Au ministère de l’Éducation nationale, le paiement de la Prime d’incitation à la performance selon des règles internes est à l’origine d’une crise de confiance.

Simplice Mouango Bounguendza et Bruno Salet, à gauche. © Gabonreview
Simplice Mouango Bounguendza et Bruno Salet, à gauche. © Gabonreview

 

Débuté le 17 juillet 2014 au ministère de l’Éducation nationale, le paiement de la Prime d’incitation à la performance (PIP) aux 4478 agents concernés, est loin de satisfaire l’ensemble des bénéficiaires. Nombreux d’entre eux goûtent très peu à la méthode retenue, estimant qu’elle favorise les détournements.

Les agents de l’Éducation nationale devant la salle de rétribution de la PIP. ©Gabonreview
Les agents de l’Éducation nationale devant la salle de rétribution de la PIP. ©Gabonreview

Ainsi, les agents du ministère de l’Éducation nationale, toutes catégories confondues, disent ne rien comprendre aux méthodes de calcul des montants, qui différent de celles en vigueur aux ministères de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ou de la Culture. Convaincus qu’il y a comme un «flou artistique» entretenu par la hiérarchie, ils dénoncent, entre autres, l’absence de bordereaux de paiement provenant du Trésor public, l’inégalité des montants et l’établissement d’un reçu de perception jugée illégal… «Chacun (doit être traité) avec équité à diplôme égal, salaire égal. (Nous espérons) que cette mesure sera respectée. (…) Il est inadmissible que des agents de même catégorie ne perçoivent pas les mêmes montants», s’est emporté un bénéficiaire sous le couvert d’anonymat.

Pour les responsables en charge de la distribution de cette prime, le mouvement d’humeur trouve sa source dans la méthode de redistribution et l’absence de certains agents sur les listes additives. «Il y a des agents qui se plaignent du fait de n’avoir pas été listés parmi les bénéficiaires de la PIP. Toutes ces listes ont été amendées, les noms des agents absents de leurs services depuis plusieurs semaines ou plusieurs mois ont été effacés, les omissions éventuelles ont été rajoutées et c’est sur la base de cette liste que nous avons constitué toutes les listes des bénéficiaires», s’est justifié le directeur général des ressources humaines, soulignant :  «Il y a des agents que je n’ai jamais vus (…), mais depuis qu’on parle de PIP on voit des gens arriver. Malheureusement au moment où ils réapparaissent les listes sont déjà constituées». «Il s’agit d’une prime qui est liée à la performance, il est hors de question que nous continuons à encourager les agents fantômes pendant que d’autres travaillent. Nous avons reçu des instructions fermes du ministre de veiller à ce que ne puissent en bénéficier que des agents effectivement présents à leurs postes vu que les autres éléments de mesure de performance n’ont pas encore été mis en place», a martelé Bruno Salet.

S’agissant de la méthode retenue pour la répartition des montants selon les catégories et services, le directeur général du patrimoine et des équipements, Simplice Mouango Bounguendza, indique : «Nous avons travaillé sur la base d’une enveloppe de 780,390 millions de francs CFA pour un effectif de 1738 agents au départ, et par la suite nous avons transmis un état additif de 555 noms. Ce qui portait à 2293 noms que le budget a reconnu, et c’est sur le barème initial de 1738 noms que nous avons commencé a affecté des montants à chaque catégorie d’agents et chaque fonction», ajoutant : «Là où le plafond a été crevé c’est avec des effectifs venus de l’intérieur au nombre de 1835 agents en plus des 2293, soit 4478 au total. Ne pouvant pas laisser ces agents de l’intérieur sur le carreau, nous étions bien obligés de les prendre en compte ce qui fait que les montants initiaux prévus par catégorie ont été obligés d’être revus à la baisse pour contenter tout le monde. Et c’est ce qui a occasionné tout ce mouvement».

Ainsi la nouvelle grille construite par les techniciens de l’Education nationale pour contenter tous les 4478 agents qui n’ont pas tous été pris en compte par le budget dans ses calculs et allocations évalués à 780 millions de francs CFA, fera en sorte que la catégorie A1 reçoive 115 000 au lieu des 200 000 F annoncés, la catégorie A2 passe de 150 000 à 100 000 F, la B1 de 105 000 à 95 000 F, la B2 a été ramenée à 60 000 F et les C à 50 000 alors que la main d’œuvre permanente émarge à 45 000 F sur présentation d’une attestation de présence au poste. «Il s’agit d’une prime à la performance. La satisfaction se fait au regard de ce que les attestations de présence au poste signés par tous les responsables et présentés. On paye ceux qui sont présents et qui travaillent et non ceux qui apparaissent parce qu’il y a l’argent», a conclu Simplice Mouango Bounguendza.

 

 
GR
 

7 Commentaires

  1. le patriote dit :

    Un vrai flou total..Donc si je comprend bien,aux dires de Simplice Mouango,le payement s’est effectué,non pas en fonction des états des agents bénéficiaires de ce ministère,mais plutôt sur la base d’un montant forfaitaire déterminé par le ministère du budget..c’est quand même terrible!!!

  2. moi même dit :

    n’importe quoi!!!

  3. Le citoyen libre dit :

    Une fois de plus on met la charrue avant les bœufs et pourtant la méthode était de faire
    1)Le recensement de tous les agents
    2)Valider le recensement
    3)Communiquer le recensement pour une meilleure transparence
    4)Mise en en place du mode calcul de la prime et validation
    5)Evaluation du budget et communication pour transparence
    6)Calcul du montant de chaque agent et communication
    7)Paiement des agents

  4. PIP dit :

    L’ajout des agents de l’interieur a augmenté les effectifs et obligé a revoir à la baisse les montants initiaux….MDR les gens ont obligés de subir votre incompétence ? Est ce aue les 85.000 retirés aux catégories A1 seront par exple remboursés lors du prochain paiement…? La triste réalité est que le detournement des fonds public est devenu une activité incontournable. La paresse et le vol sont devenus les determinants principaux de l’homme gabonais. Au lieu de se soucier d’etre productif pour le pays, la principale activité nationale est de créer des dépenses à l’état pour s’en mettre plein les poches. La PIP n’a pas encore de faire parler d’elle. Quand on traite les gens avec injustice les effets rebonds ne tardent pas à arriver. C’est la meilleure façon que les autorités ont trouvé pour retourner les gabonais de mm et de différentes catégorie les uns contre les autres…ils se sont tiré une balle dans leur propres pieds mais la douleur est l’une de celles qui ne se font sentir que progressivement…

  5. PHO dit :

    Vraiment n’importe quoi et c’est triste! comment peut-on donner des explications aussi tordues?

  6. Achille dit :

    Depuis que nous vous sollicitons ,le CENAREST est en grève depuis l’annonce de l’obtention de la PIP ,jusqu’à nos jours pas de mouvement de la part de nos dirigeants voir MAKAYA de l’UNION de jeudi à vendredi je pense aussi à TVS puis TV+ qui ont diffusés l’info alors exprimez-vous que tous les GABONAIS sachent que les techniciens ,les agents administratifs et autres ne perçoivent aucune PRIME comme certains le pensent ,large diffusion . Le Président du collectif

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