A l’occasion de la Journée de l’enfant africain célébrée, le 16 juin, sous le thème «accès à un système de justice adapté aux enfants en Afrique», le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Erlyne Antonela Ndembet-Damas, a appelé à conjuguer les efforts pour une action coordonnée de la protection des droits de l’enfant.

Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Erlyne Antonela Ndembet-Damas, a appelle à conjuguer les efforts pour une action coordonnée de la protection des droits de l’enfant au Gabon. © D.R

 

Le ministre de la Justice, Erlyne Antonela Ndembet-Damas, s’est exprimé, le 16 juin, à travers une allocution radiotélévisée, prononcée par le Secrétaire général de ce département, François Mangari, dans le cadre de la journée de l’enfant africain. En droite ligne du thème choisi cette année par l’Union africaine (UA), le gouvernement a choisi d’inscrire l’ensemble des manifestations sous le thème : «la prépondérance des droits de l’enfant, même en période de confinement».

Le membre du gouvernement est revenu sur divers mécanismes, actions fortes et instruments mis en œuvre par les pouvoirs publics en vue d’épargner les enfants des conséquences des maux qui minent nos sociétés. Ce fut l’occasion de souligner qu’il a toujours été accordé à l’enfant un régime spécial de protection, même lorsque celui-ci se trouve en conflit avec la loi.

Le Garde des Sceaux a assuré que ces actions menées par l’Etat sont rendues plus efficaces grâce au concours des partenaires dont l’Unicef, à travers «un appui continu et précieux». «L’engagement spécial et incessant» de la Première dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba, en faveur des personnes vulnérables et particulièrement des enfants, tout comme le travail de tous les acteurs publics et privés du système national de protection de l’enfance, qui n’ont cessé de se mobiliser, en travaillant dans des conditions parfois difficiles, a également été souligné.

Malgré ces efforts, il reste que la situation des droits de l’enfant au Gabon n’est pas aussi reluisante. «Cela s’explique par le fait que de nombreux parents n’assument pas toujours leurs responsabilités dans ce domaine». «C’est donc ici le lieu de rappeler à tous que, plus que l’Etat, chaque parent est tenu de plusieurs devoirs envers son enfant. C’est d’abord à chacun de nous de le protéger dans sa sécurité, dans sa santé et sa moralité ; d’assurer son éducation et de permettre son développement dans le respect dû à sa personne», a précisé le ministre de la Justice.

Concernant le cas précis des enfants abandonnés ou encore des enfants mineurs laissés souvent seuls au bord des routes, exposés à tous les dangers de la société, «le gouvernement travaillera à renforcer le régime de responsabilité des parents dont les enfants, parce que laissés sans surveillance, ont été victimes d’actes portant atteinte à leur intégrité physique et à leur vie».

Dans ce contexte, le gouvernement appelle donc à conjuguer les efforts pour faire du respect des droits de l’enfant une réalité visible au Gabon.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. natty dread dit :

    à mourir de rire!

  2. bill ngana dit :

    Je vois que le gouvernement gabonais veut nous habituer à accepter le minimum. Je me serais plutôt attendu que le SG du ministère de la Justice vienne égrener devant nous, comme pour clore un chapitre et en ouvrir un autre à l’occasion de cette année de l’Enfant africain mais gabonais d’abord, toutes les mesures prises au Gabon en faveur des enfants depuis l’indépendance en 1960 à ce jour. J’eus certainement constaté, comme peut-être d’autres compatriotes, qu’il y a dans ces mesures, un bon nombre de manquements à l’égard des enfants gabonais. L’Etat en serait majoritairement coupable, les parents aussi. Tenez ! L’an dernier, la note d’une association circulait à Libreville, faisant état de près de dix à quinze mille gosses qui n’avaient pas d’actes de naissance. C’est simplement scandaleux, aberrant, d’autant qu’il s’agit de la population d’une ville gabonaise d’une certaine importance démographique ! Un acte de naissance permet à un individu de justifier de sa nationalité donc, de sa capacité à réclamer sa citoyenneté. Si autant d’enfants sont dans cette situation seulement à Libreville, combien y en aurait-il dans tout le Gabon ? Avant de voir la maltraitance physique de ces jeunes, c’est déjà cet oubli à leur faire établir leur pièce d’identité originale qui constitue, pour ma part, l’une des violences dont l’Etat et certains parents se rendent coupables et dont le Ministre de la Justice doit chercher à mettre fin. Cela procède d’une refonte de l’état-civil au Gabon (un dossier qui concerne aussi le ministère de l’Intérieur), où il est aberrant que l’Etat n’accorde à peine que trois jours aux géniteurs pour déclarer leur enfant, sans tenir compte de faits majeurs tels que l’absence du père lors de la naissance et/ou, manque de pot, la mère est retenue à l’hôpital après avoir un accouchement par césarienne ou autre. Déclarer une naissance dans les délais prescrits par la loi gabonaise, dans ces conditions, s’avère une tâche herculéenne que beaucoup de parents n’arrivent pas à accomplir. Résultat : des tas et des tas de citoyens incapables de justifier de leur nationalité, incapables malgré eux, d’approfondir leurs études et capables seulement de demeurer apatrides dans leurs propre pays, un pays aux entrées poreuses comme une éponge, où tous les individus sans pièce d’identité sont des étrangers, des gens dont on se méfie sans d’abord comprendre les raisons qui les ont amenés à se retrouver ainsi. C’était un exemple et il y en plein d’autres, par milliers. Trois jours pour déclarer une naissance au Gabon, mais deux ans pour retirer la déclaration afférente à la mairie : voilà les réalités à la gabonaise dans les centres d’état civil de notre pays. Il est impossible de s’en vanter ou de s’en féliciter durant jour où l’on célèbre la Journée des enfants africains, donc gabonais. Ce sont de tels écueils que le législateur doit répertorier, afin que les ministères concernés puissent apporter les correctifs indispensables à l’amélioration des procédures d’établissement des actes de naissance au Gabon. A ce moment-là, il ne restera plus que ces autres violences à dénoncer : au moins des Gabonais seraient redevenus réellement des citoyens dans leur propre pays.

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