À travers un communiqué, le 10 mai, le Syndicat national des professionnels des eaux et forêts (Synapef) a annoncé avoir introduit auprès des services compétents une plainte contre Ghislain Moussavou, le directeur général des Forêts. L’homme qui avait été placé sous mandat de dépôt en mai 2022 est accusé de complicité d’exploitation illégale, complicité de détournements de fonds publics, faux et concussion, usurpation de titre et tentative d’intimidations. Dans sa démarche, l’organisation syndicale requiert du chef du gouvernement la suspension des fonctions de l’intéressé.

Au ministère des Eaux et forêts, le DG des Forêts est dans le viseur du Synapef. © Gabonreview

 

Placé sous mandat de dépôt en mai 2022, puisque soupçonné de malversations financières, escroquerie et non-respect de transfert des permis forestiers, Ghislain Moussavou, le directeur général des Forêts serait à nouveau au centre d’un scandale. Le 10 mai, le Syndicat national des professionnels des eaux et forêts (Synapef) a dit avoir porté plainte contre lui. Contre lui, cinq chefs d’accusation, dont la complicité d’exploitation illégale. 42 sociétés à capitaux étrangers auraient dans ce cadre, bénéficié d’attributions, de cessions et de transferts de 198 permis forestiers associés (PFA) pour une superficie de plus de 3 millions d’hectares, en violation du Code forestier et de l’ordonnance réservant le droit exclusif aux nationaux.

Une société à capitaux mixtes aurait tout aussi bénéficié de 2 PFA au-delà de la limite de 50 000 hectares ; 4 d’autorisations d’exploitation hors délai d’Assiettes annuelles de coupe (AAC) et 18 autres exerceraient sans statut juridico-administratif conforme, toutes en violation du Code forestier. Il également accusé de complicité de détournements de fonds publics, en rapport à la concession à trois opérateurs, d’amendes transactionnelles en nature à hauteur de 450 millions de francs CFA et au non-versement de 500 millions de francs CFA dans les caisses du Trésor public, en violation du Code forestier et du décret d’application déterminant les modalités de constatation et de répression de certaines infractions en matière d’eaux et forêts

La suspension des fonctions requise

Selon le président du Synapef, Didier Atome Bibang, Ghislain Moussavou est tout aussi coupable de faux et concussion. Il aurait traité de façon discriminatoire, 2 opérateurs légalement constitués en octroyant des lots de bois abandonnés à un autre opérateur illégal et véreux, en violation du Statut général de la Fonction publique. Le Synapef pointe l’usurpation de titre, en rapport à «l’usage illégal et outrancier de la qualité d’officier de police judiciaire spécialisé des eaux et forêts», en violation du Statut général de la Fonction publique et du décret fixant les Statuts particuliers des fonctionnaires du Secteur Production.

Ghislain Moussavou est tout aussi accusé de tentative d’intimidations. À l’origine, une citation directe adressée au secrétaire général adjoint du Synapef le 30 mars 2023. Le Synapef parle d’une citation «dans des conditions irrégulières, pour des faits présumés diffamatoires, pourtant adossés à la signature frauduleuse par le directeur général des Forêts du transfert de permis forestiers entre deux opérateurs asiatiques par acte n° 000720 du 21 septembre 2021». Le Synapef qui crie à la «la spoliation massive du patrimoine forestier national, au détriment du peuple et de l’État gabonais», demande par ailleurs au Premier ministre, de suspendre Ghislain Moussavou de sa fonction de directeur général des Forêts, «afin que ce dernier réponde librement de ses actes auprès des services compétents, avec la garantie des droits rattachés à tout justiciable».

 
GR
 

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