Le Gabon, comme d’autres pays du continent, plaide pour une annulation de la dette des pays africains sans distinction de catégorie. L’annonce a été officiellement faite par le Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale, le 27 avril 2020.

Le Gabon plaide pour l’annulation de la dette de l’Afrique. © D.R.

 

Le Gabon est favorable à la suppression totale de la dette des pays du continent sans distinction de catégorie, comme souhaitée par plusieurs pays. Cette position a été exprimée le 27 avril par le Premier ministre. L’annulation pure et simple de cette dette évaluée aujourd’hui à 365 milliards de dollars, vis-à-vis des partenaires bilatéraux et multilatéraux, serait selon Julien Nkoghe Bekale «une bouffée d’oxygène significative pour amortir le choc de cette crise et assurer la relance de l’économie». Car, selon certains spécialistes, le choc qui s’annonce promet d’être plus sévère que celui de la crise financière de 2008-2009.

En effet, selon le Premier ministre qui n’a pas manqué de saluer l’effort du Fonds monétaire international de consentir un décaissement de 147 millions de dollars pour le Gabon au titre de l’instrument de financement rapide pour faire face à la pandémie du Covid-19, le besoin de financement est tel que l’aide d’urgence et l’ajustement interne seront largement insuffisants. Un moratoire sur les remboursements de prêts gouvernementaux bilatéraux, tel que consenti aux pays à faible revenu par les pays du G20, bien qu’il permettrait de ne plus rembourser les intérêts de la dette, il «reproduira les traitements classiques de report ou de rééchelonnement de la dette qui ont par le passé conduit vers une impasse».

Au niveau de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), le Gabon souhaite que la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) joue un rôle plus important en proposant des mécanismes de soutien aux Etats qui ont cours dans d’autres zones monétaires, tels que le rachat d’une partie des titres publics émis sur le marché financier sous-régional ou un recours momentané aux avances statutaires. «Nous allons partager ces réflexions avec nos pairs de la sous-région de la Cemac dans les prochains jours afin d’avoir une position commune et une action coordonnée», a assuré Julien Nkoghe Bekale.

La dette africaine se décompose ainsi : 110 milliards dus aux créanciers multilatéraux, 99 aux créanciers bilatéraux et 156 aux créanciers privés (surtout des obligations). La Chine est le principal créancier des États africains, sa créance étant évaluée avec une grande imprécision entre 20 % et 40 % du total selon différentes sources. En revanche, 144 milliards de dollars ont précisément été prêtés entre 2000 et 2017, d’après un monitoring de cette dette réalisé par l’université américaine Johns Hopkins.

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Eternité dit :

    La Honte ne tue pas… un Pays riche qui demande l’annulation totale de sa dette…
    En 2009 à sa mort, Omar Bongo avait remboursé 98% de la dette gabonaise… en 2020, et en l’espace de 11 ans Le Regime actuelle, a emprunté et creusé la dette à hauteur de dix-huit mille milliards de FCFA…pour aucun projet réalisé ni une seule salle de classe…

    Vraiment, la honte ne tue pas

  2. Ikobey dit :

    Qui prêtera après ? les mêmes qui auront tout perdu ?
    Demain sera terrible.

  3. obame dit :

    quelle honte pour les gabonais un pays avec autant de ressources, le résultat de la corruption à tous les niveaux plus personne n’aura confiance en les gabonais prenons exemple sur le sénégal sans matières première et qui s’en sort!!

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