Patrick Assoumou Eyi, ex-entraineur de l’équipe nationale des moins de 17 ans, est soupçonné d’avoir commis de nombreux abus sexuels sur des jeunes joueurs, a révélé le média britannique The Gardian, le 16 décembre. En attendant la réaction des autorités gabonaises face à ces graves accusations, une plainte a été déposée auprès de la Fédération internationale de football association (Fifa) par la Fédération internationale des associations de footballeurs professionnels (Fifpro).

Selon le journal anglais The Gardian, Patrick Assoumou Eyi, ex-sélectionneur de la sélection gabonaise des moins de 17 ans, est soupçonné d’avoir commis de nombreux abus sexuels à l’encontre de jeunes joueurs. © Gabonreview

 

La révélation a eu l’effet d’une bombe dans la sphère du football national, et même au-delà. Surnommé ‘’Capello’’, Patrick Assoumou Eyi est accusé d’avoir «violé, formé et exploité» de nombreux garçons, alors qu’il était sélectionneur de l’équipe nationale de football des moins de 17 ans, a affirmé The Gardian, le 16 décembre. L’intéressé a quitté son poste de sélectionneur en 2017, mais continue de travailler avec de jeunes joueurs de la Ligue de l’Estuaire, dont il est le directeur technique.

Plusieurs victimes présumées se sont confiées au média britannique. L’une d’elles, qui a joué pour les moins de 17 ans du Gabon entre 2015 et 2017, a affirmé avoir été abusée à plusieurs reprises par l’entraîneur au cours de sa carrière dans l’équipe nationale. «Il m’a forcé à avoir des relations sexuelles avec lui», a déclaré le joueur. «C’était la condition pour rester dans l’équipe nationale. À l’époque, j’ai quitté mon village afin d’aider ma famille. Je vivais dans la capitale [Libreville] et devenir footballeur professionnel était le seul moyen de sortir de la misère. J’ai donc fait ce que je devais faire pour les aider», a-t-il raconté.

L’indignation de la Fifpro

Et ce dernier d’ajouter : «Capello a violé tant de garçons. Il allait parfois à la campagne pour en trouver de nouveaux. Il profitait de la pauvreté et donnait aussi certains garçons à d’autres officiels. Dans notre équipe nationale, la majorité devait donner des rapports sexuels. C’est la réalité du football gabonais depuis des décennies mais personne ne peut arrêter le système. Les prédateurs sont trop nombreux… nous avons souffert l’enfer».

Une plainte concernant les allégations d’abus sexuels a été déposée auprès de la Fédération internationale de football association (Fifa) par la Fédération internationale des associations de footballeurs professionnels (Fifpro), qui s’est dit profondément préoccupé par ces allégations. «Nos enquêtes préliminaires ont permis d’obtenir des preuves cohérentes de la part de témoins crédibles qui parlent tous d’une pratique continue et ancrée de longue date consistant à forcer de jeunes joueurs à avoir des relations sexuelles comme condition préalable à l’accès au football», a affirmé la Fifpro.

Les victimes présumées disent qu’elles n’ont pas contacté la police parce qu’elles n’ont pas confiance au système judiciaire du pays. Un ancien responsable de la Fédération gabonaise de football (Fegafoot) a affirmé qu’il avait essayé de soulever des préoccupations concernant les allégations d’abus sexuels en relation avec Patrick Assoumou Eyi lors d’une réunion du conseil d’administration en 2019 et qu’il avait été démis de ses fonctions en conséquence. La Fegafoot nie cette allégation, sans avoir réagi sur cette affaire.

Les victimes présumées invitées à saisir la Fegafoot

«À notre connaissance, [Eyi] n’a pas d’équipe et n’est nommé pour diriger aucune équipe nationale. Les joueurs que vous avez rencontrés devraient également envisager de nous contacter afin d’enquêter avec diligence, car nous confirmons que de tels faits doivent être dénoncés devant les tribunaux et les instances judiciaires compétentes», a confié l’instance faitière du football national.

Le violeur présumé n’a pas encore répondu directement aux questions du Guardian. Cependant, après des tentatives répétées pour le contacter, il a posté une série de messages sur son statut WhatsApp qui semblaient faire référence aux allégations, dont un post disant : «Ceux qui utilisent le mensonge comme une arme ne connaissent pas le inverse du côté spirituel». Une affaire dont devrait se saisir les tribunaux et les instances judiciaires compétentes, comme l’a souhaité la Fegafoot.

Si ces allégations sont effectivement vraies, il s’agit d’une preuve supplémentaire que le football est systématiquement exploité, dans toutes les ligues et sur tous les continents, comme un forum permettant aux abuseurs d’accéder aux joueurs, de les préparer, de les extorquer et de les agresser.

 
GR
 

6 Commentaires

  1. Serge Makaya dit :

    Pauvres petits garçons. Espèce de pédophile. A Ntare Nzame !! Mais vous êtes tous des cinglés. Pitié !! Ou va le monde ?

  2. IBOGNI Olidie dit :

    C’est vraiment décevant de voir comment le système footballistique fonctionne dans notre pays. Le talent ne paie malheureusement pas ici. Ces agissements doivent être punis par la loi. Courage aux victimes !

  3. Enseignant dit :

    Pourtant profane a ce domaine, mais j’ai entendu parler de la fameuse »présence d’esprit de Capelo » depuis de longues années.
    Nos fameux officiels qui sont dans le milieu depuis des années veulent nous faire croire qu’ils n’étaient pas au courant ? De qui se moquent on ?

  4. Gael Nguimbi dit :

    Lorsque Shiva star Nzigou à fait sa confession il y a quelques années on ne l’a pas pris au sérieux. Aujourd’hui comme c’est un journaliste français qui en parle. L’autruche sort la tête et vient comme l’hôpital qui se moque de la charité. Qui ignore le phénomène de pédophilie dans la majorité des sports collectifs au Gabon? Foot féminin et masculin, handball basket-ball pour ne citer que ceux là. Bref tous les gabonais connaissent les têtes de file des réseaux. Mais comme en générale ce sont les parents de la tête du 🐟 on en parle sous nostoits sans plafond

  5. Mon pays le Gabon va changer . Force a toutes ses victimes pour se lever sans regarder le regard des autres et foncé tout droit pour obtenir justice

  6. Jk dit :

    J’ai l’impréssion que c’est nouveau pour les gabonais, on le sait depuis longtemp cette histoire.
    Je me reserve le droit de pas parler de la fille de « l’autre » lors de son passage à la tête du ministère des sport.
    NOS petites soeurs, filles sont passées à la caserolle.
    Ces pratiques existent chez nous depuis longtemps.

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