Patrick Mouguiama-Daouda veut s’attaquer aux maux qui gangrènent l’Enseignement supérieur, secteur qu’il dirige depuis trois ans. Entre gouvernance des établissements et gestion des carrières des enseignants, en passant entre autres par l’adéquation formation-emploi, les défis à relever sont nombreux et sont au centre des assises sociales lancées le 10 mai à Libreville. La tutelle et les partenaires sociaux ainsi que les principaux ministères impliqués dans le règlement des questions transversales ont jusqu’au 14 mai pour passer au crible les différentes préoccupations des professionnels et d’en trouver les solutions.

Quelques participants pendant les travaux. © D.R.

 

Le monde syndical est à un tournant majeur dans le secteur de l’Enseignement supérieur et la recherche scientifique. Du moins, si l’on en croit l’ambition des assises sociales lancées le 10 mai 2023, par le Pr Patrick Mouguiama-Daouda. Ministre en charge de ce département ministériel, il s’est employé à faire valoir les enjeux cruciaux de ce rendez-vous auquel prennent part les syndicats et l’administration sectorielle. «Il s’agit d’accélérer le dialogue social au niveau du ministère qui a commencé depuis quelque temps déjà et qui fait suite (dialogue social), aux recommandations du Premier ministre de mettre en place un espace d’échange avec les partenaires sociaux, avec tous les représentants de l’administration pour régler les problèmes récurrents structurels, mais aussi les problèmes conjoncturels du secteur», a-t-il déclaré.

Les maux du secteur sont passés au crible et l’homme est soucieux de voir que les échanges sur les problématiques récurrentes soulevées par les syndicats aboutissent à des «propositions concrètes et soutenables». Le ministre inscrit pour ainsi dire, ces assises en droite ligne du Dialogue social préconisé par l’Exécutif en 2020, piloté par le ministère de la Fonction publique et restitué dans chaque département ministériel. Les assises, répondent à une vision politique et réformiste clairvoyante nonobstant le temps passé depuis lors en vue d’un modus operandi. Ces assises rassemblent outre la tutelle et les partenaires sociaux, les principaux ministères impliqués dans le règlement des questions transversales pour la plupart. Notamment la Fonction publique, le Budget et les Travaux publics.

Des travaux en commissions mixtes

Pour les traiter de manière efficiente, des commissions thématiques ont été mises en place et portent principalement sur la gouvernance des établissements et infrastructures ; la réforme des textes ; la commission financière ; les situations sociales ; les réformes pédagogiques et curriculaires, ainsi que sur les libertés syndicales. «Certains textes ne sont pas arrimés au nouveau système actuel, au LMD, c’est tout cela que la Commission gouvernance va revoir», a commenté un syndicaliste. «Les situations administratives et la gestion de carrières des enseignants du supérieur posent un problème. Il faudrait qu’on regarde de très près ce qui se passe à ce niveau-là et que chaque année on puisse parvenir à des intégrations et à des avancements automatiques», a renchéri un autre.

À l’évidence le pari de la transformation de l’environnement de travail au supérieur et de la qualité des programmes académiques à mettre forcément en lien avec le marché mutant de l’emploi, incite à opérer un nécessaire changement de paradigmes dans le monde syndical universitaire. Pour sortir le secteur public du cycle infernal des grèves répétitives qui nuisent considérablement à son image dans l’opinion, et ôter à l’Université gabonaise la fâcheuse réputation d’«usine à fabriquer des chômeurs». Fondé ou pas, le défi est de taille pour les syndicats. Sans doute pour la tutelle aussi dont l’action publique prolonge et tend à concrétiser, au fond, les conclusions de la task-force dédiée à l’Éducation, la Formation et l’Emploi de 2018.

En somme, elle s’estime fondée à plaider en faveur du pragmatisme, et du dépassement de soi, tout au long de ces assises inédites dans un environnement souvent en ébullition. «Les commissions vont travailler ensemble, ce sont des commissions mixtes pour faire des propositions et nous nous allons simplement transmettre et le gouvernement va arbitrer», a fait savoir Patrick Mouguiama-Daouda.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. udfr dit :

    «  » » nous allons simplement transmettre et le gouvernement va arbitrer»,….

    Tout est dit…

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