En janvier 2021, le gouvernement a adopté une réforme fixée dans une ordonnance instituant l’obligation de mise en valeur des concessions d’aménagement foncier et de construction d’immeubles dans le pays. Dans ce sillage, le 28 octobre, autour du gouverneur de l’Estuaire, le directeur général (DG) de l’Agence nationale de l’urbanisme, des travaux topographiques et du cadastre (ANUTTC), Dexter Meye M’Obiang, a édifié, les populations de Malibé II, impactées par cette réforme, sur les contours du titre foncier n°25904 sur lequel elles sont installées.

Le gouverneur de l’Estuaire, le Directeur de cabinet, le maire d’Akanda et le DG de l’ANUTTC face occupants des terres de Malibée 2. © Gabonreview

 

Pour éviter les mauvaises interprétations et bras de fer relatifs à la mise en œuvre de l’ordonnance n°004/PR/MHU du 26 janvier 2021, instituant l’obligation de mise en valeur des concessions d’aménagement foncier et de construction d’immeubles en République gabonaise, notamment en ce qui concerne le titre foncier n°25904 jadis propriété de la Société civile immobilière (SCI) Titane construction, une réunion d’explication et de sensibilisation sur les futurs  projets d’aménagement de l’État sur ledit titre s’est tenue, le 28 octobre, à Akanda.

A l’invitation du gouverneur de l’Estuaire, Marie Françoise Dikoumba, et autour du directeur de cabinet du ministre de l’Habitat, Maurille Nicaise Nzao Mabika, et du directeur général de l’ANUTTC), les personnes installées sur ce titre  foncier ont été instruites sur la démarche opérée par l’État. «Ce que nous sommes venus vous dire aujourd’hui, c’est qu’il n’y a pas de problème. Le projet de l’État ne vient pas chasser les occupants que vous êtes ; ceux qui sont déjà installés, ceux qui ont investi et valorisé les terrains. Le projet de l’État vient vous maintenir sur ce site en vous donnant la possibilité d’avoir des titres fonciers et de vous amener à vous conformer à la loi», a expliqué l’administrateur.

L’adoption de l’ordonnance s’est en effet traduite par des actes forts notamment la mutation, au nom de l’État, de six titres fonciers détenus par les SCI et son corollaire. Selon le DG de l’ANUTTC, c’est l’organisation de la distribution des terres aux populations. Si un travail technique avait déjà été fait en amont, des inquiétudes subsistent. D’où cette concertation visant à discuter avec les populations. «Il s’agissait de replacer la balle au centre, en partageant l’information à savoir que c’est l’État qui est là !». «L’État c’est vous et le projet est fait pour vous. L’objectif est de permettre un accès au foncier à tout le monde», a indiqué Dexter Meye M’Obiang. Celui-ci laisse entendre que l’opération permet «d’avoir un listing et, une fois le lotissement livré, les premiers occupants ou les premières personnes y vivant seront privilégiées».

Le quartier concerné est Malibé II et les 98% de cette zone, assez vaste, sont déjà occupés. L’ANUTTC travaille avec les collectifs, fait noter le directeur général, pour que les procédures ne soient plus déclaratives, mais attributives. «Ça veut dire que, comme on l’a vu avec le YU6, on va recenser et proposer une organisation avec des noms et des occupations qui seront figés», a-t-il précisé.

Le processus de mutation des titres au profit de l’Etat, qui a commencé avec six promoteurs fonciers, va s’étendre à l’ensemble des promoteurs, selon le directeur de cabinet de ministre de l’Habitat. Le haut fonctionnaire souligne que «l’objectif n’est pas de créer un conflit entre l’Etats et ces promoteurs». «L’objectif recherché par l’Etat, en ayant récupéré ces terrains, est de pouvoir les mettre à la disposition des populations à des conditions commerciales attrayantes. Parce que l’Etat n’est pas un commerçant. Mais il y aura des conditions. Sur certains ayant débordé sur les voies projetées, les barrières seront cassées», a-t-il dit.

 
GR
 

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