Le 23 novembre, les responsables de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) ont été reçus par le Premier ministre de la transition à qui ils ont présenté leur cahier des charges. Si à l’issue de la rencontre le président du conseil d’administration a affirmé que «la situation de la SEEG est extrêmement difficile», le directeur général a tenté de dédramatiser en affirmant que dans le pays, «il n’y aura plus jamais de rupture de compteurs».

Joël Lehman Sandoungout s’exprimant le 24 novembre. © Gabonreview (Capture d’écran)

 

La Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) souhaite être accompagnée par le gouvernement pour surmonter les difficultés auxquelles elle fait face et qui ont des conséquences directes sur les ménages gabonais, l’entreprise étant en situation de monopole dans le pays. Le 23 novembre, son directoire a été reçu par le Premier ministre de la transition à qui il a présenté son cahier des charges. «La situation de la SEEG est extrêmement difficile», a avoué à l’issue de la rencontre, le Président du conseil d’administration (PCA) de la SEEG. À en croire Christophe Jocktane Lawson qui assure que la situation s’est considérablement dégradée ces cinq dernières années, un audit fait clairement apparaître les problèmes à surmonter.

Instantanés de la rencontre avec le Premier ministre. © D.R.

Des problèmes au niveau technique, dit-il, «ce qu’on appelle un problème d’efficacité opérationnelle» ; des problèmes au niveau de la qualité de service qui rendent la boîte incapable de répondre à la demande de la clientèle «en ce qui concerne par exemple les compteurs ou en ce qui concerne les réclamations», a-t-il expliqué ; des problèmes organisationnels avec à la clé, «des effectifs pléthoriques et une faible productivité» ; mais aussi des problèmes financiers avec entre autres, une dette abyssale vis-à-vis des fournisseurs. En matière de fourniture d’eau et d’électricité, entre coupures, défaut de raccordement et manque de compteurs, l’entreprise peine à satisfaire la demande, mais pourrait améliorer la situation.

«La pénurie des compteurs c’est fini», a affirmé son directeur général. «Les compteurs sont de retour, il n’y aura plus jamais de rupture de compteurs dans Libreville et dans le Gabon», a poursuivi Joël Lehman Sandoungout. Dès 2020, l’entreprise a connu une rupture dans sa chaîne d’approvisionnement en matériels de branchement, expliquaient les autorités du gouvernement déchu, «exclusivement fabriqués à l’étranger» en mars 2022. S’ils annonçaient la livraison de 100 000 compteurs électricité, du côté de la SEEG l’on évoque pour l’heure, «le déploiement imminent d’un stock de 23 000 nouveaux compteurs à prépaiement». Ce qui permettrait, en tout cas, de satisfaire progressivement les clients en attente de branchements, mais pour beaucoup, le plus important est de «soigner la SEEG, cette grande malade».

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Pourquoi est-ce qu’on utilise simplement pas la solution gabonaise? imparfaite ou pas, elle a l’avantage de favoriser le développement à long terme du tissu industrielle gabonais, de générer des emplois, de garder dans notre économie des capitaux qui jusqu’ici continuent à enrichir les autres pendant qu’une Afrique qui compte près de 20% de la population mondiale ne pesé que 2% sur les échanges économiques. Une honte causer par la sorcellerie de ceux qui nous servent de leaders politiques qui sont jaloux de ceux qui ont le potentiel de devenir des champions nationaux dans le business.

  2. DesireNGUEMANZONG dit :

    Bonjour A.-I. Mussavu,

    Un point qui n’est pas abordé par Monsieur Joël Lehman Sandoungout est celui de la dette clients. Car en matière gestion de trésorerie, il faut pouvoir gérer la dette fournisseurs en même temps que la dette clients.

    Si les clients ne paient pas (ou pas assez vite) leurs factures, alors les fournisseurs ne peuvent être réglés à temps. D’où ce problème du besoin en fonds de roulement (BFR) permanent que connaît la SEEG. Si le BFR est négatif, c’est que les clients ne règlent pas suffisamment vite pour faire face aux dettes fournisseurs. Et ailleurs aux salaires des employés. Car c’est le client qui fait les salaires des employés.

    La SEEG doit s’attaquer à sa dette clients et identifier les plus importants. S’il existe une chance de les recouvrer, alors le niveau de trésorerie peut s’améliorer. En cas d’irrécouvrabilité de la dette client, ce sera une perte sèche.

    C’est dans cette situation que peut intervenir l’Etat de la Transition en octroyant des subventions d’exploitation à la SEEG pour améliorer son compte d’exploitation ou des subventions d’investissement pour améliorer ces actifs à long terme.

    S’agissant des effectifs pléthoriques, la SEEG n’est pas un Ministère. Ses agents ne sont pas des fonctionnaires. C’est une entreprise publique (du portefeuille de l’Etat) qui a des objectifs à atteindre: au moins atteindre son seuil de rentabilité (chiffre d’affaires pour lequel elle ne fait ni perte ni profit). Il serait question de revoir le personnel dont la présence est inutile au regard des ambitions de l’entreprise. Donc il faut introduire une culture de la performance (du « stress ») pour faire mieux.

    Toutefois, cet effort doit être récompensé par des primes d’implication, d’adhésion à l’objectif.

    Cordialement.

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