu’est un parti politique, c’est pas une secte, même si on retrouve beaucoup de militants dans ces croyances importées et fortement présentes chez nous que sont les loges maçonniques et autres. Le terrain est trop libre et les cancres pensent qu’ils sont miraculeusement devenus intelligents. Une société de Transport qui se transforme en société de pompes funèbres, parce que le propriétaire est un ex-beau-frère d’ALI. Dans un pays civilisé ce monsieur finirait en taule et ses appuis seraient sérieusement ébranlés dans leurs positions. Mais hélas, que voulez-vous. C’est triste pour le pays. La manière de pratiquer la politique dans ce pays finira par le détruire profondément si on se ressaisit pas à temps.

  7. SERGE MAKAYA dit :

    Je ne vais cesser de vous le dire, notre pays est gouverné depuis plus de 50 ans par une famille d’incapables : les Bongo qui ont été placé par la France. Et aujourd’hui, le roitelet du Maroc à l’aval de la France pour gérer notre pays. Et il voudrait nous imposer son fils bâtard de Nourredine.

    Nous devons dire NON et NON. Ali Bongo est MORT. Il est venu le TEMPS de LIBÉRER notre pays.

  8. achille jerry dit :

    vraiment le Gabon me fait honte comment vous allez enterrer une personne comme celle là de cette façon c’est vraiment inacceptable ce monsieur n’avait pas des parents ou des enfants pourquoi faites vous ca soyez humain même les gens qui sont mort a cause du SIDA n’ont jamais été enterrer de la sorte que fait le gouvernement quand ce genre de statuassions se présente soyons humains svp mais sachez que tout se paye ici bas bonne journée
    Merci

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