Dans une note datée du 23 juin, le secrétaire général de la présidence de la République informe le ministre de l’Intérieur des dispositions à prendre dans le cadre des prochaines manifestations publiques auxquelles prend part habituellement le président de la République en août. Entre annulation et restriction, la présidence compte-t-elle absolument prolonger le confinement pour éviter au chef de l’Etat des apparitions en public ?

Août 2019, Ali Bongo consacrant au rituel républicain des évènements marquant la commémoration de l’indépendance du Gabon. L’hommage à Léon Mba, premier président du Gabon, n’aura pas lieu cette année. © D.R.

 

Au Gabon, la courbe de contamination du Covid-19 a considérablement baissé faisant naitre l’espoir d’un modeste rebond économique. D’où le déconfinement progressif amorcé ce 1er juillet. Si la hantise d’une remontée de la pandémie demeure, d’aucuns estiment qu’entre juillet et août, la situation pourrait nettement s’améliorer. Mais, la présidence de la République n’est pas de cet avis. A travers une notre datée du 23 juin et adressée au ministre de l’Intérieur, le secrétaire général de la présidence de la République informe que pour des raisons de sécurité sanitaire et protection des personnes, les manifestions et cérémonies républicaines relatives à la Journée du drapeau et aux célébrations marquant l’accession à la souveraineté internationale sont modifiées.

Ainsi, la journée du drapeau célébrée chaque 9 août depuis 2009, informe Jean-Yves Teale, ne bénéficiera que d’une cérémonie à minima. «Toutes les capitales provinciales du Gabon seront pavoisées et monsieur le ministre de la Culture et des arts prononcera un discours», a-t-il indiqué. Le chef de l’Etat ne devrait donc pas être vu en train de superviser le traditionnel rituel d’allégeance au drapeau. Tout comme, la «cérémonie d’hommage au premier président du Gabon, feu Léon Mba, à laquelle prend part habituellement monsieur le président de la République en présence des membres du gouvernement et de la famille du défunt est annulée», a fait savoir le haut-fonctionnaire de la présidence indiquant également que la cérémonie de décoration qui se tient habituellement le 16 août sur l’esplanade du palais Sénat est de également annulée. Cependant, a-t-il souligné, le Grand chancelier des Ordres nationaux fera des propositions afin de remettre des médailles aux récipiendaires.

Selon la note du secrétaire général de présidence de la République, la parade de retraite aux flambeaux ayant habituellement le 16 août est également annulée mais Ali Bongo prononcera son traditionnel discours à la Nation le 16 août à 20h. Le défilé militaire du 17 août pour sa part, sera remplacé par une parade militaire restreinte qui se tiendra à l’esplanade du palais de la Présidence de la République en présence du chef de l’Etat, des membres du gouvernement, des présidents des institutions constitutionnels, du doyen et du vice-doyen du corps diplomatique, des chefs de corps et des membres de la présidence de la République.

S’il est vrai que cet agenda est motivé par la hantise d’une remontée de la courbe de propagation Covid-19, d’aucuns se demandent si la présidence ne tient pas absolument à prolonger le confinement pour éviter au chef de l’Etat gabonais des apparitions en public. La sollicitation d’une prorogation de 45 jours supplémentaires de l’état d’urgence sanitaire en dit long et laisse planer l’annonce d’une autre prorogation. Pour rappel, la dernière fois que le président Ali Bongo a été vu en public remonte à août dernier lorsque, 10 mois après son AVC, il faisait son apparition devant les Gabonais lors des manifestations publiques d’août. S’appuyant sur une canne, il avait tout de même assisté au défilé militaire lors de la célébration du 59ème anniversaire de l’indépendance du Gabon après avoir rendu hommage, dans les mêmes conditions, au président Léon Mba. Depuis lors, il n’a été vu qu’à travers les reportages de la presse présidentielle rendant compte de ses audiences au palais présidentiel, et plus récemment, via ses discours à la Nation dans ce contexte de crise sanitaire, ainsi qu’à travers des illustrations des vidéoconférences.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Didier dit :

    Ce spectacle plaît au Quai d’Orsay, puisque la manipulation est commandée depuis la Métropole. Ali, en réalité, est tout simplement irrécupérable. C’est un scénario que le Quai d’Orsay n’avait pas prévu.

    On aurait tellement à écrire sur la France et ses 400 coups bas…

    • Nzigou dit :

      @Didier. Vous n’êtes pas fatigué de vous mentir à vous-même et de cacher votre lâcheté en accusant toujours les autres ? ‘Quand Laccruche faisait son boucan c’était la France et le Maroc. Où sont ils aujourd’hui pour le sortir de taule ? Ayez parfois honte de demander aux voisins de vous protéger contre votre propre famille… Quand les Burkinabé ont fait leur révolution, où était le Quai d’Orsay ? Quand on est né lâche, on accuse toujours autrui… Pauvreté mentale et intellectuelle

  2. Eternite dit :

    Certains ici on dit qu’il se tramait quelque chose dans notre pays d’ou le contre feu allumé par les émergents avec l’histoire de la « dépénalisation »…les évènements annulés du mois d’aout en sont la preuve…

    Le traditionnel Hommage au 1er président de la république Annulé…qu’est ce qui pourrait justifier une telle « Humiliation » envers cette tradition républicaine???

    Ali Bongo pas vue en public depuis 11 mois…il serait bon que la peuple face savoir son mecontentement envers ce président « invisible » pour sa population ( au lieu de s’émouvoir pour des futilités).

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