La première session ordinaire de l’Assemblée nationale pour l’année 2020 s’est ouverte le 2 mars, à Libreville. Dans son discours prononcé en présence du Premier ministre (PM), Julien Nkoghe Bekale, le président de cette institution a dénoncé «les services réputés publics qui deviennent aléatoires pour les usagers, bien qu’ils paient les impôts».

Le président de l’Assemblée nationale ouvrant la première session de l’année 2020 de son institution, le 2 mars 2020, à Libreville. © Gabonreview

 

À l’ouverture de la première session ordinaire de l’Assemblée nationale pour l’année 2020, le président de cette chambre basse du parlement, Faustin Boukoubi, a réclamé un service public efficace au profit des usagers. Il s’est appesanti sur le discours de fin d’année du président de la République, Ali Bongo, qui réclamait un renouveau du service public. Selon le président de l’Assemblée nationale (Pan), le service public est si décrié par «la population qui ne sait plus à quel saint se vouer au regard de sa dégradation».

Pour Faustin Boukoubi, «la notion de service public disparaît inexorablement». «Les services réputés publics deviennent aléatoires pour les usagers, bien qu’ils paient les impôts, mais lucratifs pour les acteurs pourtant régulièrement rémunérés à cet effet», a-t-il dénoncé.

Pour rappeler les députés à leur mission de contrôle de l’action gouvernementale, Faustin Boukoubi a fait un focus sur certaines dispositions de la Constitution en vue d’éclairer la démarche de l’Assemblée nationale.

«En effet, aux termes de l’article 28, a-t-il déclaré, le gouvernement est responsable devant le président de la République et devant l’Assemblée nationale, avec l’ensemble de l’administration dont il dispose». Le vote de confiance prescrit par l’article 28a, par lequel les députés peuvent confirmer, à la majorité absolue, la décision du chef de l’État, notamment le Premier ministre et son gouvernement, n’abroge pas nullement l’article 36 qui confère au parlement le pouvoir de contrôle de l’action gouvernementale et d’évaluation des politiques publiques, ni même les articles 61 à 65 qui en précisent les modalités.

«Autrement dit, quelle qu’en soit la motivation, que ce soit par conviction ou par discipline militante, ce qui est loin de constituer une exclusivité gabonaise, voter la confiance au PM n’exonère pas les députés de leur obligation constitutionnelle de contrôler l’action du gouvernement», a expliqué le président de l’Assemblée nationale, ajoutant qu’ils ont des comptes à rendre à la population en tant que ses mandataires légaux. «La population nous a élus pour voter les lois dans son intérêt et de veiller à la mise en œuvre, par le gouvernement, de la politique sur la base de laquelle elle a accordé ses suffrages au chef de l’État», a-t-il rappelé.

Le Pan a dit croire en la capacité et la détermination de tous les responsables pour agir résolument à la satisfaction des principaux besoins de la population qu’ils représentent. «Tout comme je crois en l’esprit patriotique de tous les acteurs publics pour œuvrer en faveur de la paix sociale et la cohésion nationale, terreaux de la construction et du développement», a-t-il ajouté.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire