Inconnues de l’administration publique en dépit de leur poids non négligeable dans l’économie nationale, près de 500 entreprises sur les 1 400 recensées par les services de la direction générale des Impôts (DGI) au seul marché de Mont-Bouët à Libreville exerceraient dans l’informel le plus total et feraient perdre plusieurs dizaines de millions de francs CFA chaque mois à l’État gabonais.

487 entreprises informelles découvertes au marché Mont-Bouët de Libreville. © D.R.

 

À travers le paiement du précompte de l’Impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) apparaissant désormais parmi les conditions de délivrance de la carte de séjour au Gabon, c’est un grand coup de pied dans la fourmilière que les autorités entendent mettre face à l’ampleur de l’économie informelle. Le phénomène coûterait des dizaines de millions de francs CFA chaque mois au pays, au point qu’en mai 2017, le FMI présentait le Gabon comme l’État de la sous-région de l’Afrique centrale dans lequel le secteur de l’informel est le plus important, a rappelé récemment le directeur général des Impôts.

Dans un entretien au quotidien L’Union, vendredi 19 mars, Gabin Otha-Ndoumba n’a pas nié que ce phénomène inquiète jusqu’au sommet de l’État, d’autant plus que le secteur de l’informel au Gabon représente, selon des estimations, 40 à 50% du PIB. Libreville en serait la plaque tournante.

Son plus grand espace commercial, le marché de Mont-Bouët, a fait l’objet d’un recensement initié par les services de la DGI, il y a quelque temps. Celui-ci a permis d’enregistrer 1 400 entreprises en tout. «487 exerçaient dans l’informel le plus total. C’est-à-dire qu’elles ne sont pas connues de l’administration et ne paient donc aucun impôt. La plupart de ces entreprises sont gérées par des expatriés», précise le patron de la DGI.

Les autorités gabonaises ne nient donc pas que conditionner le renouvellement ou l’établissement de la carte de séjour au paiement du précompte de l’IRPP est une des principales stratégies visant à porter un coup au secteur de l’informel dans le pays. «Ces derniers seront obligés de se rapprocher de l’administration fiscale qui saisira cette occasion pour les immatriculer», avoue Gabin Otha-Ndoumba.

 
GR
 

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