En réhabilitant la circulation interprovinciale, le gouvernement a conditionné chaque déplacement par la présentation d’un test de négativité au Covid-19. Entre manque de réactifs dans l’hinterland et difficulté de se soumettre à un test à Libreville, plusieurs personnes ayant forcé le chemin se sont retrouvées bloquées. Un état de fait qui n’émeut pas le Copil qui s’étonne de la ruée vers les centres de dépistage de masse.

Quelques véhicules bloqués le 6 juillet © D.R.

 

Au Gabon, l’épicentre de l’épidémie de Coronavirus est Libreville et le virus circule toujours de manière active malgré la tendance baissière du taux de contamination. En réhabilitant la circulation interprovinciale, le gouvernement a conditionné chaque passage par la présentation d’un test de négativité au Covid-19. Depuis l’autorisation de ces déplacements, un engouement en termes de trafic a été observé notamment sur la nationale 1 (RN1) avec un hic : plusieurs personnes sinon la plupart, ne disposent pas du précieux laissez-passer.

Entre manque de réactifs dans l’hinterland et difficulté d’obtenir un test à Libreville, elles ont pour ainsi dire été bloquées à des postes de contrôle. Pour le Comité en charge de la riposte (Copil), «le fait d’avoir ouvert les déplacements ne signifie pas que le Copil n’insiste plus sur les déplacements non essentiels». «Pour l’instant, l’heure n’est pas à aller passer les vacances au village parce que l’épidémie du Covid-19 circule encore de manière active dans notre pays et il faudrait protéger les autres en adoptant des comportements responsables», a déclaré le porte-parole du Copil.

Le Copil s’étonne de l’engouement

Si plusieurs véhicules ont été bloqués sur la RN1 le 6 juillet faute desdits tests, Guy-Patrick Obiang estime que «le rôle du gouvernement c’est de protéger la population. Les embouteillages ne gênent pas». «S’il faut des files d’attente pour protéger la population de l’arrière-pays, il faut le faire» a-t-il insisté, soulignant que les populations ont été peu informées sur les mesures prises en matière de déplacements. A ce sujet, a-t-il indiqué, le ministre des Transports et le Copil organiseront ce 8 juillet un point presse sur ces mesures relatives au déplacement des populations aussi bien à l’étranger qu’à l’intérieur du pays.

«Lorsqu’il y a eu le lancement du dépistage massif il n’y a pas eu cet engouement. Et lorsqu’il s’agit de lever un certain nombre de mesures, il y a un fort engouement et tout d’un coup le test devient une nécessité parce que les gens veulent aller à l’intérieur du pays», s’est étonné Guy-Patrick Obiang. «Mais nous restons dans la même logique. Libreville est l’épicentre et nous voulons limiter l’importation massive à l’intérieur du pays parce que les autres provinces sont encore des clusters où le virus peut encore être maîtrisé. Nous sommes tous satisfait de la courbe baissière de l’épidémie mais l’épidémie est encore là», a-t-il soutenu.

Cependant, a-t-il expliqué, le manque de réactifs dans l’hinterland est dû à un problème de transport. «Le Copil est également victime de certaines mesures restrictives. L’acheminement d’un certain nombre de produits ne peut se faire lorsqu’il n’y a pas de trafic. Mais ce problème est en train d’être résolu», a-t-il dit.  Pour ce qui est des tests au niveau de Libreville, a-t-il fait savoir, à partir de ce 7 juillet, ceux qui veulent effectuer des déplacements à l’intérieur ou à l’extérieur du pays pourront se rendre au laboratoire Pr Gahouma où un espace sera aménagé pour les tester afin que le délai de 48h soit tenu.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Justin Manfred Kangué dit :

    Bonjour merci Mr le précédent.Il

  2. Medang Mve keurtys dit :

    C’est bien beau de dire au gens d’avoir un teste de négativité au covid19, mais ce fameux teste ne se fait qu’à Libreville est-ce contraindre tous ceux qui veulent se déplacer a se rendre en capital qui est considéré comme le poumons de la maladie ?

  3. beka dit :

    Ça, à mon humble avis, c’est des histoires. Est-ce que le gouvernement et son Copil ignorent que chaque année, en pareille période, les Gabonais de l’hinterland se ruent sur les pistes qui mènent à leurs terroirs ? Alors, où sont les soixante centres de soins pour la prise en charge des malades du Coronavirus qu’ils ont annoncés il y a peu ? Qu’est-ce qui fait si peur ?
    La réponse à cette question, à mon avis, serait ailleurs. Le gouvernement sait que les populations de l’hinterland sont plus ou moins mal informées de l’actualité gabonaise, contrairement aux résidents de Libreville, qui disposent d’un impressionnant dispositif de communication, même sommairement sommaire. Lorsque ces Librevillois parviennent dans leurs terroirs, ils risquent fort de divulguer le secret de polichinelle sur la dépénalisation de l’homosexualité au Gabon, une loi votée par les parlementaires PDG au pouvoir. Alors, le gouvernement craint que cette information, sur laquelle dont ni les députés ni les sénateurs useront de tous les artifices pour n’en souffler aucun mot, ne les mettent dans une posture embarrassante dans leurs fiefs respectifs. D’où ces complications à n’en plus finir à l’endroit des voyageurs, pour freiner ou décourager le déplacement des Librevillois vers l’hinterland. Ça durera jusqu’à quand ?

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