Dans une requête adressée à la Commission africaine des droits de l’homme, l’avocat et opposant gabonais Anges Kevin Nzigou conteste le récent décret électoral qu’il juge antidémocratique. Il dénonce un «passage en force» du pouvoir à trois semaines du scrutin présidentiel.

Anges Kevin Nzigou demande à la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples d’ordonner «l’abrogation du décret litigieux» et, à défaut, de «surseoir à l’organisation du scrutin». © GabonReview (montage)

 

Dans une requête déposée le 16 août à la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), l’avocat et opposant gabonais Anges Kevin Nzigou saisit la Commission africaine des droits de l’homme au sujet du décret pris début août par le gouvernement à la suite du Centre gabonais des élections (CGE). Le texte déjà querellé au Gabon instaure un «bulletin unique» liant le vote pour la présidentielle à celui des législatives le 26 août prochain.

Selon Nzigou, ce décret pris en catimini «crée un nouveau mode de scrutin radicalement contraire à la Constitution» et viole «les règles fondamentales de toute élection». L’avocat estime qu’avec ce «bulletin unique», l’électeur qui votera pour un candidat indépendant aux législatives «sera contraint de renoncer à voter pour la présidentielle».

L’opposant, membre du parti Pour le changement (PLC), dénonce un «passage en force» du pouvoir gabonais à trois semaines du scrutin, qui rompt l’«égalité entre les candidats» et prive les citoyens de leur «droit à l’information» sur les modalités du vote. Anges Kevin Nzigou affirme dans sa requête qu’«en instaurant le vote unique et en indifférenciant le choix de l’électeur, le décret crée un déséquilibre entre les candidats».

Il appelle donc la Commission africaine à ordonner «l’abrogation du décret litigieux» et, à défaut, à «surseoir à l’organisation du scrutin» le 26 août dans l’attente d’une décision sur le fond, jugeant que «la sincérité du scrutin ne peut être attestée» avec de telles modalités de vote. A quatre jours des élections en question, on peut craindre que la lourdeur administrative de la CADHP ne favorise pas une décision pouvant satisfaire l’avocat et opposant Gabonais.

 
GR
 

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