Développé par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), le système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) permettra à l’Afrique d’économiser plus de 5 milliards de dollars par an en coûts de transaction de paiement, tout en accélérant des transactions sur le continent.

Le Papss est une plateforme panafricaine qui permettra aux entreprises et aux gouvernements de commercer entre eux de manière instantanée, transparente, et en monnaies locales entre les différents marchés africains. © D.R.

 

Lancé le 14 janvier dernier à Accra au Ghana, le système panafricain de paiement et de règlement (Pan-African Payment and Settlement System, Papss), est un instrument qui permet les paiements et règlements en devises africaines locales. Il vient ainsi concrétiser la logique de marché financier dans laquelle la Zlecaf compte s’inscrire. Ce système développé par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), l’Union africaine et les banques centrales, en collaboration avec le secrétariat général de la Zlecaf, devrait stimuler le commerce intra-africain en transformant et en facilitant le paiement, la compensation et le règlement pour le commerce transfrontalier à travers l’Afrique.

À terme, le continent pourrait économiser plus de 5 milliards de dollars en coûts de transaction de paiement chaque année. Le but est d’abroger les coûts élevés des transactions commerciales transfrontalières et les délais trop longs. En effet, aujourd’hui, les paiements transfrontaliers sur le continent nécessitent l’intervention d’une troisième devise, en général le dollar américain ou l’euro, ce qui entraîne les coûts élevés que souhaite éviter la Zlecaf. Le Papss est une plateforme panafricaine qui doit permettre aux entreprises et aux gouvernements de commercer entre eux de manière instantanée, transparente, et en monnaies locales entre les différents marchés africains.

Un système piloté avec succès dans six pays

Pour le président Nana Akufo-Addo, la mise en place du Papss est une avancée majeure dans la libération du continent de la dépendance excessive vis-à-vis des acteurs externes et permettra une accélération tant attendue du commerce et des investissements intra-continentaux. «Ce lancement est le résultat de plusieurs mois de travail acharné, de détermination et d’engagement envers la réalisation des objectifs fixés pour la croissance du continent dans le commerce. Toutes les banques centrales d’Afrique doivent maintenant s’unir et assurer un transfert de fonds transparent, en déployant cette solution africaine la plus pratique et la plus importante à un problème africain », a ajouté le président Nana Akufo-Addo.

Ce système de paiement qui a été piloté avec succès dans six pays de la zone monétaire ouest-africaine, à savoir le Ghana, le Nigeria, la Gambie, le Liberia, la Guinée et la Sierra Leone, offre de multiples avantages aux paiements commerciaux intra-africains. Notamment, réduire le coût, la durée et la variabilité temporelle des paiements transfrontaliers à travers l’Afrique ; diminuer les besoins de liquidités des banques commerciales pour les paiements transfrontaliers ; et renforcer la surveillance des systèmes de paiement transfrontaliers par les banques centrales.

Le Papss est également prêt à assurer l’harmonisation à travers le continent grâce à son cadre juridique, réglementaire et opérationnel complet comprenant des règles, des formats et des modalités de gouvernance normalisées, des procédures harmonisées de connaissance du client et de lutte contre le blanchiment d’argent, la confirmation de paiement et la finalité du règlement. «C’est la réalisation la plus pratique et la plus importante dans l’intégration du système de paiement sur le continent depuis l’indépendance de la domination coloniale. Nous n’avons jamais été aussi près, en tant que continent, de la vision de l’émission d’une monnaie commune», a commenté le vice-président ghanéen Mahamudu Bawumia lors du lancement.

 
GR
 

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