N’ayant pas encore décliné sa candidature pour la prochaine élection présidentielle, le Pr Albert Ondo Ossa a fait le tour, ce mardi 28 février, de la question des élections successive que le Gabon organisera dans quelques mois. Pour l’Enseignant des universités et homme politique, trois prescriptions sont essentielles : éviter de boycotter les élections ; ne pas céder aux appels à la candidature unique ; accepter que l’élection présidentielle de 2016 soit derrière et se concentrer sur la prochaine présidentielle et sur la nécessité d’une alternance sans heurts au sommet de l’Etat.

Albert Ondo Ossa, le mardi 28 février 2023, à Libreville. © Gabonreview

 

Si d’aucuns pensent encore que les élections présidentielle, législatives et locales n’auront pas lieu au Gabon cette année, pour le Pr Albert Onod Ossa, ces rendez-vous auront bel et bien lieu « dans les délais constitutionnels prescrits, quoi ne nous faisons ». C’est pourquoi, lors d’une conférence de presse ce mardi 28 février à Libreville, l’homme politique et Enseignant des universités a conseillé aux hommes politiques, notamment de l’opposition, d’éviter de « nous laisser prendre au piège ».

Le PDG ne pourra pas tenir face à la détermination et à la vigilance du peuple

Vue de l’assistance à la conférence de presse, le 28 février 2023, à Libreville. © Gabonreview

Conscient de ce que ces élections ne se feront pas dans la transparence idéale, car « le PDG ne se laissera pas conter » et, dans sa démarche à se maintenir, le pouvoir peut compter « sur la décision irrévocable de la Cour Constitutionnelle qui, comme à son habitude, se prononcera systématiquement en sa faveur et le tour serait joué ».  « Laissons-le se complaire au mirage de l’illusion. Car, pour ma part, si nous usons judicieusement de la marge de manœuvre qui est la nôtre, nous gagnerons largement, comme par le passé, l’élection présidentielle de 2023 et accéderons inéluctablement au pouvoir ».

Pour les élections à venir, a-t-il souligné, le PDG ne pourra pas tenir face à la détermination et à la vigilance du peuple, « surtout si ce dernier se coalise judicieusement avec les confessions religieuses, la société civile et la communauté internationale ».

Conscient que l’alternance sans heurts est à portée de main, il suffit, selon Ondo Ossa, d’une détermination pour obtenir ce résultat. Et de citer quelques exemples : « le pouvoir n’a jamais gagné une élection démocratique au Gabon ; la contestation du pouvoir est à son paroxysme, « c’est le rejet total, même la province du Haut-Ogooué qu’on pensait être son fief est en ébullition » ; la communauté internationale, selon Professeur des universités, n’est plus « prête à accepter une nouvelle mascarade électorale et une nouvelle imposture dans notre pays, car, ses intérêts sont également menacés, en cas de maintien du pouvoir actuel ».

« Pour être clair, a-t-il indiqué, « aucune chancellerie n’est aujourd’hui disposée à avaliser un nouveau coup d’Etat électoral au Gabon ».  Ce travail, a souligné Ondo Ossa, « nous le devons à la diaspora gabonaise, d’une part et au travail souterrain de nombreux leaders de la société civile et de l’opposition d’autre part ».

«Tous ceux qui prônent le boycott sont suspects» et la candidature unique est «un piège de plus contre l’alternance»

© Gabonreview

Et d’inviter l’opposition à ne pas laisser le pouvoir profiter de sa « naïveté », de son « découragement » et du « désistement » de nombreux compatriotes « qui cèdent, par manque de discernement, au discours défaitistes savamment entretenu par le pouvoir ».

Ondo Ossa souligne trois prescriptions essentielles de son point de vue : Refuser toute idée de boycotter les élections ; ne pas céder aux appels à la candidature unique ; accepter que l’élection présidentielle de 2016 soit derrière ; se concentrer sur la prochaine présidentielle et sur la nécessité d’une alternance sans heurts au sommet de l’État.

Pour l’opposant, le boycott sert le pouvoir « et tous ceux qui prônent cela sont suspects ». De même, estime Albert Ondo Ossa, la candidature unique n’est non plus la panacée, « nous sommes passés par là en 2016 et le résultat nous le connaissons tous, aussi bien de la manière dont cela s’est concocté, une véritable mascarade à la PDG. Sans révéler les véritables dessous d’une telle proposition, je me limiterai à dire qu’il s’agit d’un piège de plus contre l’alternance, a estimé.

Pour la libération du pays de « l’emprise actuelle », l’opposant a lancé une souscription nationale, où tous les partisans du changement sont appelés à contribuer. S’il n’est pas lui-même candidat, cette contribution nationale sera remise au candidat derrière qui les gabonais s’aligneront majoritaire pour faire tomber « le système Bongo-PDG ».

 
GR
 

7 Commentaires

  1. Bouss dit :

    bonjour.
    je ne suis pas totalement d’accord avec une de ses propositions mais je pense que dans l’ensemble, l’analyse est bonne. Il ya des sorciers supposés opposants qui tenteront de venir brouiller comme à leur habitudes le projet bien scellé d’une alternance.

  2. André parfait Mevongo dit :

    Je pense que le professeur n’est pas réaliste sur un aspect, celui d’exclure une candidature unique de l’opposition. Aller en rangs dispersés, c’est faire le jeu du PDG, qui fonctionne avec les moyens de l’État, couvre tout le territoire et dispose de l’ensemble des pouvoirs pour écraser une opposition émiettée. Il faut plutôt que la vraie opposition que la concertation de février a eu le mérite de distinguer, face une alliance solide et méthodique, surtout qu’on rentre à un système à un tour

  3. bingo dit :

    Le jeune de 30 ans présidentiable après le dialogue, gagnera avec un faible pourcentage si l’opposition n’a pas un candidat unique.

    Il est clair que NBO aura un score plus fort que celui des candidats moutouki(RNS 8%, RHM 12%, privat 19% , GE 9%, NBO 35%, BZA 17%), donc NBO avec la falsification des PV par le CGE et les scores phénoménales attribués par ya MADO, la stratégie individualiste pour une élection à un tour nous conduire à 100 ans des Bongo sur le Gabon. si NBO passe à 30 ans, il faudra attendre 70 ans pour le defaire.

    • Gayo dit :

      Le chiffre que vous donnez à NBO, on sent que vous comprennez comment fonctionne la mentalité des électeurs en générale. 35% sans la fraude. Il dépassera 40% avec le tripatouillage et n’atteindra pas 50%.

  4. Gayo dit :

    Le boycott est à proscrire. Oui, c’est réaliste. Il ne faut pas céder au défaitisme, au désespoir et à la resignation. Même si le pdg réussit 99 fois dans la fraude,le 100ième jours qui appartient au propriétaire, le peuple, peut être 2023. Quant à rejeter la candidature unique,on ne sait pas si le professeur est un démagogue où il est naïf. Plus que souvent, le candidat au pouvoir arrive en tête dans un premier tour. Vous pouvez le vérifier partout où le suffrage direct existe avec des elections credibles. C’est un cas exceptionnel un opposant en tête au premier tour. La propablité que l’opposition Gagne dans un premier toujours est de loin plus grande en rassemblant les voix de ceux qui aspirent au changement sur un Seul candidat. Ali Bongo allait gagner à la régulière si Oyé MBA et Mokombo avaient maintenu leur candidature en 2016. Sans un remake du rassemblement de 2016, les candidatures de l’opposition ne serviront qu’au maintien au pouvoir du pdg, proprement et sans fraude. Est-ce le souhaite de Ondo Ossa? Les gabonais qui ont décidé de voter pour ne pas de resigner, le pardonneront l’absence d’une opposition forte et unie comme en 2016.

  5. Rembourakinda dit :

    Les gabonais veulent tous entrer dans la fonction publique, ils veulent tous être président de la République, fonder 101 partis ils sont forts, créer 101 entreprises, zéro. Nous gabonais, au-delà de nos différences, nous devons apprendre à nous mettre au service du pays comme un seul homme/femme. Nous ne savons pas faire bloc dans l’intérêt supérieur de la nation, toujours gagne petit, chacun dans son coin. Comment un assesseur de l’opposition peut-il se compromettre en acceptant de signer pour le compte du PDG, des procès verbaux vierges, moyennant finances ? Le PDG ne peut pas gagner une élection transparente face à une opposition unie, impossible car leur bilan est nul. Nous commençons le porte à porte, pour une candidature unique et radical, pdgistes recyclé, non merci.

  6. Autochtone dit :

    NBO veut faire savoir à qui veut l’écouter que le PDG passera n’en déplaise à ceux qui ne le croient pas. Il a les atouts : l’argent, les gouverneurs, le parti de masse, l’armée, la majorité, le CGE, le ministère, la CC, l’UE, la CEMAC, la CEAC, le carnet d’adresses, 6BIMA, les associations, etc.. si en 55 ans, le pdg n’a pas perdu, c’est pas en 2023 qu’il va perdre.
    Wait and see.

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