Présenté par Didier Raoult, infectiologue et professeur de microbiologie français, comme un remède efficace contre le Covid-19, l’hydroxy-chloroquine (Nivaquine) alimente fantasmes et débats, y compris au Gabon, qui n’est pas encore une zone épidémique. Les autorités y sont dubitatives tandis que la bande fait état d’un stockage spéculatif de ce médicament, en vue de créer la pénurie et donc la surenchère. Ce qu’en disent des pharmaciens locaux, avec un flashback sur l’historique de la Nivaquine en zone tropicale.

D’après les thèses du Pr Didier Raoult (pas lui sur la photo), l’espoir contre le coronavirus pourrait venir de la chloroquine. © Droits réservés

 

«L’Agence du médicament du Gabon interdit de commander l’hydroxy-chloroquine». «La chloroquine est stockée à Libreville par des pharmaciens spéculateurs en vue de générer la pénurie et donc la hausse de son prix»… Autant de choses que l’on entend çà et là à Libreville. Il y a qu’au plus fort de la propagation du coronavirus (Covid-19) dans le monde, Didier Raoult, infectiologue et professeur de microbiologie français, a réussi à convaincre la France et bien d’autres pays du bienfondé de l’usage de la chloroquine.

Retirée de la vente et pas réadoptée au Gabon depuis les années 2000

Au Gabon, le 29 mars dernier, le Dr Guy-Patrick Obiang, parlait encore d’essayer le Lopinavir/ritonavir associé à l’Azithromycine sur un patient difficile ayant des comorbidités. Si le  pays  entend la tester, la chloroquine n’y est donc pas encore adoptée, puisque le 25 mars dernier, la Coordination technique du Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre l’épidémie à Coronavirus au Gabon indiquait, à travers un communiqué, être en attente du Comité scientifique devant lui faire part des «conclusions (…) sur la prescription de la Chloroquine aux patients contaminés par le Covid-19». Dans ce contexte, nombreux ont construit une idée fixe et parlent d’un refus gabonais d’utiliser la chloroquine, expliquant ainsi l’absence de ce produit dans les pharmacies : «la molécule n’est pas distribuée massivement, parce que cela gênerait les intérêts de certains gouvernements et du lobby pharmaceutique», entend-on dans certains cercles.

Il n’en est rien dans les faits. «Des années 80 jusqu’aux années 2000, les gens soignaient le paludisme avec de la nivaquine. Mais, elle a fini par créer des résistances. C’est-à-dire qu’elle n’était plus efficace pour le traitement du palu», explique un pharmacien ayant requis l’anonymat. Selon lui, au terme d’un long usage, ce médicament masquait les symptômes de la maladie. «On s’est donc aperçu qu’on avait de plus en plus de décédés alors que les gens prenaient de la Nivaquine. C’est ce qu’on nomme chloroquinorésistance ; comme pour les antibiotiques qui, au bout d’un certain moment, ne sont plus efficaces parce que les bactéries ont trouvé la parade pour résister au traitement», poursuit le pharmacien.

Un autre apothicaire professionnel rappelle que tout médicament a des effets secondaires plus ou moins graves. «Et l’un des problème de la Nivaquine, ce sont les problèmes cardiaques». «A l’époque, il y avait beaucoup de suicides à la Nivaquine. Les gens avalaient une boite entière de Nivaquine d’une vingtaine de comprimés et c’était réussi, à coup sûr», rappelle-t-il, soulignant que ce médicament a été retiré de la vente et des pharmacies, il y a une vingtaine d’années.

Gabon : à 16 cas, on n’est pas en zone épidémique

«La controverse actuelle, sur le traitement du Covid-19 avec la chloroquine (Nivaquine, c’est le nom commercial) c’est qu’apparemment elle est efficace en association avec un antibiotique qui s’appelle l’azithromycine. Par contre, dans cette efficacité, on retrouve les effets gênants de la Nivaquine, c’est-à-dire les problèmes cardiaques», explique le pharmacien cité plus haut. Celui-ci suggère, au préalable, d’exiger, aux patients à mettre sous ce traitement, un électrocardiogramme permettant de savoir si leur cœur pourra le supporter.

Lui, aussi, assure que les pharmacies n’ont nullement caché des stocks de chloroquine pour en faire monter le prix de vente, ainsi qu’on peut le lire sur les réseaux sociaux. «L’analyse sur le Gabon est qu’on est à 16 cas. On n’est pas clairement en zone épidémique et la chose à faire est de mettre en pratique tous les gestes barrières, c’est-à-dire la distance d’un mètre ; le lavage des mains ; les attroupements à éviter… Que les gens qui ont des doutes portent un masque, mais pas les gens qui sont sains. Cela ne sert à rien que quelqu’un qui est en bon état de santé porte un masque. Lui, il va contribuer à créer une pénurie de masques», explique notre pharmacien.

Et de souligner : «le port des gants est recommandé. Mais, c’est aussi controversé, parce que si tu touches un endroit où il y a le virus, il reste sur le gant. Et si tu touches le visage, tu te contamines le visage. Or, on sait très bien que la porte d’entrée du virus c’est le nez et la bouche». Le geste le plus important c’est d’être distant les uns des autres, devrait-on conclure.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. leclide dit :

    Pourquoi votre type là requiert l’anonymat.Il se présente comme un pharmacien qu’il nous donne son nom!c’est la moindre des choses;qu’il assume ses dires;ou il aurait peur de dire des betises. Moi je suis pas médecin;MAIS JE SUIS LE Débat depuis le début de la proposition du Professeur Raoult!Il DIT et cela est clair que c’est une procédure basic chez eux les praticiens!Et de plus il a fait des test de son traitement sur des patients et ça a marché et avec d’autres pas comme d’ailleurs dans tout type de traitement médicinal.Il y’a des contre indication et sachant que tous les malades non pas le même Bilan de santé cela est clair que ça marchera pour d’autres et pour d’autres pas!
    Le mérite que ce monsieur a s’est de proposer quelque chose lui au moins pour limiter la vague de décès et de plus il n’est pas n’importe qui dans le domaine de l’infectiologie dans le monde je dis bien le monde!
    Et ses paires les plus prudent ne contestent pas son traitement mais lui demandent plutôt de respecter la méthodologie pour l’autorisation sécurisée de celui-ci.Mais lui leurs dit qu’il sait ce qu’il fait plus qu’il le pratique de manière permanente depuis des années et qu’il a un bon échantillon de test.
    Pour finir nous verront si l’histoire lui donnera raison mais une choses est sure c’est que contrairement aux autres qui le critiquent lui au moins il se bouge et met au grand jour l’éternel débat entre les chercheurs de bureaux et ceux du terrain!parce que pendant que le bureaucrate cherche la route ;celui qui fait le terrain la connait parce qu’il l’emprunte tout le temps et lors de ce genre de circonstance certain veulent se remettre à niveau pendant que d’autres veulent faire vite avancer les choses.
    Et veulent faire payer le peuple à cause de leur ego!Merci

  2. Ponce Pilate dit :

    Il y a 2 infos qui me font peur dans votre propos.
    La nivaquine c’est hautement dangereux et pourtant elle est prescrite depuis les années 40 et n’a été retirés que parceque le microbe du palu y était devenu résistant.

    J’en déduis donc que ce n’était pas dangereux pour nous ?

    Donc soit c très dangereux et vous avez assassiné des milliards de gens avec.
    Soit ce n’est pas dangereux et on laisse mourrir des gens en ne le leur prescrivant pas.

    Dans l’un ou l’autre des cas, ce sont des assassins.

    Enfin, même le Doliprane ou l’ibuprophene sont dangereux à forte consommation.

  3. flo dit :

    Sans rentrer dans le débat de l’efficacité de la molécule, il est important d’être précis. Le professeur Raoult préconise effectivement l’usage de l’hydroxychloroquine. La nivaquine contient de la chloroquine pure (https://eurekasante.vidal.fr/medicaments/vidal-famille/medicament-bnivaq01-NIVAQUINE.html), ce qui est différent de l’hydroxychloroquine. Cette molécule est commercialisée sous le nom de « plaquenil » (https://www.vidal.fr/Medicament/plaquenil_200_mg_cp_pellic-65584.htm).
    Vu que beaucoup de gens pratiquent l’automédication, autant que ce soit le bon médicament et que ce soit celui avec le moins d’effets secondaires.

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