Entre ruptures cycliques de stocks d’ARV et coûts élevés des examens, les personnes vivant avec le VIH traversent une situation difficile. Elles se sont adressées au Copil citoyen qui appelle à l’ouverture d’un audit sur les fonds affectés à la lutte contre le Sida et sur la qualité de la prise en charge de ces patients.

Au Gabon, les malades du Sida attendent une meilleure prise en charge. © D.R.

 

Les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) au Gabon sont confrontées à des ruptures cycliques des stocks d’antirétroviraux (ARV). Ce qui ne leur permet pas toujours de suivre convenablement leur traitement. La présidente du Regap+, Mariame Fatou Moussounda Nzamba, et le président exécutif des associations de lutte contre le VIH-Sida, Thierry Mbome Nyami, ont échangé le 22 juillet avec le Copil citoyen sur le drame que vivent leurs membres.

Ils ont surtout insisté sur la rupture d’antirétroviraux qui perdure depuis décembre 2021. Celle-ci a entrainé la dégradation de la santé de plusieurs malades et le décès d’autres. Selon Copil citoyen, les PVVIH souhaite la gratuité de l’examen lié à l’évaluation de la charge virale fixée à 42 000 francs CFA ; la gratuité de l’examen lié au gênotypage estimée à 80 000 francs CFA à l’hôpital militaire et 300 000 francs CFA dans les structures privées ; celle de l’examen de CD4 facturé à 15 000 francs CFA de l’examen de CD4, ainsi que la gratuité des bilans médicaux des PVVIH, une étape «nécessaire pour obtenir un traitement».

Que de peines

Ils évoquent également l’absence du matériel nécessaire pour les examens médicaux des PPVIH dans les structures publiques tant, commente le Copil citoyen, «certains équipements achetés avec l’argent du contribuable pour renforcer les structures publiques ont semblent-ils été orientés vers les cliniques privées de certains médecins affectés à la lutte contre le VIH/Sida». A cela s’ajoutent l’absence du minimum médical en province pour permettre un meilleur suivi des PVVIH et l’inexistence d’une véritable politique sociale pour les PVVIH. «Plusieurs vivent dans des conditions des plus misérables pour une maladie exigeant une certaine hygiène de vie», assure le Copil citoyen.

Le Copil citoyen relève qu’en matière d’appui budgétaire, sur les 3 derniers exercices correspondant à l’arrivée de l’actuel ministre de la Santé au secrétaire général dudit ministère puis à sa tête, «une augmentation de 76,25% des dépenses de biens et services liées à la lutte contre le Sida passant ainsi de 2 milliards en 2019 à 3,525 milliards dès 2020 ; un montant constant à ce jour». Sur la même période, il observe «une réduction drastique de 70,37% des dépenses de personnels passant de 1,170 milliards en 2019 à 346,867 millions en 2020 et ce jusqu’à ce jour». Le mouvement citoyen conclu que sur les 3 dernières années, 10,575 milliards en biens et services ont été investis pour la lutte contre le VIH/Sida.

Un audit pour voir clair ?

Ce, contre 6 milliards sur la même période précédente. «Malgré, une augmentation de plus de 4,5 milliards des dépenses de biens et services et des allègements fiscaux depuis 2017, le Gabon enregistre quand même une rupture d’antirétroviraux et les coûts des examens pour les PVVIH demeurent toujours aussi élevés», regrette le mouvement citoyen qui signale que le pays n’arrive à suivre qu’à peine 52% de ces patients. Dans ce contexte, il appelle à l’ouverture d’un audit sur les fonds affectés à la lutte contre le Sida et un audit qualité sur la prise en charge des patients VIH/Sida au Gabon.

«Cette situation est inadmissible et inhumaine, surtout quand l’ONUSIDA et le gouvernement gabonais disent œuvrer pour l’atteinte des objectifs 90-90-90 contre le Sida d’ici 2030», estime le porte-parole du Copil citoyen, Geoffroy Foumboula Libeka Makosso. Pour le Copil citoyen, le Gabon est obstacle pour l’atteinte des objectifs fixés par l’ONUSIDA dans sa stratégie mondiale 2021-2026. Sa situation, considère Geoffroy Foumboula «doit être dénoncée par l’ONUSIDA». Dans sa démarche, le Copil citoyen a annoncé ce 25 juillet, le lancement de sa campagne des trois 0 contre le Sida au Gabon. Soit, 0 rupture ARV, 0 paiement des examens VIH/Sida et 0 détournement de fonds VIH/Sida.

 
GR
 

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