Les parties prenantes du championnat national de football de première et de deuxième division (D1 et D2) étaient réunis, le 16 mars, autour du ministre de la Jeunesse et des Sports, Franck Nguema. Il était question de la restitution du Rapport d’audit de la dette sociale du football professionnel, pour les années sportives 2016-2017, 2017-2018, 2019-2020. L’audit mené par le cabinet international Ernst & Young a répertorié des anomalies, des écarts entre les chiffres présentés.

Le chef du département de la Jeunesse et des Sports, Franck Nguema, présentant le rapport d’audit de la dette sociale du championnat D1 et D2. © D.R.

 

Alors qu’on parle de plus de 40 milliards de francs CFA octroyés, sur les dix dernières années, par l’Etat pour la subvention du championnat national de football, les joueurs professionnels continuent de réclamer le paiement de la dette due par les clubs. Au terme d’un audit de la fameuse dette sociale du championnat de D1 et D2, lancé par le cabinet international Ernst & Young à la demande du ministère de la Jeunesse et des Sports, le Rapport a été restitué le 16 mars dernier.

L’expert d’Ernst & Young (de dos au premier plan) et les responsables des clubs assistant à la réunion. © D.R.

Il reste que plusieurs dirigeants de clubs et l’organisateur de la compétition – la Ligue nationale de football professionnelle du Gabon (Linafp) – peinent à restituer les documents exigés afin d’aboutir aux résultats escomptés. «Nous n’avons pas été en mesure de collecter les éléments probants suffisants et appropriés pour fonder notre conclusion», a fait savoir Christophe Herbaut, le représentant d’Ernst & Young.

Au terme des enquêtes, le rapport final a été remis au ministre des Sports, Franck Nguéma, en présence de toutes les parties prenantes. A la présentation du document, se dégagent de nombreuses anomalies dans les chiffres présentés par les footballeurs, les clubs, les entraîneurs, les arbitres, et la Linafp.

S’appuyant sur les documents reçus par le cabinet d’audit, les dettes déclarées par les joueurs s’élèvent à plus de 1,8 milliard de francs CFA. Des sommes non-reconnues par les clubs. «Nous ne pouvons tirer aucune conclusion au terme de cette première phase de l’opération, tant que les parties concernées campent sur leurs positions … Nous attendons d’eux des justificatifs, contrats de travail, pièces de caisses, bulletins de salaires ou fiches d’émargement afin d’établir un rapport final», explique l’expert-comptable.

Sur près de 600 dossiers examinés, explique le cabinet d’expertise Ernst & Young, seuls 7 joueurs ont fourni leurs contrats. Ce qui s’explique par le refus de l’Association des clubs professionnels et la Linafp de collaborer avec le cabinet. Au final, d’énormes écarts se révèlent entre la dette sociale réclamée et les chiffres vérifiés. Un résultat au goût amer, 18 mois après le lancement de cette opération visant à faire la lumière sur la situation.

Les parties se retrouveront dans 30 jours afin de régler définitivement «ce litige qui n’a que trop duré et pour lequel des solutions devront être trouvées pour soulager les jeunes gabonais ayant choisi de faire du football leur métier», a déclaré Franck Nguema.

 
GR
 

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