En absence d’études et de statistiques fiables, on ne saurait être définitif sur l’efficacité des restrictions aux droits fondamentaux comme la liberté d’aller et venir ou le droit de gagner dignement sa vie.

Tant pis si la vie économique et sociale s’en trouve affectée ! Tant pis si des familles se retrouvent asphyxiées, incapables de subvenir à leurs besoins les plus élémentaires ! Tant pis si d’autres pathologies font des ravages dans l’indifférence générale. © Ericky Boniphace/AFP

 

La lutte contre la covid-19 doit-elle devenir l’unique préoccupation du gouvernement ? Avant le coronavirus, il y a eu le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Il y a aussi eu Ebola. Et d’autres encore. Jamais on n’a songé à suspendre la vie ou à la réduire au combat contre une pathologie. Jamais on n’est allé aussi loin dans l’exagération et, peut-être même, l’absurde. Face au VIH ou à Ebola, personne n’a songé à exiger un test sérologique pour se déplacer à l’intérieur des frontières nationales. Nul n’a pensé à rendre exigibles des certificats de chasteté ou à fermer les lupanars. Pourtant, depuis mars dernier, notre pays est allé de restriction en privation. Jouant la carte de la dramatisation, faisant une lecture bien à lui des chiffres, le gouvernement n’a eu de cesse de serrer la vis. Comme si la covid-19 était la première cause de mortalité au Gabon. Comme si on ne mourrait plus d’autre chose.

Tant pis si…

Sans nier l’existence du coronavirus, on peut éviter de tomber dans l’excès inverse. Sans tomber dans le laisser-aller, on peut garder le sens de la mesure. Comme le lavage des mains, l’usage du gel désinfectant ou la prise de température, le port du masque dans les endroits bondés et le respect de la distanciation physique s’expliquent et se comprennent. Ces mesures doivent être appliquées en âme et conscience. Elles ne doivent pas se traduire par des atteintes aux fondamentaux de la vie en société : la liberté d’aller et venir et le droit de gagner dignement sa vie. Consacré par la Charte nationale des libertés, la liberté d’aller et venir est un principe constitutionnel. Garantie par la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), le droit à un niveau de vie suffisant est une norme à valeur constitutionnelle.

Pourtant, sous prétexte de lutte contre la covid-19, le gouvernement n’a eu de cesse reconduire un dispositif attentatoire à ces libertés fondamentales. Et tant pis si la vie économique et sociale s’en trouve affectée ! Tant pis si des familles se retrouvent asphyxiées, incapables de subvenir à leurs besoins les plus élémentaires ! Tant pis si d’autres pathologies font des ravages dans l’indifférence générale ! Comment apprécier une telle attitude ? A chacun selon ses desseins. N’empêche, on peut admettre l’existence du virus sans crier à l’épidémie ni voir des clusters partout. On parle d’épidémie en cas de propagation rapide d’une maladie dans une région donnée. Est-ce le cas au Gabon ? On parle de cluster pour décrire des zones de circulation active du virus. Les a-t-on identifiées ? Où sont-elles situées ? Le marché de Mont-Bouët en fait-il partie ? Les mots ont leurs sens. Il n’est jamais valorisant de les galvauder.

Réorienter sa réflexion

Eu égard aux chiffres officiels, peut-on parler de « nouvelle flambée épidémique » ? Doit-on envisager un nouveau confinement total ? Cette option est-elle adaptée à notre contexte économique et social ? Est-elle efficace ? Si le confinement était la solution, des pays comme la France auraient déjà éradiqué le virus. Or, ils en sont loin. Très loin même. Par contre, tous les scientifiques le savent : l’augmentation du taux de positivité rapproche de l’immunité grégaire. En vaccinant les gens ou en les laissant s’exposer au virus, on fait le pari de cette forme d’immunité. On se donne les moyens de casser la chaîne de contamination. Avec le temps, on finit par venir à bout de la maladie.

A brève échéance, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ne croit pas en une immunité collective. Malgré l’arrivée des vaccins, sa responsable scientifique, Soumya Swaminathan, insiste sur le respect des mesures de protection comme la distanciation physique, le lavage des mains et le port du masque.   Mais elle ne préconise pas le recours au couvre-feu. En absence d’études et de statistiques fiables, on ne saurait être définitif sur l’efficacité supposée de cette mesure. On ne peut non plus dire si le fait d’en modifier les horaires a un impact sur la propagation du virus. Au lieu de faire dans le tout-répressif, le gouvernement devrait plutôt réorienter sa réflexion. Il devrait l’axer sur deux points : la réorganisation du système de santé et l’acquisition de la logistique, notamment les respirateurs. Aura-t-il un jour le courage d’aborder ces questions de fond ? Pour l’heure, il se contente de brandir la menace d’un nouveau confinement. Option autoritaire et de facilité…

 
GR
 

5 Commentaires

  1. Serge Makaya dit :

    Ce gouvernement illégitime ne se préoccupe même pas du Covid. Bien au contraire, il prépare en SECRET ses mauvais COUPS : les fraudes de toutes les élections. Et en particulier, la fraude de la prochaine présidentielle.

    ENCORE UNE FOIS, JE VOUS EXHORTE DE NE PAS Y ALLER. PRPPOSER A JEAN PING ET AU PÈRE PAUL MBA ABESSOLE D’ASSURER TOUS DEUX UNE TRANSITION DÉMOCRATIQUE PENDANT TROIS ANS. PENDANT CE TEMPS, TOUS LES ACTEURS DE LA VIE POLITIQUE SE RETROUVERONT POUR FAIRE UN GRAND TOILLETAGE DE NOS INSTITUTIONS.

  2. Ponce_pilate dit :

    Bonsoir,

    On a quand même le droit d’être intelligent.

    Le covid-19 est un coronavirus, il fonctionne un peu comme le virus de la grippe.
    C’est à dire que ce n’est jamais le même germe chaque année donc ce n’est jamais le même vaccin chaque année. C’est le propre d’un coronavirus.
    Si on commence a s’engouffrer dans la brèche du vaccin, on ne va jamais en sortir parce que on n’aura pas vacciné le dernier gabonais que le vaccin ne sera plus actif contre le nouveau germe.

    Comme pour la grippe, il y a des traitements au covid-19 et le Gabon l’a bien démontré avec l’utilisation de l’HCQ et l’AZ.
    Il y a même d’autres traitement qui fonctionnent encore mieux comme l’IVERMECTIN (le médicament contre la gale), la doxycyline.

    De surcroit, on va vacciner 500 000 gabonais pour une maladie dont l’âge moyen des décès est de 85 ans (en Europe) avec un taux de mortalité mondial de 0.05% (0.003% pour le Gabon)

  3. Serge Makaya dit :

    Un autre confinement va continuer à faire des gabonais des esclaves ou mendiants. C’est justement là que veux nous amener Sylvia et Nourredine Valentin soutenus par le Quai d’Orsay et le roitelet du Maroc. Et vous savez que celui qui mendie parce qu’il a FAIM est prêt aussi à faire n’importe quoi, par exemple voter encore pour ce régime (donc voter pour le fils adoptif de BOA qu’est Nourredine Valentin). A Ntare Nzame !!

    2023 APPROCHE ET CETTE FAMILLE DE MERDES DES BONGO-VALENTIN VONT TOUT FAIRE POUR METTRE LE PEUPLE GABONAIS À LEUR PIED (A GENOUX). ILS VONT AFFAMER LE PEUPLE DANS TOUS LES SENS DU MOT POUR LE METTRE AINSI DANS LA POSITION DE MENDICITÉ. ET VOUS SAVEZ BIEN QUE QUELQU’UN QUI A FAIM ET/OU SOIF EST PRÊT À PRENDRE SON BOURREAU COMME SAUVEUR. CES GENS NE DORMENT PAS.

    RÉVEILLONS NOUS AVANT QU’IL NE SOIT VRAIMENT TROP TARD. A NTARE NZAME !!

  4. Leewa dit :

    Questions :

    Pourquoi, ne pas commençer à restreindre l’arrivés des voyageurs en provenance des pays d’où pourraient provenir cette nouvelle souche de COVID-19
    (Angleterre, France etc) ?

    Attend t-On, Que certains Européens et Gabonais en provenance de ces pays, viennent d’abord infecter le res de la population pour juste par la suite, accepter le programme d’aide de l’OMS Via 19 Milliards, juste que certains s’en mettent encore dans les poches ?

    Et sachant que ces vaccins, ne présentent pas une certitude même à 60% (effets secondaires non maitrisés),

    Allez-vous obliger les populations lambdas à se faire vacciner ??

    Pour montrer votre bonne fois, je vous suggère de commencer par les membres du gouvernement, les diplomates (c’est vous qui voyagez)
    Ainsi que vos militaires là, comme cobayes !

  5. Lavue dit :

    Un proverbe dit qu’un morceau de bois a beau séjourné dans l’eau il ne deviendra jamais un crocodile. C’est le cas d’ALI BONGO, ne demandez à pas des cancres, de devenir subitement des personnes brillantes. ALI BONGO est un enfant gâté qui n’a pas eu un parcours universitaire semblable à celui de plusieurs Gabonais. C’est une coquille vide, malgré le fait qu’il soit arrivé (et Dieu seul sait comment) au pouvoir. Son Casting dans le premier septennat: une catastrophe. Il s’est entouré d’imbéciles sans profil, des gens comme ACCROMBESSI, il a créé des agences bidons au lieu de reformer efficacement l’administration, il a saupoudrer l’argent dans des investissements bidons (la route de Port-Gentil dans les marécages et lagunes) pour quel intégration national.
    Pour les nullards, la réflexion c’est trop compliqué, il vaut mieux aller vers l’autoritarisme et la facilité. Le post de Roxanne Bouenguidi est clair et aucun de ces ridicules membres du Gouvernement ne peut y apporter des arguments contradictoires. Le Gouvernement est à l’image d’ALI, on mime ce qui se fait ailleurs pour avoir l’air sérieux, c’est plus facile comme ça. Malheureusement le Gouvernement montre toute son incapacité à resoudre efficacement les problèmes. Le Couvre-feu à venir doit s’accompagner au moins de l’interdiction de tout vol en provenance de France et d’Europe où sévit la pandémie. Mais il n’y sera rien.
    Le COVID-19 a eu le mérite de nous faire comprendre à quel point la mal gouvernance est avant tout liée à la qualité des hommes. Tout monde est au courant du règne finissant d’ALI et veut en profiter. Regardez les parlementaires qui se font acheter pour laisser passer n’importe quel projet de loi. On ne s’oppose à rien, on suit seulement. C’est vraiment dommage pour le pays.
    Il faudrait contraindre les Gabonais avec fusils à la tempe d’aller se faire vacciner.
    Pauvre Gouvernement.

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