Un mois après le lancement de la première expédition du minerai de fer de Belinga, la plateforme Semeurs a émis le week-end écoulé une pétition en vue de protester contre l’exploitation de ce minerai qui, selon elle, ne profiterait pas au Gabon.

Des voix s’élèvent pour la suspension de l’exploitation du fer de Belinga. © D.R.

 

Attribuée à l’entreprise Ivindo Iron, filiale du géant minier australien Fortescue Metals Group, l’exploitation de fer de Belinga soulève des voix depuis plusieurs semaines au sein de la société civile. La plateforme Semeurs a lancé le 7 janvier 2023 à Libreville une pétition pour suspendre l’exploitation de cette ressource. 

Le gisement de fer de Belinga est l’un des plus grands gisements de minerai de fer hématite à haute teneur non développés au monde, mais d’après la convention minière signée avec l’État gabonais, l’exploitation de ce minerai ne profiterait pas au pays. «L’ensemble de l’opinion nationale et internationale a été fortement interpelé pas les conditions dans lesquelles l’accord a été mis en place. Les conditions actuelles concernant la répartition des parts : 70% pour Fortescue Metals Group, 20% pour une agence d’investissement d’infrastructure en Afrique et 10% pour l’État gabonais», a déclaré le coordinateur de la plateforme Semeurs. 

Selon cette plateforme, les enfants du Gabon doivent tous jouir des richesses du pays. C’est dans ce cadre qu’elle s’engage dans sa bataille sur quatre points principaux : «éviter les erreurs du passé, les erreurs que nous avons commises avec le pétrole, avec le manganèse et avec le bois sans oublier les autres richesses. Demander qu’il y ait aussi l’ouverture d’un audit pour révéler officiellement l’ensemble des contours en rapport avec la mise en place de cet accord. Changer le modèle économique dans lequel notre pays s’engage», a-t-il indiqué avant d’ajouter : «Nous invitons les nouvelles autorités en place à prendre un modèle d’extraction et de transformation. Nous ne croyons pas qu’au 21e siècle, seuls les Africains, plus particulièrement nous les Gabonais, ne sommes pas en capacité de pouvoir assumer de tels défis ». 

Aussi, Semeurs souhaite une réévaluation de l’impact environnemental et social concernant le gisement de Belinga et ceci devrait se faire par le travail de révision du modèle. «Le travail sera fait à la suite de la suspension de l’accord de Belinga», a souligné le coordinateur. La société civile, présent à cette rencontre, également dit oui à l’exploitation du fer de Belinga, mais souhaite de nouveaux accords avec les partenaires. La pétition est mise à la disposition de tous les Gabonais dont l’âge varie entre 15 et 100 ans.

 

 
GR
 

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