Par la voix de son avocat le 18 juin, la présidente intérimaire de la Croix-Rouge gabonaise, Véronique Tsakoura, a accusé le ministre des Affaires sociales d’ingérence dans le processus électoral de cette organisation. Elle n’a pas digéré le fait que Prisca Koho Nlend se rende au siège de la CRG le 11 juin, pour demandé de vive voix de suspendre les travaux de l’Assemblée générale élective au regard des incidents qui ont émaillé la préparation de cette élection.

Véronique Tsakoura le 18 juin. © Gabonreview

 

Silencieuse depuis la suspension du processus électorale au sein de la Croix-Rouge gabonaise (CRG) et particulièrement le rejet de la candidature d’Habiba Issa épse Yanga, la présidente intérimaire de cette organisation humanitaire, Véronique Tsakoura, s’est exprimée via son avocat le 18 juin. «Le comité des élections a reçu la candidature de Mme Habiba Issa et naturellement l’a rejeté en lui faisant remarquer que deux situations la rendaient inéligible», a déclaré Me Aimery Bhongo Mavoungou. Ce dernier pointe du doigt le statut de bienfaiteur et la qualité de haut-fonctionnaire de l’Etat d’Habiba Issa qui occupe le poste de secrétaire général d’un ministère, comme ce fut le cas avec Guy-Patrick Obiang avant sa nomination au gouvernement. Pour l’avocat, les secrétaires généraux des ministères ont rang et prérogative de ministre et rien que pour ce fait, elle ne pourrait prétendre au statut de présidente de la CRG.

«Mais ce qui gêne dans cette affaire, c’est l’ingérence du pourvoir public», a dit Me Bhongo Mavoungou faisant allusion à la descente le 11 juin au siège de la CRG, du ministre des Affaires sociales. Prisca Koho Nlend s’y était rendu pour demander de vive-voix de surseoir l’Assemblée générale élective d’autant plus qu’elle se tenait malgré une demande préalable du ministre de suspendre l’organisation de cette rencontre face aux irrégularités observées. Assurant que la CRG reconnue d’utilité publique reçoit une subvention de l’Etat et que l’Etat pour cela a un devoir de contrôle, l’avocat estime que «le devoir de contrôle n’est pas le devoir d’immixtion». Se fondant sur la loi de 1962 sur les associations, Me Bhongo Mavoungou affirme que c’est le ministre de l’Intérieur qui aurait dû intervenir.

Quid de la tutelle de la CRG ?

Aimery Bhongo Mavoungou s’exprimant le 18 juin. © Gabonreview

Si l’on note que les États qui, volontairement décident de recevoir la Croix-Rouge, définissent la tutelle et que l’action de la CRG étant sociale, celle-ci reçoit du Gabon une subvention via le ministère des Affaires sociales qui ferait office de tutelle. Pour l’avocat, «c’est le ministre de l’Intérieur qui attend qu’on lui rende compte au préalable». «L’Assemblée générale élective a vu débarquer Mme le ministre des Affaires sociales mettre un terme au processus électoral. C’est inconcevable. Inimaginable» a-t-il lâché, soupçonnant un soutien manifeste de Prisca Koho Nlend à Habiba Issa.

«Personnellement j’ai été outré de voir que cette autorité politique ait associé la Première dame de notre pays dans cette manœuvre, en faisant croire que c’est elle qui avait suscité la rédaction de cette lettre et donc qu’elle serait quelque part pour l’élection de Mme Habiba Issa», a-t-il argumenté. Via son avocat, Véronique Tsakoura accuse Prisca Koho Nlend de trafic d’influence. «On veut faire croire que la Première dame est intéressée alors qu’en réalité il n’en n’est rien», a argué l’avocat. Selon lui, la saisine introduite au Conseil d’Etat par Habiba Issa pour le report de l’élection était une manœuvre «pour régulariser ce que venait de faire le ministre des Affaires sociales et également pour que sa candidature soit validée».

L’affaire toujours au Conseil d’Etat

Véronique Tsakoura et ses soutiens le 18 juin. © Gabonreview

Certain de ce qu’Habiba Issa veut «se servir de la justice pour arriver à ses sombres fins», Aimery Bhongo Mavoungou a signalé que le dossier présenté par elle présente des faux. «Même son acte de naissance est sujet à caution» a-t-il dit, affirmant qu’elle présente une carte de membre non signée du président, des reçus de paiement d’une cotisation de 10 000 francs CFA alors que la cotisation de membre actif est de 5 000 francs CFA. «Si elle a cotisé 10 000 F c’est un geste de bienfaisance» a conclu l’avocat, remettant en cause le statu de membre actif d’Habiba Issa. «Nous avons très bon espoir que le Conseil d’Etat ne sera pas dupe parce que dans cette affaire il y a de la manipulation, du trafic d’influence», a-t-il poursuivi.

Le déroulé de cette affaire, a-t-il précisé, faisant allusion à l’audience du 18 juin au Conseil d’Etat, montre que la candidature de Mme Habiba Issa a été suscitée. «Et parce qu’ils se sont rendus compte qu’en réalité elle n’obéit pas aux conditions requises, elle s’est mise à fabriquer des documents pour tenter d’induire en erreur cette dame, Mme le président par intérim, le Comité d’organisation et la justice gabonaise», a soutenu l’avocat. Au Conseil d’Etat, il a plaidé le référé introduit par Habiba Issa pour obtenir le report de l’élection qui était prévue se tenir le 12 juin écoulé. Au cours de cette audience, il a dit avoir relevé «la forfaiture que constitue cette acte de candidature parce que Mme Issa n’obéit à aucun des critères pour être présidente de la CRG».

 
GR
 

2 Commentaires

  1. diogene dit :

    Qui veut manger l’argent de la croix rouge ?

  2. Giap EFFAYONG dit :

    Cette femme,comme bien d’autres est une profito-situationiste.Quelle aille s’occuper de la croix rouge dans son pays d’origine.On en a mare de ces étrangers qui veulent prendre la place des gabonais,charbonnier est maître chez soi.

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