En dehors de Marie-Madeleine Mborantsuo qui vient de boucler ses 31 ans à la présidence de la Cour Constitutionnelle, Lin Mombo Schummer détient aujourd’hui le record de présence à la tête d’une structure publique.

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Octobre 2009 – octobre 2022. Treize années se sont écoulées depuis la nomination de Lin Mombo Schummer, de son nom usuel Lin Mombo, inspecteur principal des postes et télécommunications, aux fonctions de président du Conseil de régulation de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP).

Prévenir et sanctionner les pratiques anticoncurrentielles

Cette organisation est l’«autorité administrative indépendante» chargée de réguler les communications électroniques et les postes au Gabon. Elle a des missions d’investigation, d’ordre juridique, technique et économique. L’arcep veille notamment au respect, par les opérateurs, des dispositions contenues dans les licences, autorisations, agréments et cahiers de charges, et afin de sanctionner ou faire sanctionner les contrevenants. Elle recueille toutes les informations utiles relatives aux activités des opérateurs aux fins de régulation.

Avec l’inspecteur principal des postes à la tête de cet organisme, tout avait pourtant bien commencé. Lin Mombo a obtenu des succès. Il est en effet l’un des principaux acteurs de la mutation sur la numérotation téléphonique de six à huit chiffres. Puis, il y a bientôt trois ans, celle de huit à neuf chiffres. On met également à son crédit la dotation d’un siège fonctionnel pour la structure dont elle est propriétaire aux Hauts de Gué-Gué, dans la zone dite Kalikak. Lin Mombo est indéniablement l’un des meilleurs experts dans le domaine des technologies de l’information et de la communication et un fin connaisseur du secteur postal et téléphonique. Il n’est pas encore parvenu, cependant, à convaincre les opérateurs de téléphonie mobile de poursuivre la couverture du territoire en téléphone. Il y a, de ce fait, encore trop de zones noires (non connectées) dans le pays.

Pas d’écoute, pas de dialogue social

Si dans la vitrine, les observateurs notent des avancées, il est à souligner que le successeur de Marius Founguès n’a pas réussi dans la gestion des ressources humaines. Si ceci n’est pas négligeable et peut être considéré comme une faute dans le management, le phénomène n’est pas propre à l’Arcep. Mais, ici, ceux qui osent y dénoncer certaines pratiques sont montrés du doigt, «comme s’ils gâchaient la fête».

Lin Mombo, le regard devenu subitement lointain, vague sourire sur les lèvres, qui tient d’une grimace figée, a changé son rapport avec le personnel : demandes d’explication récurrentes, arrogance à peine voilée et mépris à l’endroit des agents, rapports difficiles avec certains proches collaborateurs…  En dépit de leur demande maintes fois exprimée, les personnels n’ont pas obtenu le droit de créer un syndicat ; ce qui fait que le dialogue social n’existe pas véritablement. Les agents licenciés il y a une dizaine d’années ont dû batailler pour obtenir des indemnités décentes.

La longévité, source d’arrogance ?

«Le fait d’être resté trop longtemps à son poste l’a rendu inaccessible pour certains agents», note un membre du personnel d’exécution. Lors d’une réunion en juin dernier, il s’est montré particulièrement «sévère» avec un des responsables de la maison. Et il y aurait bien d’autres cas similaires. «Le jour où il partira, ceux qui le regretteront ne seront pas nombreux», ajoute l’agent sus cité. Pour celui-ci «s’il existe aujourd’hui un équilibre dans les rapports entre le président du conseil de régulation et les agents d’exécution, cet équilibre est fragile». Dans les fait, si l’image de l’Arcep est plutôt positive de l’extérieur, il n’en est pas de même à l’intérieur.

En dehors de la présidente de la Cour constitutionnelle qui, nommée en octobre 1991, vient de boucler trente et un ans à la tête de la haute juridiction, Lin Mombo détient le record de longévité à la tête d’une structure publique au Gabon. Qu’est-ce qui peut expliquer une telle longévité, alors qu’elle n’est pas, en tous points, irréprochable ?  Une longévité en tout cas pas très appréciée par les personnels.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Patrick NDOUGOU dit :

    Où est donc passée la circulation des élites promise par Ali Bongo en 2009 ?

  2. Jean-Marcel Boulingui dit :

    Vous avez oublié de mentionner qu’il est aussi PCA de l’INPTIC depuis 6 ans.
    Sacré cumulard !

  3. Patrick NDOUGOU dit :

    Pour sa part, Fabrice Andjoua Bongo est DG du Budget depuis 6 ans ! Un autre record.

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